Hemant Morparia nous envoie le dessin qu'il a fait hier.
Indiablognote...
"Le voyage est une espèce de porte par où on sort de la réalité comme pour
pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve."
G de Maupassant
Hemant Morparia nous envoie le dessin qu'il a fait hier.
Un drame survenu jeudi dernier à Paris a suscité beaucoup d’émotion en France.
Rajinder Singh –dit Babu-, jeune indien de 33 ans est mort dans le métro parisien. Babu s’est courageusement interposé lorsqu’il a vu un voyou entrain d’agresser une femme en essayant de lui voler son portable. L’agresseur l’a fait tomber sur les rails où il est mort électrocuté.
Babu avait quitté le Punjab il y a plusieurs années et s’était établi en France. Il était très bien intégré et avait beaucoup d’amis.
La Fondation de la RATP a décidé de prendre à sa charge les frais du rapatriement de son corps en Inde et la Fédération des usagers des transports et des services publics (FUTSP) a organisé aujourd’hui mercredi un dépôt de gerbes à midi pile, station Crimée, où Babu a perdu la vie. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du ministre des Transports Thierry Mariani et du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.
La violence urbaine existe en France ; cette fois, elle frappe un indien qui n’a pas hésité à protéger une femme agressée.
Babu mérite largement l’hommage que nous lui rendons ici ; il nous a fait l’honneur de choisir notre pays comme terre d’accueil, pays qu’il va quitter dans un linceul.
Une exposition indienne à Montreuil à l’occasion de Diwali
Peintures de Nadine Le Prince et Kathleen Scarboro, photographies de Joël Cadiou
Avec la participation de Iqbal Malhotra
Kathleen Scarboro
Studio
9 rue de la Révolution Montreuil 93100
14 - 17 October, 2011 14h - 20h,
contact : 01 49 88 08 38
scarborokat@gmail.com www.kathleenscarboro.fr
métro Croix de Chavaux
As foreigners, we were living in Mumbai. At September end we went back to France with our labrador.
We had to get the Animal Health Certificate from the Department of Animal Husbandry & Dairying, Ministry of Agriculture, Government of India.
We had to go twice to the Animal Quarantine Office and it turned quickly complicated with this department, untill we understand that we had to bribe them.
My driver discussed with the guard who explained : we had to pay Rs 100 to each employee plus Rs 500 to Dr Bhosale, the official Vet. He also asked Rs 100 for himself.
As we had no choice we asked our Agent to pay Rs 900 and we got immediately the certificate signed.
This is exactly what happened.
Should you need more information, please feel free to contact us: olivia.geoffroy@yahoo.fr
Interestingly, we found on internet another testimony regarding bribes habits with the same Department of Animal Quarantine :
Nous sommes bien arrivés à Paris !
Le voyage de retour s'est très bien passé et Flip a très bien supporté ce long voyage; à notre grande surprise, aucun papier ne fut demandé pour Flip à l'aéroport et à notre tout aussi égale grande surprise, rien ne nous fut demandé non plus à Roissy ! On peut donc importer dans l'UE des animaux non vaccinés!!!
Nous sommes bien sûr en pleine installation dans notre petit appartement parisien, tout près duquel nous avons pris cette photo.
A bientôt à tous !
Cette fois nous partons. Notre avion décollera au milieu de la nuit emportant avec lui deux têtes
pleines de beaux souvenirs indiens et, dans la soute, un « animal carnivore domestique »…
Nous avions déjeuné il y a plusieurs semaines avec un universitaire indien qui nous avait contacté ;
et depuis lors, plusieurs échanges de mails sur les échanges interculturels. Hier il nous a envoyé une très belle lettre qui commençait par « Dear friends of India ». A quelques heures de notre
départ, ces mots nous touchent beaucoup. C’est bref mais bien choisi et c’est un parfait résumé de ce que nous ressentons.
Nos amis indiens, nos amis français et les collègues de Geoffroy nous ont témoigné beaucoup de
marques de sympathie ces dernières semaines. Nous y avons été très sensibles bien sûr.
Ce blog ne va pas disparaître dans les prochaines semaines ! Il va sans doute évoluer mais notre
relation avec l’Inde va se poursuivre, peut-être sous d’autres formes. Un poète disait que « les occasions de nostalgie sont rares et il faut les cultiver car bien sûr c’est de cela que demain
sera fait ». De fait si nous quittons l’Inde, l’Inde ne nous quitte pas.
Il nous faut cependant prendre le temps de nous poser et de nous installer à Paris.
Que tous nos lecteurs et lectrices soient assurés de notre gratitude ; ils ont été les compagnons de
voyage de ce blog permettant ainsi à ce blog de devenir un vrai lieu de partage.
