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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 09:01

Quelle est l’opinion religieuse sur l’avortement ?

L’hindouisme n’est pas une religion avec une structure “centralisée” comme, par exemple, le catholicisme. Il n’existe pas d’autorité en charge de décréter ce qu’il est licite ou non de faire. Donc personne ne dit à un hindou “ta religion t'interdit telle ou telle chose”. C’est une affaire de conscience personnelle. Sans aucun doute, les avortements par les plantes sont pratiqués de longue date, de même, hélas, que les infanticides (de filles surtout) ont pu l’être dans les classes rurales les plus pauvres. Néanmoins, l’enfant, le garçon surtout, est perçu comme la continuation du lignage. Il s’inscrit dans une continuité qui est le fondement même de la vie et de la société. L’homme adulte étant responsable financièrement et moralement de ses parents, la venue d’un nouvel enfant est aussi la garantie que quelqu’un s’occupera de vous dans vos vieux jours.

Pouvez-vous nommer certaines personnes célèbres qui font partie de l’hindouisme ?

Il n’y a que l’embarras du choix, ne serait-ce que parmi les Maîtres Spirituels. Par exemple : Ramakrishna, Aurobindo, Vivekananda, Ramdas, Ramana Maharshi, Ma Ananda Moyi, Muktananda, etc…

Pouvez-vous nommer vos fêtes religieuses les plus importantes ainsi que les dates ?

Elles sont vraiment nombreuses. On se limitera à citer : Dîpavalî, la Fête des Lumières (grosso modo en octobre), Shivarâtri, en l’honneur de Shiva, en février/mars, Dashaharâ(Dusserah) en l'honneur de la déesse Durga, en septembre-octobre, à la fin de la fête des neuf jours (Navarâtrî), Ganesha Chaturthi, en l’honneur de Ganesh, pendant le mois de Bhâdrapada (fin août-début septembre), Bhaishâki, fête du printemps, ou premier jour de l'année solaire hindoue, en avril-mai, Pongal, la fête des moissons, dans le Sud, en janvier, Tîj à Jaipur (Rajasthan), fête de la déesse Pârvatî au mois de Shrâvana (août), Gangaur, en l’honneur de la déesse Gaurî, fêtée au Rajasthan au mois de Chaitra (avril), etc. On notera aussi que les grands temples ont tous une fête annuelle.

Est-ce que la politique joue un certain rôle au sein de votre religion ?

Non. Par contre, la religion est au cœur de la politique.

Votre religion accepte certains rites sexuels tels que le kama-sutra et le tantrisme. Qu’en pensez-vous ?

Le Kama Sutra est un ouvrage d’éducation sexuelle qui fut rédigé à l’usage des gens de la noblesse, pourrait-on dire. Le Tantrisme, qu’il serait beaucoup trop long de développer ici, est un ensemble de techniques réservées à des pratiquants expérimentés qui suivent des ascèses difficiles, sous la direction de Maîtres qualifiés. Ce n’est en aucun cas la débauche sexuelle comme certains l’imaginent en occident. Pour le commun des mortels, le tantrisme est plus dangereux que recommandé. C’est pourquoi les brahmanes estiment que le tantrisme est un dévoiement de l’hindouisme qui serait apparu au début du premier millénaire. En réalité, il s’agit d’un ensemble de concepts et de pratiques dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Mais il y eut effectivement des sectes orgiaques à certaines époques qui se réclamaient du tantrisme… Il est donc tout à fait inexact de postuler dans votre question “ Votre religion accepte certains rites sexuels tels que le kama-sutra et le tantrisme ”.

Lors de vos rites d’adoration, quels genres de chants et d’instruments sont utilisés ?

Le chant n’est généralement pas inclus lors des rituels dans les temples. Il s’agit de la récitation de mantra en sanscrit qui, pour l’essentiel, glorifient tout au long de litanies très longues (exemple les Sahasranama, 1008 noms d’une divinité) le Divin sous tel ou tel aspect. Lors des rituels des temples, des servants utilisent des tambours, des gongs, des cymbales de fer, tous instruments extrêmement bruyants qui ont pour but d’attirer l’attention de la divinité.

Mais par ailleurs, les chants d’inspiration religieuse sont extrêmement répandus, sous le terme de bhajan. Généralement, les bhajan sont pratiqués en petits groupes, sous la conduite d’un guru chanteur(se)/musicien(ne) au cours de séances que l’on nomme des kîrtan. L’instrument guide des chants est un petit harmonium à soufflet.

Est-ce que vous passez beaucoup de temps à prier ? Environ combien de temps par jour ?

Voir ce qui expliqué plus haut concernant la prière. L’hindou est pieux et se rend au temple fréquemment, en tout cas tôt le matin avant de partir au travail. Il ne va pas au temple pour prier mais pour assister éventuellement à l’un des nombreux rituels quotidiens que les pûjarî (prêtres brahmanes en charge de mener les rituels) exécutent tout au long de la journée à des moments déterminés. Il fait une offrande (une fleur, une piécette) et reçoit un peu d’eau lustrale et de cendre sacrée. Le plus important est d’avoir le darshan de la divinité. Le darshan est cet acte de voir l’image divine et que l’image divine voit également la personne qui lui rend hommage. C’est donc un échange par le regard, échange nécessaire et suffisant.

