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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 08:05

Léa est une étudiante de Science-Po actuellement en programme d’échange universitaire à Bombay. Elle donne une partie de son temps à une ONG (Snehasadan), une ONG indienne basée à Bombay qui recueille des enfants des rues. Seize orphelinats, deux centres d’accueil dans les gares de Borivali et de CST, un centre de formation : voici les effectifs de l’ONG !

Snehasadan signifie "la maison où l'on est aimé" ou "maison de l'amitié" en marathi.

Nous avons voulu en savoir plus…

 

plaquette afea25555Comment l’ONG est-elle organisée ?

L’organisation des orphelinats de Snehasadan est toute particulière. Dans chacun d’eux sont logés une vingtaine d’enfants d’environ 3 à 20 ans. Une vingtaine d’enfants d’environ 3 à 20 ans y sont logés. Un couple dont l’un des membres perçoit un salaire est responsable de la « Maison » comme elle est appelée. Ainsi, une sorte de famille, un petit peu élargie il faut le reconnaître, est recréée. La journée, les enfants vont à l’école, les plus âgés peuvent parfois avoir même déjà un métier. L’après-midi, des activités sont régulièrement organisées : sport, musique, ateliers, aide aux devoirs…

 

 

Quelle est l’origine des enfants ?

Des enfants battus, abandonnés, orphelins venant de toutes les régions, castes et religions sont recueillis par Snehasadan qui est connu de beaucoup d’habitants de Bombay et où les élèves de Saint-Xavier’s College ont l’habitude de venir y faire du soutien scolaire. 

 

Ces enfants ne veulent-ils pas retrouver leur origine ?

Snehasadan tient particulièrement à ce que chaque enfant connaisse son passé, élément fondateur de sa construction. Les membres de l’ONG traversent parfois toute l’Inde pour se rendre à Calcutta par exemple pour tenter de retrouver un parent éloigné qui puisse servir de repère à un des enfants.

 

  plaquette afea255

Comment cette ONG a-telle été créée ?

Snehasadan a été créé par un prêtre espagnol en 1962 et a aidé 20 000 enfants depuis sa création. Father Placido qui dirige l’ONG depuis près de 20 ans prend un malin plaisir à expliquer qu’il apprend aux enfants non le « Holly » mais le « Whole ». « L’important n’est pas de leur inculquer une religion, dit-il, mais de leur démontrer que l’humanité forme un tout : je milite pour la tolérance au delà des différentes croyances, castes  et origines.

 

Comment évoluent les enfants recueillis par l’ONG ?

Certains des enfants poursuivent leurs études à l’université, d’autres commencent à travailler tôt mais dans tous les cas, les membres de Snehasadan aident autant qu’ils le peuvent le jeune à réaliser ses rêves. La discussion est un des éléments centraux de la pédagogie de l’ONG notamment lors des fameuses « concelling sessions ».

 

L’ONG propose des parrainages d’enfants, est-ce que cela marche ?

A à la naissance de leur fils, il y a une vingtaine d’années, un couple français commença à parrainer une petite fille recueillie par Snehasadan. Elle a maintenant plus de 20 ans et travaille. L’année dernière, ce même couple choisit de soutenir Lakshmi, une fillette de 5 ans à laquelle leur fils a rendu visite l’été dernier. Le jeune homme et la petite fille ont passé un moment agréable ensemble, tous les deux aussi intimidés et heureux l’un que l’autre.

 

Comment nos lecteurs pourraient-ils aider cette ONG ?

Si vous souhaitez parrainer un enfant de Snehasadan, vous pouvez contacter le siège social qui est à Nantes, 17 rue Voltaire et non directement à Snehasadan, la gestion des parrainages se faisant depuis la France.

