Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 06:56

Nos lecteurs se souviennent de l'interview de Christelle, cette jeune française aux lointaines origines indiennes via la aaajanvier2010 2702 2Guadeloupe:

 

http://www.indiablognote.com/article-interview-christelle-et-l-histoire-de-ses-origines-indiennes-1-2-48340435.html

http://www.indiablognote.com/article-interview-christelle-et-l-histoire-de-ses-origines-indiennes-2-2-48340561.html

 

 

Christelle est partie s'installer en Inde et poursuit la recherche de ses racines ; en même temps elle lutte afin que les personnes qui sont dans la même situation qu'elle se voient reconnaître le statut de PIO (Persons of Indian Origin).

 

Le Times of India du 22 septembre a consacré un article à son action, sous le titre :

These French nationals yearn for Indian recognition

http://timesofindia.indiatimes.com//articleshow/10074753.cms?intenttarget=no

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 13:39

ciedes-indes.jpg Les Compagnies des Indes Orientales, Philippe Haudrère

 

On oublie qu’il y a eu plusieurs compagnies des Indes et que toutes les grandes nations européennes ont créé leur compagnie afin de prendre une place sur ce grand marché qu’était le commerce avec l’Inde. Et au départ il s’agissait de mettre fin au monopole des Portugais qui avaient pris le contrôle du marché des épices.

Ces compagnies furent créées par la Hollande, l’Angleterre, la France, le Danemark, la Suède.

 

Ces compagnies sont en fait des associations de grands négociants soutenus ou liés, y compris financièrement, aux Etats.

 

En France il y eut bien une première compagnie avec la « Compagnie des marchands de Saint-Malo, Laval et Vitré » au tout début du XVII° siècle, mais la vraie Compagnie des Indes Orientales doit sa création à Colbert en 1664. Colbert admirait ce que les Hollandais avaient réussi à faire. Surtout Colbert avait compris qu’il fallait doter cette Compagnie de large moyens financiers et son capital fut fixé à quinze millions de livres, somme considérable, qui faisait de la Compagnie la première société commerciale du Royaume.

 

On oublie aussi que ces Compagnies furent créées par des visionnaires et des hommes capables d'entreprendre ; il n'était pas aisé de réunir des intérêts divergents autour d'un projet aventurier et risqué au XVII° et au XVIII° siècles.

 

C'est de tout cela dont nous parle de ce livre et voila qui ravira tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de ces Compagnies des Indes. Le livre est très bien fait et très détaillé. Outre l’historique des compagnies des Indes, on y trouve quantité d’informations sur les vaisseaux, les marins, les voyages et le commerce de l’époque.

 

Son auteur est un spécialiste de la question ; agrégé d’histoire, docteur d’Etat et membre de l’Académie de Marine, Philippe Haudrère a publié plusieurs ouvrages sur ce thème.

 

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 15:22

Voila une petite rétrospective des liaisons aériennes d’Air France et l’Inde.

 reproduction_d_affiches.jpg

 

 

 

Avril 1924 : première liaison France-Inde effectuée en Caudron G4 au cours d’un raid qui relie en 47 jours Paris à Tokyo,

 

 

 

 

29 mars 1927 : création de la compagnie Air Union-Lignes d’Orient,

 

 

 

 

Août 1933 : Air Orient est l’une des cinq compagnies aériennes qui fusionnent pour créer Air France. La compagnie reprend la ligne Paris-Saigon,

 

 

 

 dc4-copie-1.jpg

 

 

 

11 juin 1946 : après une interruption de 7 ans, Air France reprend ses vols vers l’Inde en desservant Calcutta sur son service hebdomadaire Paris Saigon avec un DC4. A l’été 1950, la compagnie densifiera sa desserte en opérant 5 vols par semaine, dont un assuré par le nouveau quadrimoteur, le Lockeed Constellation,

 

 

 

  

  

  

 

 constellation___mai_58.jpg

 

 

14 novembre 1955 : Air France ouvre l’escale de New Delhi avec un vol hebdomadaire en Constellation.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 super_constellation.jpg

 

 

Novembre 1960 : Le Super Constellation est remplacé par le nouveau quadriréacteur, le Boeing 707 qui assure les trois vols hebdomadaires d’Air France en Inde.