Quelles sortes d’offrandes offrez-vous à vos dieux ?

On l’a dit : fleurs, fruits, argent.


FIN

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 12:46

Conduire une voiture à Bombay ou sur une route indienne est une épreuve. Etre conduit l’est tout autant. Au début lorsqu’on est dans une voiture en Inde on est plus que surpris par la manière de conduire des indiens. On pense, un peu trop hâtivement, qu’il n’y a pas de règles et que chacun fait n’importe quoi en dépit du bon sens ! Alors essayons d’y voir plus clair au pays où les escargots à moteur côtoient les chauffeurs de bus qui se sont réincarnés en Fangio ou en Ayrton Sena ! Car il ne faut pas se fier aux apparences, il y a des règles. Encore faut-il les connaître à défaut de pouvoir les comprendre.


Tout d’abord un conseil à ceux qui ont quelques angoisses lorsqu’ils prennent l’avion ; venez ici, passez deux heures en voiture, après vous trouverez l’avion beaucoup plus rassurant !


Lorsque vous êtes en voiture, tranquillement (si on peut dire) conduit et que vous regardez devant vous, là vous commencez à comprendre ce qui se passe. En réalité un conducteur ne regarde jamais derrière lui ou sur les cotés. Il a un angle de vision de 120 ° droit devant lui et tout ce qui est en dehors de cet angle de vue ne compte pas. Donc, c’est simple on s’occupe de ce qui est devant. A cet égard les rétroviseurs sont des accessoires de décoration extérieurs qui n’équipent que quelques véhicules.


La deuxième règle est tout aussi simple (et après on va dire que les indiens sont compliqués, mais que nenni !). Le but du jeu est d’avancer le plus vite possible sans s’occuper des voisins ou des signalisations. Les lignes en pointillé qui séparent une voie en différents couloirs sont en fait d'originaux enjolivements graphiques sans rapport aucun avec la conduite automobile.


La troisième règle est d’un niveau confondant de simplicité qui rivalise avec la témérité audacieuse qui la caractérise ; lorsque je veux passer là entre les deux voitures devant et que manifestement il n’y a pas de place, j’avance quand même dans cette direction car je finirai bien par passer. Si un groupe de piétons m’empêche de passer, j’avance quand même car ils finiront bien par disparaître de mon champ visuel. Je me suis demandé pourquoi les piétons écrasés n’avaient pas droit à un panneau du genre « tombé dans le champ visuel de XXX ».


La quatrième règle est plus que connue. C’est davantage un état de fait qu’une règle et si c’est une règle elle ne donne pas la mesure du bruit qu’elle produit ! Dans tous les cas, à chaque instant, je klaxonne pour dire que je suis là. Cela me permet de me déplacer en plus grande sécurité dans mon champ visuel car les autres savent que je suis là même si je n’entends pas leur klaxon. Le klaxon est donc un véritable instrument de sécurité (cela ne vous a guère échappé) et du reste les indiens font remarquer qu’en cas d’accident ce n’est pas l’état des freins que la police vérifie, mais bien l’état du klaxon. Il est donc essentiel de klaxonner au moins toutes les 5 secondes et cette règle est vraiment respectée. Il faut bien considérer que le klaxon et l'usage indien qui en est fait fait inévitablement penser aux radars accoustiques de chasse sous-marine. En ce sens, voilà une preuve de plus de l'avancement technologique des voitures indiennes, les premières au monde à avoir été équipées de tels radars, lequels, de surcroît, ne nécessitent qu'une formation succinte et peu onéreuse !


On pourrait énumérer bien d’autres règles ! Les feux rouges, par exemple, ne sont pas un élément de signalisation routière comme chez nous. Ce sont des lampes de couleur verte, orange,  rouge, placées judicieusement aux carrefours de manière à ce que tout citoyen puisse vérifier s’il est daltonien ou pas. Accessoirement les feux rouge permettent d’accrocher des banderoles festives qui accompagnent régulièrement les innombrables jours de célébrations de toute sorte ; en ce sens ils participent de la responsabilité citoyenne, du développement durable et de la communion des valeurs.


On pourrait aussi citer l’usage du clignotant qui n’existe pas ici. Un clignotant sert simplement, une fois par an, à voir si la lumière clignotante marche ou pas, ce qui peut-être utile si on fait une marche arrière en pleine nuit pour voir si on ne vas heurter le trottoir. Ce qui fait penser (cela n’a aucun rapport) à cette histoire belge où un conducteur se demandant si son clignotant est en panne ou pas, envoie son passager devant la voiture et lui demande de lui dire si çà marche ou pas. « Ca marche, çà marche pas, çà marche » répond le passager, mais là c’est un belge et les indiens ne sont pas responsables et ne sont pas concernés et en plus ne comprendraient même pas cette histoire tant l’usage du clignotant reste aussi rare que l’usage du manteau de fourrure !