A bientôt
Nos lecteurs se souviennent de l'interview de Christelle, cette jeune française aux lointaines origines indiennes via la Guadeloupe:
Christelle est partie s'installer en Inde et poursuit la recherche de ses racines ; en même temps elle lutte afin que les personnes qui sont dans la même situation qu'elle se voient reconnaître le statut de PIO (Persons of Indian Origin).
Le Times of India du 22 septembre a consacré un article à son action, sous le titre :
http://timesofindia.indiatimes.com//articleshow/10074753.cms?intenttarget=no
Le discours que vient de prononcer Manmohan Singh, premier ministre indien, le 24 septembre lors de l’Assemblée Générale de l’ONU, est assez remarquable.
Le premier ministre analyse la crise mondiale en faisant remarquer que le monde a bien profité de la globalisation mais qu’aujourd’hui il faut affronter la dimension négative de cette globalisation. Sur l’aspect financier de la crise, il remet en cause les institutions financières héritées de Bretton Woods.
Il se prononce clairement pour la création d’un Etat palestinien en paix avec Israël.
Face à tous les défis actuels, il dit qu’il n’y a pas d’autres choix que la coopération et la fidélité aux principes de l’internationalisme et du multiculturalisme.
Il évoque aussi les interventions occidentales dans le destin de certains pays (printemps arabe) et dit que c’est à la communauté internationale d’intervenir dans ces processus d’évolution mais sans recours à la force militaire.
Il rappelle qu’il faut régler le problème de la gouvernance mondiale et renforcer l’ONU ainsi que les institutions financières internationales.
Il n’y a rien de bien surprenant dans ce discours (Palestine, crise économique, lutte contre le terrorisme, gouvernance mondiale) ; on attend cependant de savoir si l’Inde fera des propositions concrètes en matière de gouvernance mondiale. Mais bien sûr, le sens de ce discours est à analyser dans la perspective de la montée, souhaitable et inévitable, des pays BRIC au sein des institutions internationales.
Si l’on prend du recul, il est vrai que le monde est en train de changer ; depuis leur création les institutions mondiales ont été dominées par les pays riches et développés. L’émergence économique de quelques grands pays émergents (dont l’Inde) modifie le rapport de force de façon de plus en plus évidente, cette évolution étant renforcée par le fait que la crise économique touche directement les « anciens » pays riches (Europe, Etats-Unis).
Le discours intégral :
Vendredi
Tous les Courteline et autres
pourfendeurs de la bureaucratie peuvent aller se rhabiller ; ils n’ont jamais imaginé ce qui se passe en Inde. Un proverbe dit que les Anglais ont inventé la bureaucratie et que les Indiens l’ont
perfectionné ! Voilà donc le récit des victimes que nous sommes, Flip compris, de cette bureaucratie poussée jusque dans son paroxysme.
Nous sommes donc allés hier à Navi Mumbai (on confirme que c’est loin) pour obtenir du vétérinaire officiel du gouvernement du Maharasthra sa signature sur le formulaire de l’Union Européenne
régissant l’importation des « animaux carnivores domestiques ».
Nous avions avec nous tous les certificats nécessaires établis par notre vétérinaire ainsi que les photos de Flip prises sous quatre angles différents en format 4 fois 6 en deux exemplaires
chacune.
Un rendez-vous avait été fixé à 11h. Miracle le vétérinaire était là. Mais avant de le voir il fallait faire examiner les papiers par ses équipes. Premier problème les photos, c’était 4 inches
sur 6 inches, donc format carte postale, et pas 4 cm sur 6 cm ! Heureusement un représentant d’AGS est allé immédiatement chez un photographe du coin pour scanner les photos et les réimprimer en
format carte postale. Nous comprîmes un peu plus tard pourquoi ce format carte postale était nécessaire. Derrière les photos, le vétérinaire appose deux énormes tampons à encre bleue violacée :
la bureaucratie est consommatrice d’espace autant que de papiers.
Deuxième problème ; le certificat de vaccination de Flip est au nom d’Olivia alors que les autres documents sont à mon nom. Je tente d’argumenter en disant que ce qui compte ce n’est pas le nom
d’Olivia mais le nom de Flip car il s’agit d’un vaccin et que ce n’est pas Olivia qui a été vaccinée contre la rage mais les fonctionnaires ne sont pas des mordus de mon humour. Retourner
chez notre vétérinaire dans le sud pour modifier le certificat nous prendrait deux heures ! Mais ces bureaucrates nous fournissent la solution ; allez, nous disent-ils, chez le vétérinaire Patil
qui est à dix minutes d’ici et il vous fournira un nouveau certificat. C’est ce que nous faisons et nous expliquons notre cas à ce véto qui très sympa émet immédiatement un nouveau
certificat, daté d’il y a un an (sic !).