 

  

  

 

 

 

 

1967 : ouverture de l’escale de Bombay (un vol par semaine) en substitution de Calcutta,

 

 

 

Avril 1972 : introduction du gros-porteur long-courrier, le Boeing 747-100, qui assure trois des cinq fréquences hebdomadaires d’Air France en Inde,

 

 

 

Novembre 1974 : les lignes desservant l’Inde arrivent toutes à Paris dans le nouvel aéroport Paris Charles de Gaulle situé au nord de la capitale,

 

 

 

Eté 1979 : le 747 tout cargo Super Pélican assure un vol hebdomadaire au départ de Delhi,

 

 

 

Mai 1989 : tous les vols Air France au départ de l’Inde et à destination de Paris Charles de Gaulle sont sans escale,

 

 

 

Automne 1995 : introduction de l’Airbus A 340-300 doté du nouveau produit vol d’Air France, l’Espace 180, l’Espace 127 et Tempo,

 

 

 

Eté 2000 : Air France dessert Delhi quotidiennement. Tous les vols en provenance d’Inde atterrissent au nouveau terminal 2F de l’aéroport Paris Charles de Gaulle,

 

 

 

Eté 2002 : deux vols quotidiens Air France au départ de l’Inde : l’un de Delhi, le second de Bombay en coopération avec Delta, partenaire d’Air France dans SkyTeam.

 

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 10:25

La photo que vous voyez montre Georges Tailleur, dernier gouverneur de Chandernagor, signer la rétrocession de ce comptoir à l'Union Indienne en mai 1950.

 

048.JPG

 

Pour information, Georges Tailleur a écrit un livre (que nous n'avons pas lu) qui s'intitule "Chandernagor ou le lit de Dupleix".

Nous reproduisons néanmoins le compte-rendu que Jean Bertrand en faisait.

  

1949 ! L’Inde, après son accession à l’indépendance, connaît une crise nationaliste passionnée. La poussée est irrésistible.

Chandernagor, capitale déchue, étouffée par Calcutta, jalousée d’abord puis négligée par Pondichéry, n’est plus qu’un radeau à la dérive. Pas de projets, pas d’ouverture sur l’avenir ; rien n’est venu redresser le prestige français très entamé par la défaite de 1940. Il n’y a même plus de présence française réelle : en dehors de l’administrateur et du commissaire de police commandant le corps des cipayes, un seul ressortissant français rejeton d’une vieille famille de l’Inde française occupant un emploi obscur dans une usine de jute, anglaise... quelques sœurs à l’orphelinat ; de citoyenneté française également, deux fonctionnaires pondichériens, l’un président du tribunal, l’autre préposé au Trésor ; pas d’Européens en dehors du prêtre belge, de quelques sœurs irlandaises et de quelques Anglaises mariées à des Chandernagoriens. Comment les Bengalis de Chandernagor, oubliés et abandonnés, n’ambitionneraient-ils pas de rejoindre leurs frères de l’Union indienne en pleine euphorie d’indépendance ?...

 

On aura recours à un référendum pour fixer le sort de ces populations indiennes. Certes la Constitution l’exigeait, mais l’opportunité d’une telle consultation apparaît aujourd’hui bien contestable, sachant que deux ans plus tard la France allait abandonner les quatre autres comptoirs sans même prévoir l’esquisse d’une opération similaire ; il est vrai que, dans le contexte local de l’époque, elle avait toutes les chances d’y réunir une majorité favorable...

 

A Chandernagor, aucun facteur positif ne jouait en sa faveur et tout scrutin populaire ne pouvait aboutir qu’à des résultats négatifs.