On pourrait aussi mentionner que le casque est bien obligatoire pour le conducteur d’un deux roues ce qui est assez étonnamment respecté (à croire qu’il y a de la musique Bollywood dans ces casques), mais qu’il semble être rigoureusement interdit pour les 2, 3 et jusqu’à 4 passagers qui d’ailleurs n’en portent jamais. Quant aux bambins de 3 ou 4 ans qui sont passagers de devant dans une voiture, on ne sait pas pourquoi, mais ils sont toujours devant sur les genoux d’un adulte à quelques centimètres du tableau de bord, ce qui traduit la volonté louable des parents d’enseigner au plus tôt les rudiments de la conduite automobile à leurs rejetons. Plus près de toi, Mon Dieu… !


Enfin, et nous en terminerons là, le rapport de force tient lieu de règle de priorité. Le rapport de force tourne souvent à l’avantage de celui a la plus grosse voiture ou qui est le plus borné, ce qui permet aux chauffeurs de bus et de taxi, dans le cadre de ce dernier critère, de se trouver largement en tête du classement.

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 08:51

En général, comment caractériseriez-vous votre religion ?


Englobante, tolérante. On pourrait aisément citer des exemples multiples d’absence de tolérance ou d’affrontements interreligieux, mais ils n’affectent les hindous qu’à la marge.


Quand vous avez besoin de soutien moral, vers qui ou quoi vous tournez-vous ?


Le soutien moral reste évidemment dans la prière. Mais la prière est une manière d’externaliser un problème personnel pour appeler à l’aide une puissance extérieure à soi. Sous cette forme, la prière ne constitue pas une solution spécifiquement hindoue mais un appel universellement pratiqué par tous les êtres qui souffrent.


Les hindous sont davantage caractérisés par la croyance en la puissance du rite. Le rite (pûjâ) consiste en des oblations (offrandes de fleurs, de fruits, de feu, de lait, de nourriture, etc.) aux images divines (murtî), et des récitations de mantra sanscrits. Beaucoup de maîtres de maison n’ont pas les compétences pour ce faire et font appel aux spécialistes de ces questions que sont des brahmanes formés. Les rites, répétons-le, sont des occasions de contacts avec les Puissances Supérieures. Bien entendu, des pûjâ peuvent aussi avoir pour but de demander que les circonstances soient favorables pour que telle ou telle chose se produise, ou ne se produise pas.


Au-dessus du rite, et pour les gens qui en ont la formation, la pratique de la méditation reste la voie royale. La méditation yoguique est bien différente de la contemplation monastique chrétienne classique, et il est tout à fait intéressant que des moines de nos contrées s'initient à la méditation selon les méthodes du Yoga.


Comment votre religion se distingue-t-elle des autres religions ?


Revoir ce qui précède, il y a suffisamment d’éléments pour voir en quoi c’est différent.


Quelles sont les cérémonies qui font partie de votre tradition, par exemple, la naissance, le mariage, la mort ...?


Les cérémonies sont très nombreuses et toutes les étapes de la vie sont jalonnées par des rituels plus ou moins complexes dont l’exécution est confiée à des prêtres brahmanes.


Même avant que l’on ait coupé le cordon ombilical, le père de l’enfant, tout en récitant les formules appropriées (ou en se faisant aider d’un brahmane qui les connaît) pour la santé et la prospérité du bébé, touche les lèvres, les oreilles et les épaules de celui-ci avec une cuillère d’or ou d’argent. Du ghee (beurre clarifié fondu) est également versé dans sa bouche. Ce rituel s’appelle
jâtakarman. Le namakarana est une autre cérémonie, une douzaine de jours après la naissance, au cours de laquelle on donne son nom à l'enfant. Puis viendront l’annaprashana ou cérémonie du sevrage, le chudakaranam, entre le troisième et le cinquième anniversaire, lorsque l'on coupe les cheveux de l'enfant pour la première fois, ne lui laissant qu'une touffe de cheveux sur le haut du crâne, l'upanâyâna, rite très important, après quelques années de prise en charge de l'enfant par un maître spirituel (guru) pour lui inculquer les éléments d'éducation sacrée (essentiellement les rituels dont il aura besoin comme adulte). C'est alors que l'enfant reçoit le cordon sacré (yajñopavita) qui marque sa deuxième naissance. L'âge de l'upanâyâna dépend de la caste, etc.


Si de nouveaux membres veulent se joindre, avez-vous une cérémonie d’installation ?


Non seulement les hindous ne font pas de prosélytisme, mais en principe la conversion à l’hindouisme d’un étranger est proscrite. On naît hindou, de plein droit, on ne le devient pas. Cette règle ancienne a un peu évolué depuis quelques décennies grâce à quelques guru (maîtres spirituels) pour répondre à des demandes de disciples occidentaux.


Après la mort d’une personne, acceptez-vous la crémation ?


La crémation est le seul mode de cérémonie après la mort de quelqu’un. L’idéal est une crémation sur les bords du Gange, à Varanasi. C’est le fils aîné qui doit procéder à l’allumage du bûcher funéraire. Diverses essences de bois sont employées, en partie le santal lorsqu’on en a les moyens (ce bois précieux et rare coûte très cher). Cependant, lorsqu’il s’agit de Yogi avancés, l’inhumation peut être pratiquée.


Dans les cours d’enseignement religieux, qu’apprennent les enfants ?