Retour chez le vétérinaire officiel. Pour ce certificat c’est bon. Ouf !
Nous attendons une bonne heure que le fonctionnaire de service rédige et imprime le certificat officiel. Cela finit par se faire et le vétérinaire officiel le signe ! Je lui demande donc de bien
vouloir mettre aussi son tampon et sa signature sur le formulaire officiel de l’Union Européenne. Il refuse catégoriquement me disant que c’est à notre véto de remplir et signer ce papier et que
lui ne pourra ensuite que contre-signer le document car c’est notre véto et pas lui qui prend la responsabilité de dire que le chien est vacciné puisque c’est lui qui l’a vacciné, ce qui ne l’a
pas empêché d’accepter le « faux » certificat établi par un autre véto une heure avant !!!
Il nous rassure en nous disant : " ne vous inquiétez pas, faites moi apporter ce document signé par votre véto en deux exemplaires " et je vous le contre signerai demain.
Nous passons donc le soir chez notre véto ; en fait notre véto est en voyage et c’est son assistante qui nous reçoit. Elle est très sympa et se désole pour nous de cette situation. Elle nous
explique que sa propre signature n’est pas reconnue par ce vétérinaire officiel sans qu’elle ait jamais compris pourquoi et donc qu’elle va imiter la signature de notre véto dont elle a le tampon
! Et c’est ce qu’elle fait.
Ce matin l’agent AGS repasse voir le vétérinaire officiel avec le formulaire. Le vétérinaire refuse de signer car s’il y a bien le tampon de notre véto, il n’y a pas le numéro d’inscription à
l’ordre des vétérinaires !!!
On doit donc refaire faire ce papier !
Samedi
Ce matin nous sommes allés voir notre vétérinaire ; cette femme est vraiment adorable. Lorsque je lui ai dit qu’il fallait apposer son tampon avec son numéro d’enregistrement elle m’a dit qu’elle n’avait pas de tampon avec ce numéro et que c’était la première fois que quelqu’un faisait cette demande. Elle l’a donc rajouté à la main.
Nous filons aussitôt après à Navi Mumbai. Entre temps j’appelle l’agent AGS qui devait venir mais AGS m’en envoie un autre. Lorsque nous arrivons, nous allons voir le sous-chef qui fait les papiers et qui nous dit que le grand chef vet n’arrivera qu’à quatorze heures ! Notre chauffeur Santosh va nous aider de manière astucieuse ; il va parler moto avec l’un des gardiens, fait copain-copain, et vient nous revoir peu après. « Bon, je sais comment çà fonctionne ici ; il y a trois employés dont le sous-chef auxquels il faut donner 100 roupies à chacun et il faut aussi donner 500 roupies au vétérinaire en chef et là ils vont signer votre papier ».
Santosh et nous, expliquons tout cela à l’agent AGS (lequel est venu sans un kopeck) et lui donnons les 800 roupies.
Deux heures après, il nous appelle pour nous dire que le papier a été signé !
Voilà comment çà marche dans ce pays. 800 roupies cela ne représente que 12€, mais bien sûr c'est ce principe de corruption systématique des fonctionnaires qui nous écoeure.
On attend d’être arrivés à Paris pour réagir. On a le nom de ce vétérinaire et quelques contacts dans la presse et puis on fera sans doute un article en anglais dans ce blog dont le titre sera repris par les moteurs de recherche.
La commission de planification indienne vient de redéfinir le seuil de pauvreté en Inde.
Le seuil de pauvreté est une notion importante qui détermine le nombre de personnes vivant en dessous du « Below Poverty Line » et donc habilitées à recevoir les aides de l’Etat.
La Commission vient de fixer ce seuil à 32 roupies par jour (par personne) pour les populations urbaines et à 26 roupies par jour pour les populations rurales. Ce qui revient à fixer ce seuil respectivement à 15€ et à 12€ par mois ! En retenant ce nouveau seuil la Commission a calculé qu’il y avait 407 millions d’indiens concernés !
Ceci revient à dire que pour une famille de 5 personnes, le seuil représente Rs 4824 ou Rs 3905 (en zone rurale) par mois.
En fixant le seuil à ce niveau, la Commission estime qu'une famille de 5 personnes peut vivre en ville avec Rs 4824 (environ 70€) par mois ! C'est très bas bien sûr. Mais cela donne surtout une idée de la réalité de la pauvreté en Inde.