 

C’est à Georges Tailleur, jeune administrateur de la France d’Outre-Mer, que reviendra la périlleuse tâche de diriger les opérations du référendum et le triste honneur d’amener les couleurs. Dernier de la longue liste des gouverneurs et des administrateurs qui présidèrent aux destinées de Chandernagor, il avait le droit et il s’est fait un devoir de relater les événements qui ont conduit au “merging”... To merge : se perdre, se fondre ; c’était bien le cas pour cette modeste mais orgueilleuse cité, autrefois capitale de Dupleix et destinée à être engloutie dans l’immense conurbation de sa rivale de toujours, Calcutta.

 

Réaction au climat d’incompréhension et parfois d’hostilité dans lequel gît la mémoire de l’aventure coloniale, le livre de George Tailleur n’en donne pas moins un récit objectif des événements, un portrait des protagonistes souvent plein d’humour et nous montre comment, infime partie d’un empire moribond, Chandernagor sera le premier maillon d’une chaîne que personne, à Paris, ne voulait prendre la responsabilité de briser.

Partager cet article
Repost0
4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 14:53

 

egalite.jpg

Vous aviez bien deviné que l’auteur des paroles de la chanson était Guy Béart mais vous avez eu du mal à trouver la raison pour laquelle nous publiions ces paroles.

Et rien à voir avec la visite du Président Sarkozy accompagné de Carla (il a fait convier des représentants de la communauté française à une cérémonie du souvenir –des attentats de novembre 2008- à l’hôtel Oberoi, mais nous ne pourrons y assister). Non, nous sommes à Kolkata pour des raisons professionnelles et sommes allés aujourd’hui à Chandernagor, à deux heures de voiture d’ici. Et donc voilà cet article consacré à Chandernagor.

Tout d’abord tordons le cou à notre pourtant bien estimé Guide de l’Inde (Hachette) qui sur ses 600 pages de doctes informations ne consacre que 12 lignes à Chandernagor et pendons haut et cour le Guide du Routard qui affirme que la ville ne vaut pas le détour.

Chandernagor, un de nos anciens Comptoirs, vaut le détour et tout d’abord un petit rappel historique.

Avant les Français, Chandernagor, situé aux bords de la rivière Hoogly (la branche occidentale du Gange que les géographes préfèrent appeler un défluent…) n’existait pas. Tout commence en 1674 avec le sieur Duplessis que la Compagnie Françaises des Indes Orientales envoie pour acheter un terrain de 20 arpents. Puis en 1688 c’est le gouverneur de Pondichéry, François Martin, qui fonde la ville. On passe sur les Hollandais qui nous font des misères, puis en 1698 la ville se développe et devient le principal centre commercial des Comptoirs. En 1697 on y fortorleans.jpgconstruit le fameux Fort d’Orléans qui sera détruit par la suite par les Anglais. En 1731, Dupleix, depuis Pondichéry, est administrateur des colonies et développe la ville. Dupleix est révoqué (hélas !) par le plus stupide des ministres de Louis XV, et trois ans plus tard les Anglais prennent la ville.

Aux termes du traité de Versailles, signé en 1783, la France ne conserve plus que les cinq comptoirs dont Chandernagor. Les comptoirs revinrent cependant à la France grâce à l'activité diplomjournal-officiel.jpgatique déployée par Talleyrand lors du congrès de Vienne.

À l'occasion d'un référendum organisé le 19 juin 1949, la population de Chandernagor se prononce en faveur du rattachement de la ville à l'Inde, qui prend en charge l'administration du territoire dès le 2 mai 1950. Toutefois, cette situation ne sera officiellement entérinée que deux ans plus tard, en application du Traité de cession signé à Paris le 2 février 1951 et entré en vigueur le 9 juin 1952.

Bref Chandernagor a été pendant près de 250 ans une ville française administrée par la France.