Essentiellement, ils lisent (ou on leur conte depuis le plus jeune âge) les grandes épopées du Râmayana et du Mahâbhârata. Dès qu’ils comprennent un peu mieux, ils peuvent étudier les enseignements spirituels de la Bhagavad-Gîtâ (Le Chant du Bienheureux Seigneur), l’un des Livres du Mahâbharata, que d’aucuns ont bien voulu considérer comme la Bible des hindous…


Quels sont les symboles affichés dans vos lieux religieux, comme dans les églises ?


La partie la plus sacrée d’un temple (la garbha-griha, ou “ maison-matrice ”) est le lieu ou réside la Divinité, le Lingam s’il s’agit de Shiva, une statue de Vishnu si c’est un temple consacré à Vishnu, etc. Personne, normalement, ne pénètre dans le sanctuaire, sauf les prêtres en charge des rituels. Dans les autres parties du temple, à l’intérieur comme à l’extérieur, les images divines et de nombreux personnages divins secondaires sont profusément représentés en statues de pierre. Les peintures murales sont plus rares mais connues dans certains temples.


Est-ce que vous vous efforcez de convertir les gens, et si oui, comment ?


Non, pas du tout, quelle horreur, on voit ce que ça donne dans le monde…

A SUIVRE

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 07:06

La scène se passe début novembre Cachemire indien où un groupe de séparatistes musulmans cherchent une cache dans la forêt. Ils trouvent une cache dans un rocher, en fait une petite grotte dans laquelle ils entassent armes et munitions.


Malheureusement pour eux, il s’agissait de la tanière d’un ours. Lorsque ce dernier  revient, voyant son logement indûment occupé, il devient fou furieux et attaque violemment les squatters ! Deux terroristes dont un commandant du mouvement Hizbul Mujahdeen sont aussitôt tués par l’ours en colère tandis que deux autres réussissent à prendre la fuite. Les terroristes étaient pourtant armés de Kalachnikov AK-47, mais n’ont pas eu le temps de charger leur mitraillette.


Les ours et léopards se multiplient dans la région car, en raison de la présence de terroristes, il n’y pas de braconnage.
 

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 08:45

Comment la mort affecte-t-elle vos vies, et comment la voyez-vous ?


Idem. La mort est un passage. Une expérience de vie s’achève, après un long moment ou au contraire beaucoup trop vite à ce qu’il nous semble, mais il n’y a nulle part d’injustice à la mort. Phénomène normal et inévitable, c’est la seule certitude dans la vie d’un homme. En toute bonne logique, la mort ne devrait pas affecter la vie de quiconque. Dans la pratique, ce n’est pas aussi clair, car il est évident qu’une mère hindoue qui perd son enfant souffre autant et pleure autant qu’une chrétienne… Il est toujours difficile de ne pas voir les sentiments interférer.


Comment voyez-vous le péché ?


La notion de péché, telle qu'elle est enseignée (ou comprise) dans le christianisme, crée une situation culpabilisante et le plus souvent paralysante. Pour un hindou, il est nécessaire et suffisant de développer la claire compréhension de ses erreurs. En effet, les erreurs (si on veut appeler cela des péchés pourquoi pas) graves génèrent des karma dont on subira les conséquences. La pratique bien facile de l’absolution n’existe pas.


Croyez-vous au sacrement du pardon ?


Non, évidemment, on vient de voir pourquoi.


Est-ce que vous croyez à un endroit physique appelé enfer ou paradis ?


Les enfers sont représentés dans des peintures murales bouddhiques ou jaines. Dans l’hindouisme, la notion d’enfer n’est pas précisée. L’enfer, c’est un état généré par des karmas abominablement mauvais qui font que les conditions des incarnations futures en seront lourdement marquées. Il n’y a donc pas d’enfer au sens chrétien. Quant à la notion d’un enfer (ou d’un paradis, c’est pareil) qui serait un endroit physique, je me demande s’il existe encore des chrétiens assez naïfs pour y croire.


Qu’est-ce qui vous pousse à vous comporter moralement et de façon responsable ?


Très certainement les prédispositions (samskara) provenant des expériences antérieures. Mais il serait erroné de croire que c’est une détermination absolument rigide. Les conditions dans lesquelles se déroule la présente vie (parents, environnement social, éducation, circonstances extérieures sur lesquelles on n’a pas de prise, etc.) ne sont pas neutres dans la manière dont chacun mène sa vie. Autrement dit, responsabilité individuelle, toujours, mais il est plus ou moins difficile pour chacun de suivre son swadharma, c’est à dire d’accomplir ce pourquoi il est venu.


Quelle est votre attitude envers les femmes et les minorités ?


Il convient de distinguer ce qu’enseigne la Tradition, d’une part, et les réalités sociales, d’autre part, qui n’en sont malheureusement pas toujours un reflet fidèle. L’attitude hindoue envers les femmes, selon les Textes, doit être de la considérer comme la déesse elle-même, la Puissance Divine qui donne, qui transmet la vie. On retrouve cette vénération dans le respect dont bénéficie la femme mariée, qui reste toute puissante dans son foyer, pour l’éducation des petits enfants…


Hélas, les pratiques sociales vont souvent aux antipodes de ces bons principes. Les femmes assassinées (souvent par le feu mis dans la cuisine), pour de sordides histoires de dot, ne sont pas rares. De même, on ne soulignera jamais assez le sort odieux fait aux veuves qui, du jour du décès du mari, ne sont plus rien sur le plan social.