T. 02 40 73 15 19

F. 02 40 73 15 19

Email : accueil@afea-sneha.org

 

Site de Snehasadan

www.afea-sneha.org


 

A l'occasion du quarantième anniversaire de l'ONG, un livre a été publié en Français en 2003 : Enfants des rues de Bombay : Snehasadan, la maison de l'amitié, écrit par Anne-Sophie Tercier. Voir le lien sur Amazone

 http://www.amazon.fr/Enfants-rues-Bombay-Snehasadan-lamitié/dp/2845863802

 

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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 10:53

PHOTOLISTE_20090629140220_inde_pushkar_600_.jpgVoilà une petite ville située dans le nord du Rajasthan (au début du désert du Thar) qui est tout à fait intéressante.

 

Comme toujours en Inde, les dieux ne sont jamais très loin, et Pushkar est l’une des seules villes en Inde à posséder un temple totalement dédié à Brahma. On se souvient de Brahma, l’un des trois dieux majeurs de l’hindouisme avec Vishnu et Shiva. Sauf que Brahma, qui est quand même le dieu de la création, est mis en pénitence.

 

Brahma a quatre têtes et une légende nous explique pourquoi : lorsqu'il était en train de créer l'univers, Brahma engendra une déité féminine nommée Shatarûpa (celle aux cent formes superbes). Brahma en tomba immédiatement amoureux. Shatarûpa se déplaça alors dans de nombreuses directions pour éviter le regard insistant de Brahma. Mais, où qu'elle allât, Brahma se créait une tête pour pouvoir continuer à la voir. À la fin, il en eut cinq, une pour chaque direction cardinale et une pour regarder au-dessus. Bref, un vrai voyeur !

 

Dans le but de contrôler le dieu, Shiva coupa la tête supérieure, mais lorsqu'il apprit que Shatarûpa était la fille de Brahma, il décida que c'était inconvenant pour lui d'en être obsédé (car lui aussi en tomba amoureux) et décréta qu'il n'y aurait pas de lieu où il serait vénéré. En effet, seuls Vishnu - ou ses avatars - et Shiva continuent à être vénérés alors que Brahma est quasiment ignoré ; il ne possède qu'un temple qui lui est dédié, à Pushkar. Depuis cet incident, Brahmā récite les quatre Veda en pénitence.

 

Mais en Inde, il existe autant de légendes que de dieux ! Selon une autre légende, Brahma voulait organiser un grand sacrifice auquel il convia les dieux et déesses du panthéon indien. Afin de protéger le lieu du sacrifice des démons, il érigea une immense muraille dont on dit que les nombreux sanctuaires qui couronnent les collines autour de Pushkar en sont les vestiges. A l’heure propice où devait commencer le sacrifice, la femme de Brahma, Savitri, était absente. Brahma, pragmatique, prit alors une autre femme, Gayatri, qu’il choisit dans l’humble caste des bergers. En effet, selon la tradition hindoue, aucun dieu, ni brahmane ne peut accomplir un sacrifice sans la présence de son épouse. Sauf que, comme par hasard, Savitri apparut et devint furieuse d’avoir ainsi été évincée et remplacée. Elle maudit Brahma et décida (Ah! le pouvoir des femmes !) que Brahma ne serait plus honoré que dans un seul lieu, Pushkar. Brahma devint furieux à son tour et éleva Gayatri au rang de divinité !

 

 

pushkar-ghats-rajasthan

 

Pour finir avec la légende, les dieux lâchèrent un cygne avec une fleur de lotus dans son bec. Et là où tomberait la fleur de lotus serait l’endroit où Brahma devrait faire pénitence, et bien sûr la fleur de lotus tomba sur Pushkar ! Et bien sûr, Pushkar en sanskrit signifie « comme le lotus bleu ».

 

Donc Pushkar est un lieu de pélerinage hindou important. On dit qu’il y eut 500 temples et 52 palais. Mais le temple de Brahma fut rasé par l’empereur moghol Aurangzeb. Aujourd’hui les pélerins se baignent dans les eaux du lac en utilisant les 52 ghats (quais) disponibles.

 

Mais ce n’est pas tout. Pushkar a été aussi un lieu de pélerinage hippie des années 70. Et aujourd’hui si l’alcool et la viande sont interdits, les drogues douces y sont tolérées.