Notre voyage n’a pas été simple. Si la ville n’est située qu’à une trentaine de km de Kolkata, il nous aura fallu deux heures pour la rejoindre. La voie étant encombrée de camions de toutes sortes et notre chauffeur bengali ne connaissant ni la route ni la destination. De plus, le ministre indien des Finances devait arriver dans les parages et une partie de la ville était interdite à la circulation.

sacrecoeur.jpgNous découvrons tout d’abord l’Eglise du Sacré-Cœur mais elle est fermée et impossible de rentrer à l’intérieur.

Un peu plus loin se trouve le palais du Gouverneur dans lequel le directeur du Comptoir séjournait et dans lequel Dupleix logeait lorsqu’il venait à Chandernagor. Ce bâtiment a été restauré magnifiquement et abrite une bibliothèque comprenant 18.000 ouvrages ainsi qu’un musée. Pas de chance, le palais est fermé le samedi. Mais la bonne fortune nous sourit et quelques paroles échangées avec un professeur de français nous ouvrent les grilles du Palais.

Nous visitons avec beaucoup de joie et d’émotion le musée qui conserve beaucoup de documents de l’administration française.  Ce Palais est vraiment classe et fait face au Gange (au Hoogly) dont les quais sont ornés de bancs à la française.

 

 

 

palais-dupleix.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre ami professeur de français (que nous invitons à lire notre blog) nous donne un bon conseil lorsque nous partons ; allez voir le cimetière français !

Ce moment passé au cimetière est émouvant ; émotion triste du fait de l’état d’abandon de ces tombes. Pourquoi la République ne fait-elle rien ? La lecture des pierres tombales nous remplit de noms français, de ceux et celles qui ont vécu ici. Hélas, des pierres ont été volées.

cimetiere.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis nous apercevons une femme qui écrit soigneusement sur un cahier. C’est le genre de rencontres auxquelles on ne s’attend pas et qui est fort à propos. Cette femme française, normalienne, vit au Bengale depuis longtemps et fait pour le compte de l’Association des Comptoirs le relevé des noms inscrits sur les tombes. Plus que cela, elle dessine le plan du cimetière et l’emplacement de chaque tombe. Un projet de réhabilitation du cimetière semble exister et il faudra faire appel à des fonds privés pour nettoyer et arranger ce cimetière ; louable initiative qui sortira peut-être nos défunts concitoyens de l’état d’indigence dans lequel l’oubli et le vandalisme les ont placés. Ainsi après la mort, il y a peut-être une autre vie !   

tombe.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà, vous en savez, comme nous, un peu plus sur Chandernagor. Si vos pas vous mènent à Kolkata, consacrez une journée à cette visite, cela vaut le coup.

Pour terminer, une photo du carrousel situé en face du Palais avec ses bancs à la française, et le détail de l'inscription qui figure en haut et qui montre que les noms français se sont métissés.

 

carrousel-2.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

carrousleinscription-copie-1.jpg

Partager cet article
Repost0
14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 10:21

republicdayindia15Hier nous étions à Chennai pour la célébration du 14 juillet (qui avait donc lieu le 13), en présence de l'Ambassadeur de France, Jérôme Bonnafond.

 

Celui-ci, dans son discours, a rappelé que la Constitution indienne (promulguée en 1949), dans son préambule proclamait comme valeurs fondamentales la liberté, l'égalité, la fraternité et la justice.

 

La veille, dans un discours à des étudiants indiens, il a réaffirmé le soutien de la France à la présence de l'Inde, du Brésil, de l'Allemagne et du Japon au Conseil de Sécurité de l'ONU. En effet, l'intégration de l'Inde, du fait de son poids démographique et de sa puissance économique croissante, nous paraît une évidence.

 

Nous sommes aujourd'hui à Kolkata pour assister au cocktail organisé par le consulat pour fêter notre Fête Nationale.