Les minorités sont respectées, pour autant qu’elles ne soient pas agressives. Mais on sait que les hindous ont souvent tendance à vivre au sein de leur communauté professionnelle (ce que l'on appelle commodément caste), sans trop se préoccuper de leurs voisins appartenant à d'autres communautés, soit de caste, soit de religion.

Le prosélytisme chrétien ou musulman est très mal toléré.


Est-ce que vous croyez que la religion hindouiste soit la seule vraie religion ?


Surtout pas ! Cette prétention à l’hégémonie et au “dieu unique” est bien caractéristique des religions qui se proclament “révélées” (comme si toutes les religions n'étaient pas révélées), c’est à dire les monothéismes judaïque, chrétien et musulman. Il est très fréquent, en Inde, de voir des hindous venir dans des lieux sacrés du bouddhisme ou des jains. Ou des églises, évidemment. L’extrême diversité des branches, dans ce que les occidentaux appellent l’hindouisme (les Indiens n’utilisent pas ce terme, mais le Sanatana Dharma = la Loi Cosmique Eternelle), permet à chacun de trouver des manières d’exprimer son sens religieux. Les hindous n’ont pas d’équivalent à l’excommunication ou au djihad.

A SUIVRE

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16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 00:00

Ashmi est une de nos lectrices et nous sommes entrés en contact avec elle. Elle est étudiante à Paris et prépare une thèse sur Iman Bakhsh Lahori, un artiste indien contacté par le Général Allard en 1836 pour illustrer les Fables de La Fontaine. Elle a bien voulu accepter de répondre à nos questions.






Qu'est-ce qui vous a amené à venir étudier à Paris ? Et quelles études faites-vous ?

 

Ma passion pour les miniatures d’Imam Bakhsh Lahori, conservées au musé Jean de La Fontaine à Château-Thierry m’a amenée à Paris. Je suis un Master 2 en Histoire de l’Art- Art, échanges et diffusion, de Paris 4 Sorbonne et mon sujet de mémoire porte sur ces miniatures. L’histoire derrière cette œuvre est unique : on y témoigne des échanges précieux entre l’Inde et la France dans les domaines de la littérature, l’art et la diplomatie. Le 19e siècle était une période de grands changements pur mon pays.

Entre la chute de l’empire mogohl et la gloire de l’empire britannique, l’Inde essayait de ne pas perdre ses valeurs, de retenir sa propre identité. Pendant cette période marquée par le déclin artistique et culturel on voit la floraison d’un atelier unique – oublié jusqu’à ce que ces miniatures ne réapparaissent lors d’une vente aux enchères en 1969.       

 

Aviez-vous appris le français à Delhi ? Pourquoi avoir choisi d'apprendre cette langue ?

 

Oui, j’ai appris le français à Delhi- à l’Université Jawaharlal Nehru et à l’Alliance Française de Delhi où je suis aussi professeur depuis 8 ans. J’ai fait une pause dans ma carrière pour poursuivre mes deux passions – la langue française et les miniatures de Lahori. J’ai choisi d’apprendre le français car je voulais faire quelque chose de différent par rapport à mes amis qui avaient choisi des matières très classiques.

 

Les enseignements universitaires en France et en Inde sont-ils différents ?

 

Je ne pourrais pas répondre à cette question car je ne suis que 2 séminaires pour le moment. Je suis là pour faire la recherche et rédiger mon mémoire sous la direction de mon directeur de recherche. Mais je peux dire que les possibilités de recherche sont excellentes à Paris. Les bibliothèques ont beaucoup d’œuvres que je n’aurais pas trouvées en Inde. 

 

Vous êtes née hindoue mais vous pratiquez aussi le bouddhisme ; pour quelles raisons ?

 

Je pratique le bouddhisme de Nichiren Daishonin. Selon moi, la philosophie du bouddhisme de N.D  est très adaptée à notre époque. On pratique pour la paix et la joie : que chaque individu devient heureux. On appelle ça « Kosen Rufu ». En fait, je pense que cette philosophie est à la base de toute religion mais malheureusement les gens l’ignorent.  

 

A Paris il y a beaucoup de temples hindous ?

 

Je ne sais pas, il doit y avoir quelques temples…

 

Vous êtes indienne et vous avez vécu toute votre jeunesse en Inde. L'adaptation à Paris a-t-elle été difficile ? Comment se passe votre vie parisienne ?

 

Dans les grandes villes comme New Delhi, la vie n’est pas très très différente…. Certaines choses sont plus faciles là-bas et vice-versa. Au niveau physique l’adaptation n’était pas difficile mais au niveau psychologique- j’ai eu mes moments de solitude. Mon mari, mes parents, mes amis, mes chiens me manquent beaucoup.

Je n’ai pas l’habitude de vivre seule…les choses qui me gênaient en Inde me manquent ici, comme le son des vendeurs dans la rue, la porte qui sonnait tout le temps, les appels téléphoniques de la famille, la circulation ( oui c’est vrai !!)…même la foule partout. 
    