 

Et ce n’est pas fini ! Pushkar est surtout connu pour sa traditionnelle et très connue foire aux chameaux (Camel Fair) qui a lieu après la pleine lune en novembre (cette année du 10 au 21 novembre).

pushkar-camels-rajasthan.jpg

C'est une expérience unique, entre spectacles de magie et de cirque, animations de fête foraine, courses de chameaux et concours de beauté du bétail. Et on dit que c'est l'une des plus grandes foires aux chameaux au monde.

pushkar_camel_festival.jpgEntre quatre mille et six personnes s'y pressent chaque jour sur les rives du lac Pushkar, des chameliers du désert de Thar et des milliers de pèlerins, sans oublier les nombreux touristes en provenance du monde entier.

Les habitants s'y rendent, habillés pour l'occasion de leurs plus beaux atours, notamment les femmes. Ils viennent de toute la région avec leurs animaux, vaches, moutons, oies et surtout chameaux. Ceux-ci sont nettoyés et décorés avec soin, certains portent colliers et bijoux d'argent.

A l'issue de cette foire, des courses de chameaux et de chevaux sont organisées, ainsi que des concerts, un match de cricket, un concours du plus bel animal.

 

Vous pouvez trouver plus de détails sur les dates de la foire sur le site "officiel" www.pushkar-camel-fair.com/

 

india-camel-fair_1014207c.jpg 

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 10:03

Voilà une devinette !

 

Olivia et moi sommes ici photographiés en compagnie de deux célébrités indiennes... De qui s'agit-il ?

Pour ceux qui ne nous connaissent pas, de gauche à droite : première inconnue, Geoffroy, deuxième inconnue, Olivia.

 

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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 10:17

En 1960, Edwina, âgée de 58 ans, est foudroyée dans son sommeil par un arrêt cardiaque. A ses cotés on retrouvera plusieurs lettres de Nehru.

 

Conformément à ses dernières volontés, sa dépouille est immergée. Louis Mountbatten évoque dans ses mémoires ce moment: « Edwina avait demandé que la mer fût sa dernière demeure. Je n’étais pas trop certain que cela pourrait se faire, mais j’avais tort. Le First Sea Lord mit immédiatement à ma disposition une frégate, et qui plus est, y prit place le commandant de la base de Portsmouth et tous ses officiers supérieurs ».

 

 

« Le 25 février, après la bénédiction de l’archevêque de Canterbury, Edwina accomplit, à bord de la frégate Wakeful son dernier périple. Philip d’Edimbourg représente la reine. La dernière action de Nehru, envers la femme qu’il aimait, est de demander qu’un navire de combat indien accompagne comme escorte la frégate britannique ».

 

A sa demande, son corps fut plongé en mer, au large de PoMountbatten%20Assassination%20documentary avi 000393280rthmouth. Ses restes bénis par l'archevêque de Canterbury, glissèrent dans l'eau glacée.

 

Derrière la frégate britannique, une autre, indienne celle-là suivait le dernier voyage d'Edwina. A la demande de Nehru, trop vieux pour le voyage, le capitaine lança une guirlande d'oeillets oranges et jaunes qui tournoya longtemps dans les remous laissés par le corps de sa bien-aimée.

 

Pamela ne cache pas la grande admiration qu’elle avait pour Nehru : "I met him, I suppose, at the peak of his life; I was lucky. Oh yes, the temper was certainly very much there and you, certainly, didn’t interrupt; you were likely to get your head bitten off. But with me I always found — like he was with all young people — that he loved young people. He felt an immediate attraction to them, which was, of course, immediately reciprocated. He was never boring, he never pontificated, he never talked you down. He was particularly wonderful because he was so knowledgeable about everything."