Partager cet article
Repost0
28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 14:06

DSC01089.JPGCet homme a traversé le siècle et le monde. Né en 1914 dans un petit village de Corrèze, Pierre Ceyrac a 23 ans et ne connaît rien de la vie lorsqu'il quitte la France, pensant ne plus jamais y revenir, pour devenir prêtre jésuite en Inde. Il y vit toujours aujourd'hui, au sud du pays, à Madras. Son frère aîné François fut président du CNPF ; son cadet, Charles, député et président du Conseil général de Corrèze ; lui a dédié sa vie au service des pauvres...

 

Il est l'un des derniers grands missionnaires jésuites, héritier d'une tradition et d'une histoire commencée au XVIe siècle avec saint François Xavier. Parachuté dans un pays gouverné par les Anglais et les maharajahs, il a été de tous les combats en Inde : la modernisation du pays après l'indépendance, sous l'impulsion de Nehru, les conquêtes sociales de ceux qu'on appelle les intouchables, les "dalits"... A son arrivée à Chennai, en 1937, il apprendra le tamoul et le sanskrit. En 1945, il est ordonné prêtre et est chargé de l’association des étudiants catholiques de l’Inde.

 

Pendant desmadras_1960.jpg décennies, il a sillonné ce pays à moto, en voiture, en train. Il a connu toutes les grandes figures de l'Inde, Gandhi, Nehru, Mère Teresa. Il a bâti des routes, des dispensaires, des centres sociaux, des villages. Plusieurs centres d'accueil pour enfants (plus de 25 000 enfants) portent son nom, "Father Ceyrac". Il a passé près de quinze ans dans les camps de réfugiés cambodgiens, le long de la frontière de la Thaïlande. Des bidonvilles de Madras aux salons européens, si on lui demande ce qu'il fait, il répond toujours : "Rien, j'aide, c'est tout." Ou : "On ne passe jamais deux fois le chemin de la vie." Et il repart...

 

Pour faire face au problème de l’eau dans les campagnes, le Père Ceyrac lance l’opération "mille puits" dans le Sud de l’Inde, début du projet " LEVE TOI ET MARCHE ". Et comme pour démontrer que "là où l’intelligence n’a pas accès, l’amour seul peut donner la clé", Ceyrac et ses amis construisent une  ferme modèle sur un terrain extrêmement aride et relèvent l’incroyable défit d’y faire pousser des cocotiers. Ce désert fertile situé à Manamadurai (au sud de Madurai) fera vivre plus de 250 000 personnes et deviendra la meilleure ferme productrice de goyaves de la région. A l’instar de mère Térésa avec laquelle il a travaillé, Pierre Ceyrac donne sans limites. Aimer, dit-il, c’est se donner aux autres avec grand respect jusqu’à leur offrir sa vie. « C’est aussi savoir être tendre. Plus celui que l’on aime est pauvre, plus il faut lui donner de la tendresse. Enfin pour aimer il faut toujours penser " nous " et jamais " eux " : il faut savoir faire confiance et " responsabiliser jusqu’au bout ".

 

Aujourd’hui, laPereCeyrac.gif région de Madras est jalonnée de «Ceyrac hospitals » (hôpitaux), de « Ceyrac children homes» (foyers). En son honneur, quelques enfants portent le nom de Ceyracuti («Petit Ceyrac» en langue tamoul). « J'ai 30 000 à 50 000 enfants, tente-t-il de dénombrer. Je m'occupe des intouchables (la « lie » de la société Indienne), des enfants atteints de poliomyélite".

 

« On dit qu'en inde, il y a 300 millions de pauvres. Mais on confond tout ! La pauvreté peut être très grande, très belle. C'est la misère qui est à craindre, parce qu'elle enlève toute dignité. » Ce que combat le P. Ceyrac, c'est bien sûr la misère. Mais il le fait à sa manière, en se « promenant », au gré de rencontres étonnantes qui peuplent sa mémoire. Chaque fois, il se dit « plus jamais ça », met la main à la poche et se lance dans un nouveau projet, pour lequel il n'a pas le pre­mier sou. « Je suis souvent bouleversé par une colère », admet-il.