 

 Je voulais rentrer mais je me suis dit que  je suis là pour une chose importante…je tiens beaucoup à mon sujet et je pense que cette recherche a besoin d’être faite.

Ceci dit j’adore Paris, je me perds dans ses rues, au milieu des architectures grandioses, dans le métro, les grands supermarchés où je n’arrive jamais à faire le bon choix….Non, je suis en train de vivre une expérience enrichissante qui restera gravée dans ma mémoire.

 

Est-il facile de se faire des amis français et comment les indiens sont-ils vus par les français ?

 

Je trouve les parisiens un peu réservés mais gentils et aideurs. Je ne les ai pas trouvés ni indifférents ni froids. J’ai quelques amis français que je connais depuis des années et on reste en contact. Mais après mon arrivée comme j’habite à la cité u, j’ai des amis de chaque coin du monde !

 

Dans cette vie à Paris, qu'est-ce qui vous a le plus surpris, agréablement ou désagréablement ?

 

Tout le monde est toujours pressé ici… donc moi aussi j’ai commencé à  marcher très vite maintenant. La vie est trop chère. Tout est payant, mais en Inde les services sont pour la plupart gratuits..

Ce que j’adore ici, c’est la liberté : on porte ce qu’on veut et on fait ce qu’on veut sans être jugés. J’apprécie beaucoup le niveau d’acceptation des habitants de cette ville.

 

Combien d'indiens y a-t-il à Paris ? existe-t-il une communauté indienne ?

 

Je ne sais pas mais le quartier de La Chapelle ressemble bien à une ville sud indienne. J’ai vu des vendeurs de journaux tamouls, quelques boutiques avec des produits indiens, des magasins qui vendaient des dvd de films bollywoodiens. Je pense que la communauté indienne doit être assez importante à Paris.

 

Les français vous posent-ils beaucoup de questions sur l'Inde, s'intéressent-ils à ce pays ?

 

Oui, ils sont assez curieux : ils me posent tous types de questions sur Bollywood, l’économie, l’hindouisme, la politique etc.

 

Que pensez-vous d'Indiablognote et avez-vous lu des articles qui vous ont intéressé ?

 

J’ai beaucoup aimé votre blog. Vous ne cachez pas la vraie image de l’Inde mais vous arrivez à montrer une image positive du pays…que les gens y sourient malgré tous leurs problèmes. Aussi, j’ai beaucoup aimé le fait que vous montrez l’Inde comme un pays traditionnel et moderne à la fois. Je trouve sympa les recettes ici et là comme si vous invitiez vos lecteurs à vraiment  ‘savourer’ l’Inde…bravo !

 

 

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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 08:31

Est-ce que vous croyez aux miracles ?


Non, en principe pas du tout. L’ensemble des Lois Cosmiques qui gouvernent le Karma excluent des fantaisies arbitraires qu’un démiurge se permettrait pour satisfaire on ne sait quoi. Néanmoins, les gens du peuple ont tendance à croire aux miracles dans toutes les religions et sous toutes les latitudes. Il y a quelques années, une histoire a fait, grâce à Internet, le tour du monde en quelques heures. D’innombrables personnes ont certifié que ce jour-là, les statues du dieu Ganesh buvaient du lait…


Est-ce que vous croyez en Jésus? Comment le percevez-vous ?


Jésus est parfois considéré par les hindous comme l’un des dix avatars principaux du dieu Vishnu, c’est à dire la Fonction Divine de maintenance et protection de l’Univers manifesté. En tout état de cause, il est au moins considéré comme un saint homme et un prophète habité par l’Esprit.


Qu’est-ce que vous pensez de la religion chrétienne et des chrétiens ?


On perçoit de ce qui précède qu’un profond fossé culturel sépare la religion chrétienne des hindous. N’oublions pas deux choses : (1) l’hindouisme plonge ses racines dans les profondeurs du temps, au moins quatre à cinq mille ans, il n’attend donc aucune révélation venue de l’extérieur; (2) les chrétiens et les musulmans se sont comportés pendant des siècles comme des conquérants apportant la “ bonne parole ” ou “ la vraie foi ” à des soit disant païens, tout en détruisant et massacrant massivement.


Je rappelle que lorsque les Portugais sont arrivés en 1498 sur les Côtes du Malabar, les militaires étaient accompagnés de Jésuites et autres ecclésiastiques qui furent surpris de constater qu’existait un christianisme local datant des débuts de notre ère (l’apôtre Thomas serait venu et mort en ces contrées). Ce christianisme local s’était développé selon des rites syriaques (ressemblant à ceux pratiqués au Moyen-Orient, en Syrie et Irak). Que croyez vous qu’il arriva ? Ces chrétiens autochtones furent largement massacrés et les survivants convertis de force, car ils étaient hérétiques selon la doctrine Romaine…

Quant aux conquêtes musulmanes, elles s'accompagnèrent, pendant plusieurs siècles, de massacres de grande envergure que les spécialistes estiment à plusieurs dizaines de millions de personnes.


