Dès 1790, la brigade doit affronter les
Rajpoutes, Ismaïl Beg ainsi que les rajahs de Bikâner et Jaipur. Benoît décide de frapper cette coalition par surprise le 23 mai. Benoît de Boigne peut désormais exprimer pleinement ses talents
militaires. Il enchaîne les victoires.
Il devient un stratège reconnu et craint par tous. La Compagnie des Indes, elle-même, voit d'un très mauvais œil cette nouvelle armée mahratte désormais dangereuse pour leur domination. En
six mois au cours de l'année 1790, dans un terrain hostile au relief accidenté, la brigade de Benoît de Boigne défait cent mille hommes, confisque deux cents chameaux ainsi que deux cents canons,
plusieurs bazars, cinquante éléphants. L'armée mahratte prend d'assaut dix-sept forteresses. Elle remporte plusieurs batailles décisives dont les plus disputées sont Patoun, Mairtah et Ajmer. Les
Rajpoutes reconnaissent l'autorité de Sindhia en tant que premier ministre.
Les Mahrattes sont désormais les maîtres de l'Inde du nord et du nord-ouest. Durant ces campagnes militaires, Benoît continue à distance son association commerciale avec Claude Martin. Sindhia,
plus puissant que jamais, demande à Benoît de lever deux brigades supplémentaires. Celles-ci sont formées et leur commandement est confié par Benoît à Frémont et Perron assistés de
Drugeon.
Pendant un certain temps, Benoît de Boigne peut jouir de sa nouvelle position sociale et du respect que lui valent ses victoires ainsi que les réformes qu'il a entreprises au sein de son jaghir.
Il fait restaurer le Taj Mahal, menacé par la ruine. Il se fait bâtir une maison à colonnes entourée d'un vaste jardin. Sa table est ouverte à toutes les personnalités en vue du moment. Sa
popularité est immense.
Mais le calme est de courte durée, et les campagnes militaires reprennent bientôt. Les Mahrattes de l'Inde centrale jaloux de leurs cousins du nord se font menaçants. Aidé par le Peshwâ de Pune
et pouvant compter sur l'appui de l'ennemi traditionnel de Sindhia, Ismaïl Beg, cette nouvelle coalition menace le jeune empire mahratte du nord de l'Inde. Les négociations diplomatiques et les
promesses de titres impériaux ne parviennent pas à stopper cette coalition. Ismaïl Beg et Holkar un autre protagoniste hostile à Sindhia, engagent leurs troupes. Les hommes de Benoît de Boigne
remportent rapidement la victoire. Les brigades de Sindhia sont désormais redoutées. Ismaïl Beg est fait prisonnier mais sa vie est épargnée car Benoît de Boigne admire son adversaire qui a su se
montrer téméraire et combatif. Benoît affronte ensuite Holkar et remporte une quatrième victoire in extremis, la plus éclatante selon Benoît. Le Savoyard prend à cette époque conscience de la
folie que représente la guerre. Le rajah de Jaipur, qui se sent désormais en position de faiblesse, préfère faire la paix. Benoît est récompensé par Sindhia qui agrandit son jaghir et donne
également un jaghir au fils de Benoît alors que celui-ci n'est l'époque qu'un enfant.
A SUIVRE
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