 

Prêtre, jésuite missionnaire, bâtisseur, le Père Ceyrac aura été un homme d’action et un homme de rêve accompli. Il disait fort justement : « Il faut rêver des rêves. Les grands hommes sont ceux qui ont des visions et des rêves. Ensuite, il faut l'amour pour transformer ces rêves et les faire vivre».

Partager cet article
Repost0
1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 15:57

claude martinClaude Martin, l'aventure d'un lyonnais aux Indes, par Rosie Llewellyn-Jones

 

Nos lecteurs se souviennent sans doute de la série d'articles que nous avions publiés sur Claude Martin, un lyonnais qui s'est illustré en Inde. Français ayant servi la cause anglaise (après avoir servi Dupleix à Pondichéry), il a longtemps été ignoré et oublié tant par les français que les anglais ! Il meurt en 1800 et destine par testament une grande partie de sa colosalle fortune à la création des fameuses écoles La Martinière, à Lucknow, Calcutta et Lyon.

 

Pour ceux qui s'intéressent à la vie de cet homme assez exceptionnel, ce livre les comblera ! L'auteur a fait d'abondantes recherches et nous livre une histoire fort bien documentée sur la vie de ce lyonnais aux multiples facettes et aux multiples talents.

 

Ce récit est complété par l'histoire des écoles La Martinière.

 

Comme nous l'évoquions dans notre article, la vie d'un homme comme Claude Martin, ce lyonnais ayant servi les anglais, n'a pas suscité beaucoup d'intérêt chez les historiens ; à cet égard nous partageons pleinement l'analyse intelligente et nuancée de l'auteur du livre qui s'est attachée à essayer de comprendre cette vie dans le contexte de son époque et des circonstances bien particulières de la place de la France en Inde après la stupide révocation de Dupleix.

 

Claude Martin avait la dimension d'un grand leader que la France ne pouvait pas, après avoir renoncé à sa grandeur en Inde, exploiter.

 

Pour mémoire nous vous rappelons les liens qui vous mèneront à nos articles sur Claude Martin.

 

http://www.indiablognote.com/article-claude-martin-un-aventurier-lyonnais-aux-indes-1-4-41517009.html

http://www.indiablognote.com/article-claude-martin-un-aventurier-lyonnais-aux-indes-2-4-41517782.html

http://www.indiablognote.com/article-claude-martin-un-aventurier-lyonnais-aux-indes-3-4-41518306.html

http://www.indiablognote.com/article-claude-martin-un-aventurier-lyonnais-aux-indes-4-4-41519332.html

Si vous ne trouvez pas ce livre en librairie, n'hésitez pas à contacter l'association des Anciens Martins : societe@anciens-martins.org  ou Association des Anciens Elèves de La Martinière, 4 rue Thimonnier, 69001 LYON
Tél. : 04 78 28 69 04

Partager cet article
Repost0
31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 09:19

Thieux est un village de Seine et Marne qui n'a rien de vraiment particulier. A la veille de la Révolution, une cinquantaine d'Indiens originaires de Pondichéry vont y séjourner, de 1785 à 1787. Voici leur histoire.

 

Celui qui est à l'origine de cette histoire est le vice-amiral de France, Pierre-André de Suffren. Suffren s'illustra dans le Golfe du Bengale contre les Anglais et les Hollandais. Il inspire la crainte et le respect et les indiens l'avaient surnommé l'amiral-satan !

 

Le 25 septembre 1783, Suffren quitte Pondichéry et embarque avec lui une soixantaine d'indiens, hommes, femmes et enfants dont la plupart sont des fileurs et des tisserands. Son idée est de les établir à Malte afin de perfectionner l'industrie du coton. Ils seront donc dénarqués à Malte mais quelques temps aprés Suffren est informé que leur travail ne donne pas les résultats escomptés. Suffren écrit au Roi et propose d'emmener ces indiens en France afin de perfectionner la fabrication de la mousseline et autres étoffes.