 

Après la mort d’Edwina, Louis Mountbatten demande à sa fille Pamela de lire les fameuses lettres écrites par Nehru ; Pamela raconte : "Not during my mother’s lifetime, but after her death, my father asked me to go through the correspondence between Panditji and my mother. Actually, he (my father) asked me to read their letters. Obviously, there was that slight, slight, slight worry about it, but ever so slight. When I read them, I was able to assure him. They both needed each other, but there was nothing that he should be embarrassed about”.

 

Lorsqu’Edwina meurt, elle laisse un veuf et un amant inconsolables. Nehru meurt en 1964, Mountbatten périra dans un attentat de l'IRA, le 27 août 1979, une charge de gélinite fait exploser son petit bateau de pêche blanc et vert avec lequel il ramassait des casiers de homard.

 

Amitié amoureuse, amour passionné ? Il est difficile, au terme de cette histoire de savoir ce qui s’est réellement passé entre deux êtres que beaucoup de choses, compte tenu du contexte historique, auraient pu séparer. Sans doute est-il plus sage de ne retenir de cette histoire que la profonde complicité que montre la photo d’Henri Cartier-Bresson.

 

Ou, mieux, laissons à Edwina nous livrer ce qui n’était pas un secret pour elle. En 1952, alors qu’elle doit subir une intervention chirurgicale, elle rassemble les lettres qu’elles a reçues de Nehru et les remet à son mari avec le mot suivant : « they are a mixture of typical Jawaha (sic) letters… some of them have no personal remarks at all. Others are love letters in a sense, spiritual - which exists between us. J has obviously meant a very great deal in my life in these last years and I think I in his. Our meetings have been rare and always fleeting but I think I understand him, and perhaps he me, as well as any human beings can ever understand each other”.

 

 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 10:13

Pamela a longuement évoqué dans un livre lapg-24-edwina-nehru- 248190a relation que sa mère entretenait avec Nehru. A propos de séjours que Nehru faisait chez eux en Angleterre elle note : He (Nehru) was such an honourable man and I think, to have seduced my mother in my father’s house, would have been dishonourable. If my father had not been around, and my father was the least jealous person, I think, it would have been embarrassing for him if that happened”.

 

 

Au sujet de cette relation, Pamela ajoute : “My mother had already had lovers. My father was inured to it. It broke his heart the first time, but it was somehow different with Nehru”.

 

 

En 1948, Gandhi est assassinné. Les Mountbatten qui avaient été tellement impliqués dans les affaires de l’Inde assistent à sa crémation. Ils sont bouleversés. Une photo du couple Mountbatten, bouleversé par l’assassinat de Gandhi, est publiée en Angleterre et provoque une réaction furieuse de Churchill qui ne comprend pas l’émotion des Mountbatten et qui refusera ensuite de serrer la main de Louis Mountbatten. Comme on le sait, Churchill n’aimait pas l’Inde et avait toujours eu une profonde aversion pour Gandhi.

 

 

J2407703296 2e9012fa11uin 1948 : les Mountbatten quittent l’Inde. Ils se diront adieu le 18 juin 1948 dans les larmes. Chaque matin, Nehru glissait une fleur à sa boutonnière en souvenir de sa bien-aimée. Il en gardera le surnom de "l'homme à la rose".

 

 

Leur séparation fut douloureuse. Ils s'écriront chaque nuit et se retrouveront un mois par an à New Delhi jusqu'à la mort d'Edwina.

 

 

Après le départ des Mountbatten, Edwina, accompagnée de sa fille Pamela, viendra régulièrement en Inde ; elles sont logées à Teen Murti, la résidence de Nehru devenu premier ministre. Lorsque Nehru se rendait en Angleterre il était systématiquement invité à la résidence des Mountbatten dans le Hampshire.

 

En 1956, dix ans après leur première rencontre, Nehru fait cette confidence à Edwina : “Suddenly I realised (and perhaps you also did) that there was a deeper attachment between us, that some uncontrollable force, of which I was dimly aware, drew us to one another. I was overwhelmed and at the same time exhilarated by this new discovery. We talked more intimately as if some veil had been removed and we could look into each other's eyes without fear or embarrassment”.