Néanmoins, les hindous, qui de nature ne sont pas spécialement vindicatifs, et surtout pas prosélytes, considèrent généralement le christianisme comme une belle religion dans laquelle la compassion est une valeur forte et positive. Cependant, ils n’aiment pas du tout les nouveaux missionnaires, de sectes américaines par exemple, qui poursuivent, hélas avec quelque succès, des politiques de conversion contre de l’argent ou des aides diverses, en s’adressant aux couches les plus pauvres de la population.


La Bible est le livre sacré du christianisme, qu’en pensez-vous et comment le considérez-vous ?


Les hindous fondent leurs croyances religieuses sur l’autorité incontestable des Veda (au nombre de quatre). De plus, les ouvrages les plus connus en Inde sont le Râmâyana, qui conte la vie du Dieu Râma et le Mahâbhârata, dans lequel le dieu Krishna joue un rôle essentiel. Le corpus des livres importants est tellement colossal, que les hindous, hormis quelques personnes cultivées ayant reçu une éducation occidentale, ne voient aucun intérêt à la Bible en tant que source d'inspiration spirituelle.


Est-ce que vous croyez à la vie après la mort ?


Revoir plus haut, ce que l’on dit de la réincarnation. Il n’y a pas de vie après la mort au sens où les chrétiens l’entendent. L’hindouisme n’a pas de doctrine unique sur la question s’il existe ou non une âme. En tout cas, si elle existe, ce n’est pas la même notion que celle qu’en ont les chrétiens. On a évoqué plus haut la notion de Brahman. On dit qu’au niveau de l’être humain, l’équivalent est l’Atman, et les livres sacrés (Upanishads en l’occurrence) posent l’équation Atman=Brahman. Il n’existe aucune différence de nature entre la Réalité Ultime au niveau humain et la Réalité Ultime au niveau cosmique. On voit donc qu’il est tout à fait inadéquat de traduire le terme Atman par âme. Beaucoup de gens font l’erreur. Pourquoi ? En occident, on a tendance à penser que l’âme est un petit quelque chose d’éternel en nous, qui nous survit pour s’affiner progressivement au contact de la Puissance Divine et par sa grâce. Pour l’hindou, ce concept correspond à ahamkara, c’est à dire l’ego, un composé de pensées, pulsions, désirs, angoisses tout à fait fugace et surtout pas éternel, pour la bonne raison qu’il est illusoire.


Donc après la mort, le principe de conscience survit, se fonde dans le courant universel de vie et reprendra ultérieurement une nouvelle forme, se chargeant auparavant des graines karmiques (samskara) qui lui permettront de revivre une nouvelle expérience de vie conséquente avec ce qui a précédé. Il découle de cette vision des choses que chacun est responsable de lui et de ce qu’il fait au cours de sa vie.

 


A SUIVRE

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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 00:00

Et voilà le petit Nicolas "populaire et décomplexé" !

 

Pour parler plus sérieusement, notre ami Hemant passera un mois en France (La Rochelle et Paris) en février.

 

Nous mettons nos lecteurs à contribution car vous pouvez l'aider de deux façons :

 

Tout d'abord il voudrait faire une vingtaine de petites sculptures (il vendra aussi un livre avec ses dessins) et les vendre lors de l'exposition qu'il fera à La Rochelle. Il nous a demandé laquelle de ces figurines se vendrait le mieux (en bleu, en doré, ou comme sur la photo ci-contre) ?  Votre avis l'intéresse !

 

Ensuite il nous  a demandé à quel prix il devrait vendre ces figurines à tirage limité et véritable oeuvre d'artiste : 20 €, 30 € ou 50 € ? Là aussi votre avis l'intéresse.

Enfin, Olivia et moi, nous nous sommes dits que ce serait sympa que certains d'entre vous l'invitent à dîner ou lui fassent visiter Paris. Il ne parle pas le français et ne connait pas la France. Hemant est un homme absolument charmant, simple (pas de préférence particulière pour la nourriture) et c'est un homme très cultivé et plein d'humour ; il adore parler et discuter de tout.

Merci de vous manifester, cela nous ferait vraiment plaisir de l'aider. Vous pouvez répondre via vos commentaires ou sur notre mail.

Hemant est notre ami et nous vous remercions d'avance de vos propositions et suggestions.

 

 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 10:02

Alors là, on a bien rigolé quand on a vu le petit Nicolas bling-bling !

Ca tombait bien car les indiens adorent l'or et le doré !

 

Mais on a quand même réfléchi et on s'est dit que s'il montrait çà à La Rochelle en février, les gens ne comprendraient pas pourquoi notre Président était tout doré. Alors Geoffroy a commencé à faire des jeux de mots à n'en plus finir en disant que le Président était adoré et que c'était un chouette jeu de mots !

Hemant ne comprenait plus et a demandé ce qu'il devait faire.

Alors là on a eu une idée géniale et on lui a dit : "sculptez-nous un petit Nicolas populaire et décomplexé".

On s'est dit que c'était tendance.

Hemant nous a dit qu'il le ferait et qu'il nous l'apporterait demain avec un plat indien préparé par sa mère. Geoffroy a dit que c'était une chouette idée mais que si le plat était aussi épicé que le précédent cela n'était pas la peine et que le Président populaire et décomplexé était plus important.

Hemant ne s'est pas vexé et est revenu le lendemain.