 

En mai 1875, le Roi, après avoir pris l'avis de Monsieur de Calonne, contrôleur Général des Finances, décide de ramener ces indiens près de Paris. Le 3 août 1785 les indiens débarquent à Marseille et on prévoit de les installer au château de Meudon. Mais l'un des quatre intendants du Commerce du Royaume, Jean-Jacques Maurille-Michau de Montaran, séduit par ce projet, décide de les installer dans son château de Thieux. Nos indiens s'installent dans le château début octobre et une manufacture est aussitôt créée dans les caves du château. 

 

On trouve dans un livre du XIX° siècle un commentaire sur le passage de cette colonie avec la mention suivante :

« Une société de plus de quarante Indiens, selon l’Almanach de Meaux de 1786, y travaillent, avec la délicatesse qui leur est propre, des mousselines, des bazins, des nankins. Ils marchent avec des sandales et velus de saïes grotesques; pour se garantir de la pluie, ils entassent des linges et des étoffes sur leurs tôles. D'ailleurs, ils paraissent gais et animés."

La petite colonie prospèrera et enregistrera quelques naissances. Ci-dessous le certificat de naissance d'une petite Marie-Louise, le 9 juin 1786, qui est qualifiée dans ce certificat de "fille naturelle indienne"...

 

thieux 

L'Administration des Finances du Royaume est réorganisée en juin 1787 et Monsieur de Tolozan remet en question cette expérience en avançant que les indiens originaires de Pondichéry (et non du Bengale) ne savaient tisser que des toiles d'une grosse filature et pas des tissus plus fins. Il est donc décidéde mettre fin à cette expérience et notre petite colonie quittera Thieux en septembre 1787. En décembre, ils sont à Lorient et embarqueront pour les Indes en janvier.  

 

Nous avons eu connaissance de cette histoire en lisant un article écrit par Douglas Gressieux (le Président de l'Association "les Comptoirs de l'Inde", association dont nous avons déja parlé dans ce blog) dans la revue "Nouvelles de l'Inde" publiée par l'Ambassade de l'Inde à Paris.

 

Ce récit nous a intéressé et amusé à la fois ; n'est-ce pas le premier exemple d'importation du savoir-faire indien en France ? Un signe probablement prémonitoire et en tout cas d'actualité...

Partager cet article
Repost0
6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 14:43

Le XXe siècle

 

Si l’Inde avait alors une présence établie dans l’imagination française, c’est comme si elle disparaissait avec le XIXe siècle. Le surréalisme et sa volonté de briser les limites mentales, Bergson et ses explorations de la mémoire et de l’intuition, ne semblaient pas s’apercevoir qu’ils touchaient à des thèmes profondément — et anciennement — indiens.

 

Mais un phénomène tout nouveau se dessine : jusqu’à présent, c’étaient les textes anciens, sanskrits et pâlis surtout, qui avaient parlé pour l’Inde, et autant son passé semblait glorieux, autant son présent était, selon toutes les apparences, prostré dans la décrépitude. Or, voilà qu’on découvre des voix indiennes vivantes, contemporaines, qui témoignent de la continuité de cette civilisation. Quelques grandes figures allaient débarquer en France et en Europe dans les premières décennies du XXe siècle : Râmakrishna et son puissant disciple Vivékananda, grâce aux biographies de Romain Rolland ; Sri Aurobindo, salué par ce dernier, et dont la revue bilingue Arya avait son cercle de lecteurs en France ; Tagore, dont la Gitanjali trouve un traducteur admiratif en Gide ; Gandhi, également traité par Rolland, mais qu’on admire surtout parce qu’on y voit une sorte de saint chrétien orientalisé.