 

A SUIVRE

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 10:03

Mais qui est Nehru ?

 

jawaharlal nehruNé en 1889, Nehru appartient à une famille de brahmanes riches. Il recevra une éducation très anglaise et passera par Harrow et Cambridge avant de devenir avocat.

 

En 1946, Nehru, à qui les Britanniques firent appel pour former le gouvernement intérimaire qui devait préparer l’indépendance,  joua un rôle essentiel lors des ultimes négociations entre les Britanniques, la Ligue musulmane et le parti du Congrès. Il tenta d'empêcher la partition de l'Inde en proposant à la Ligue d'être sur-représentée dans le gouvernement indépendant, solution que rejeta Muhammad Ali Jinnah. Après la «grande tuerie de Calcutta», en août 1946, et l'arrivée en Inde du nouveau et dernier vice-roi, lord Mountbatten, Nehru rejeta un premier plan de partition qui aurait laissé le choix aux États princiers entre l'Union indienne, le Pakistan ou l'indépendance. Puis, et à la différence de Gandhi qui refusait toute idée de partition, Nehru finit par en accepter à contrecœur la perspective.

 

Nehru s’était marié à Kamala, une jeune femme dont la beauté suscita beaucoup de passions ; on dit qu’elle eut une liaison avec Ferroze Gandhi (aucun lien avec la famille du Mahatma Gandhi) qui plus tard épousera la fille de Nehru, Indira Gandhi. Victime de la tuberculose, Kamala décèdera en 1936.

 

Lord Louis Mountbatten devient vice-roi des Indes en août 1947 avec la lourde et délicate tâche de régler le problème indien. A son poste de gouverneur général d'Inde, il parvient en 1947 à faire accepter l'idée d'un partage du pays en deux dominions, deux nouveaux états indépendants : l'Inde etallies-bomb-northern-nazi-germany-52 le Pakistan. De 1947 à 48 pendant six mois, il négocie avec les maharadjahs un abandon partiel de leur souveraineté au profit des deux nouvelles nations. Il quitte finalement le pays en juin 1948 laissant derrière lui une situation conflictuelle momentanément désamorcée...

 

En 1947, l’ambiance est tendue en Inde et de nombreuses violences sont lieu. Edwina s’implique et visite des camps de réfugiés. Un jour, visitant un camp, elle se retrouve face à face avec un groupe d’hindous et de Sikhs qui veulent incendier le camp. Avec beaucoup de sang froid elle s’oppose aux attaquants, leur intimant l’ordre de se retirer, ce qu’ils firent.

 

 

La relation entre Edwina se développe dés l’arrivée du couple Mountbatten à Delhi, plus précisément lors d’un séjour à Mashobra, une station de montagne dans laquelle le couple Mountbatten et Nehru passeront plusieurs jours dans une résidence officielle. Entre la fantasque Edwina, fière anglaise à la peau transparente, et le résistant Nehru, futur Premier ministre de l'Inde libre, est né un amour fou...

 

2009-10-28 cul4Emportés dans la tourmente de l'Histoire, ils résistent à tous les obstacles. Pendant douze ans, ils s'écrivent chaque nuit, se retrouvent un mois par an. Jusqu'à la mort d'Edwina.

 

Louis Mountbatten est bien sûr au courant de ce qui se passe. Il ferme les yeux. La fille d’Edwina écrira : “My mother had already had lovers. My father was inured to it. It broke his heart the first time, but it was somenehru edwina 20091228how different with Nehru”. La fille d’Edwina dira que la relation entre sa mère et Nehru était « essentiellement platonique » ; essentiellement mais pas uniquement.

 

Le 15 août 1947, l’Inde devient indépendante. Louis Mountbatten reste jusqu’en juin 1948 comme Gouverneur Général.

 

 

A SUIVRE

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 00:00

 

 

 

article-2Le premier amant d’Edwina aurait été l’aristocrate Lord Molyneux, bientôt suivi du joueur de polo américain Laddie Sandford, puis par Mike Wardell. Pendant ce temps-là, son mari poursuit sa carrière d’officier de marine. Au début des années 30, tandis que son mari est à Malte, elle gagne les faveurs du champion de golf américain, Bobby Sweeny.