Demain on vous montre le résultat.

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 08:20

Nous avons trouvé sur un site (http://ganapati.perso.neuf.fr/index.html) une interview intéressante qui reprend les questions qu’un chrétien pose à un hindou.

Nous avons demandé à deux reprises au webmaster de ce site de nous autoriser à reproduire ce texte mais nous n’avons pas reçu de réponse. Ce site est repris dans la liste des sites consacrés à l’Inde et contient beaucoup d’informations intéressantes sur l’Inde ; les amateurs de Ganesh seront notamment comblés…

Cette interview est intéressante car elle permet de mieux comprendre l’hindouisme notamment par ses différences avec la religion chrétienne.

Quelles sont les valeurs les plus importantes qui sont enseignées dans votre religion?

L’enfant, puis l’adolescent, reçoivent un enseignement religieux dans lequel des points forts émergent :

Responsabilité individuelle : chacun vient à la vie avec un dharma à accomplir. On accepte les données de sa destinée, et on fait pour le mieux dans le cadre que l’on a. Cela n’empêche aucunement de viser la réussite familiale, sociale, etc. L’hindou n’est pas fataliste, comme on l’entend parfois dire, il est réaliste
Tolérance envers autrui

Vénération des dieux
, c’est à dire de la forme du Divin la plus proche du tempérament de chacun
Respect des ancêtres et de sa propre culture.

Ces notions se retrouvent et sont développées plus loin.

Croyez-vous en un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre ?

Pour l’hindouisme, la notion de Dieu, en tant qu’Etre Suprême, créateur du ciel et de la terre, n’est pas une approche adéquate. La première raison est que cette formulation se réfère très explicitement à un concept chrétien. Dans l’hindouisme, la création, la conservation, la transformation par la destruction correspondent à des fonctions divines qu’assument les Grands Dieux, ou Forces Divines, nommées Brahmâ, Vishnu, et Shiva, respectivement. Mais création, conservation et transformation par la destruction ne sont pas des actes divins posés une fois pour toutes. Bien que les durées en soient infiniment longues, le processus est cyclique. De plus, Création pour un chrétien suppose un acte souverain ex nihilo. Rien de tel pour l’hindou. Entre deux cycles, l’Univers se résorbe en pralaya, on pourrait dire des Eaux Primordiales indifférenciées. Lorsque l’Univers parvient à se manifester (diverses approches explicatives existent qu’il serait trop long de détailler), c’est par un processus qui va du plus subtil au grossier. Autrement dit, l’Univers visible, matériel n’est que la dernière étape.

Bien qu’ils soient les Grands Dieux, Brahmâ, Vishnu et Shiva (la Trimûrti) ne constituent la Réalité Suprême que pour leurs fidèles respectifs (en fait seuls Vishnu et Shiva, car Brahmâ ne fait guère l’objet de cultes). On fera attention à ne surtout pas faire de parallélisme avec la trinité chrétienne, rien à voir. Donc au-delà de Brahmâ, Vishnu, Shiva, se situe une Réalité Suprême, dont on ne peut RIEN dire pour la définir, car elle englobe tout. On la nomme Brahman (neutre) et les Upanishad en disent que cette Vérité Fondamentale est “ Neti, neti ”, ce qui signifie : “ Ce n’est pas ceci et Ce n’est pas cela ”, pour exprimer notre incapacité fondamentale à appréhender le Divin Sans-Forme..

Bien entendu, il s’agit des concepts les plus abstrus du Vedanta et la religion quotidienne des gens est plus proche des gestes de dévotion envers tel ou tel dieu, par exemple Krishna ou Râma qui sont deux des avatars principaux de Vishnu. La question telle que vous la posez n’a donc pas de réponse.

Croyez-vous que des êtres spirituels existent?

Entendons-nous. Si vous voulez dire que des êtres humains peuvent avoir des niveaux spirituels plus affinés que d’autres, la réponse est évidemment oui. Il faut remettre cela dans la perspective que les hindous, contrairement aux chrétiens, croient, sans en faire un sujet de débat, tellement c’est évident, à la pluralité des vies. Il n’y a que par l’expérience que l’on peut progresser. Tout acte signifiant dans notre vie est porteur de karma (karma signifie acte, bon ou non). Et les empreintes karmiques modèlent nos futures vies. A ce stade, il faut préciser avec vigueur que les idées des occidentaux sur la réincarnation sont le plus souvent fausses. Beaucoup de gens, attachés à leur personne, leur ego, pensent “ je me réincarnerai ”. Non. Cela se réincarne, pas Mr. Untel, ou Mme Chose.

Si vous voulez parler des anges, non il n’existe pas d’anges dans l’hindouisme, car les anges chrétiens sont des protecteurs, des intercesseurs des humains. Dans l’hindouisme, il est fait mention de très nombreux êtres célestes, bons ou mauvais. Mais leur action supposée se situe dans le plan des Deva (les dieux). Certes, ils sont capables de perturber la marche des choses sur la Terre, ce qui oblige Vishnu à redescendre sous la forme de l’un de ses avatars afin de remettre de l’ordre. Remarquons que ces démons (Asura) sont le symbole de nos mauvais penchants.

 

A SUIVRE

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