 

En même temps, si l’on omet un certain nombre d’auteurs moins connus (Magre, Germain...), l’Inde refait surface sous la plume de quelques grands. Henri Michaux s’y rend, en 1931, et nous livre Un Barbare en Asie, qui nous le montre tiraillé entre admiration et répulsion, cette dernière surtout causée par ce qu’il croit percevoir de la réalité sociale du pays ; mais lorsqu’il note que « l’Hindou adore adorer » et qu’il n’est pas de peuple « plus sensible à la sainteté », on sent bien le reflet de ses propres aspirations.

 

Antonin Artaud lit les Upanishads, le Livre des Morts tibétain, s’intéresse au théâtre oriental, celui de Bali, notamment, ce que reflète Le Théâtre et son double de 1938. René Daumal poursuit cette ligne plus avant ; s’il n’a pas visité l’Inde, il s’en est imprégné au point de maîtriser le sanskrit (il en écrira même une grammaire), de traduire des passages importants de plusieurs textes, dont le Rig-Véda ou la Gîtâ, et d’écrire plusieurs essais remarquablement pénétrants sur l’art et le théâtre indiens, en traduisant et commentant au passage quelques pages du Nâtya Shâstra, le traité d’art dramatique indien. Son Mont Analogue, inachevé, est évidemment sur le thème du mythique et cosmique Mont Méru. Inachevé, car la mort le saisit à l’âge de trente-six ans, en 1944 — sinon nous aurions sans doute eu là le plus fin interprète de l’Inde en France : « Chez nous, on appelle connaissance l’activité spécifique de l’intellect. Pour l’Hindou, toutes les fonctions de l’homme sont tenues de participer à la connaissance. ... Nous disons que connaître, c’est pouvoir et prévoir. Pour l’Hindou, c’est devenir et se transformer. »

 

L’Inde de Malraux400px-Malraux.jpg

 

André Malraux aussi apprend le sanskrit, du moins suffisamment pour lire la Gîtâ dans le texte. Il se rend en Inde à bien des reprises, et fasciné par son art, visite nombre de ses hauts lieux, d’Elephanta à Maduraï ; il se rend aussi à Ceylan et se livre à l’archéologie au Laos. Il ressent profondément la réalité de cette « Inde [qui] appartient à l’Ancien Orient de notre âme », et, qui plus est, sait l’exprimer :

« Il y a dans la pensée de l’Inde quelque chose de fascinant et de fasciné, qui tient au sentiment qu’elle nous donne de gravir une montagne sacrée dont la cime recule toujours ; d’avancer dans l’obscurité à la lueur de la torche qu’elle porte. ... L’opposition la plus profonde [entre Occident et Inde] se fonde sur ce que l’évidence fondamentale de l’Occident, chrétien ou athée, est la mort, quelque sens qu’il lui donne — alors que l’évidence fondamentale de l’Inde est l’infini de la vie dans l’infini du temps : « Qui pourrait tuer l’immortalité ? »

 

Dans ses Antimémoires, Malraux relate ses échanges avec Nehru, étranges « conversations » où tout le courant semble à sens unique : c’est l’intellectuel français qui tente de convaincre l’homme d’état indien de la valeur de la spiritualité indienne — en vain, car ce dernier, s’il ne dédaigne pas de faire briller un vernis culturel, ne croit au fond qu’à l’industrie et aux plans quinquennaux. Lorsque Malraux explique à l’anti-Pandit que « l’Inde seule fait de la philosophie religieuse la base essentielle et intelligible de sa culture populaire et de son gouvernement national », Nehru bafouille sur l’éthique.

 

 

Sources :

L'Inde dans la littérature française, Michel Danino

« L’oubli de l’Inde », Roger Pol-Droit

Victor Hugo et la renaissance Orientale, Régis Poulet

 

Partager cet article
Repost0

Blog Translation

English

Recherche

Meteo

click for Bombay, India Forecast

Archives

Visiteurs depuis avril 2010

free counters

 nrinumero02