  Seeberger YolaLetellier

 

Louis Mountbatten n’est pas dupe et est au courant de ces aventures. Après la naissance de leur seconde fille, Pamela, en 1929, il se met à avoir des aventures. En 1931, on lui prête une liaison avec la future Duchesse d’Argyll, alors âgée de 18 ans.

 

 

 

Par la suite il aura des aventures avec Barbara Cartland et la  séduisante française Yola Larticle-1085883-027A3116000005DC-632 224x643etellier (photo) qui inspirera Colette dans son roman ”Gigi” publié en 1942.

 

 

 

 

 

On prêtera aussi à Edwina une liaison sulfureuse avec le pianiste noir de cabaret Leslie Hutchinson. Tellement sulfureuse qu’elle fut rapportée par un tabloïd de l’époque ce qui provoqua la colère du roi Georges V. Buckingham Palace exigea du couple qu’ils portent plainte et un procès eut lieu en 1932, gagné par les Mountbatten.

 

 

 

 

 

Bien sûr il est difficile de savoir si toutes ces liaisons ont bien eu lieu, mais Louis Mountbatten aura, sur le tard, cette phrase : «Edwina and I spent all our married lives getting into other people's beds ».

 

 

 

 

40LadyLouisMountbatten dali

En 1940, Edwina est peinte par Dali. Nous ne savons pas dans quel contexte ce tableau, très surréaliste, a été peint, mais il se situe à un moment où Dali est très inquiet par la guerre avec l’Allemagne.

 

 

 

La première rencontre entre Nehru et Edwina aura lieu à Singapour en 1946.

 

 

 

Louis Mountbatten, alors commandant suprême des armées du sud-est asiatique reçoit le leader du Parti Indépendantiste du Congrès, Nehru (rebelle mais désormais interlocuteur incontournable des anglais décidés à se désengager du bourbier indien). Edwina attend l'invité avec la communauté indienne, la foule se précipite pour voir Nehru, Edwina disparait dans le tourbillon, piétinée, Nehru se précipite pour la sauver, il la relève. Il a 56 ans elle 46, c'est le coup de foudre et le début de l’incroyable love story qui unira Lady Edwina Mountbatten à Nehru.


 

A SUIVRE

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 10:53

 

Qui est Edwina ?

 

N5511519_JPEG_18_18EM_jpeg.jpgEdwina, Cynthia, Annette Ashley est née le 28 novembre 1901. Fille aînée de Wilfried Ashley (qui deviendra en 1932 baron Mount Temple) et d’Amalia Cassel. Edwina perd sa mère à l’âge de 10 ans. Au décès de son grand-père maternel Sir Ernest Cassel, considéré comme l’une des plus grandes fortunes de l’époque, Edwina devient l’un des plus beaux partis du Royaume-Uni.

 

La solitude marquera l’enfance d’Edwina après la mort de sa mère. Elle sera ensuite décrite comme une jeune femme tourmentée, intelligente et ambitieuse.

 

Edwina est très belle et est une figure de la jet society de l’époque. Les magazines parlent d’elle et on spécule sur ces fiançailles.

 

mariageedwinaLe 18 juillet 1922 en l’église Sainte Margaret de Londres, Edwina Ashley épouse Lord Louis Mountbatten, né prince Louis de Battenberg, deuxième fils du prince Louis de Battenberg et de la princesse Victoria de Hesse et du Rhin.

 

La cérémonie est célébrée en présence de 1200 invités dont la famille royale d’Angleterre. “La robe de la mariée frappe par son mélange de simplicité et de richesse : une toile argentée taillée selon des lignes droites et longues, avec un corsage sans ceinture, des manchettes en mitaines avec collier rond; l’effet est celui d’une splendeur voilée. Des panneaux étroits d’étole d’une longueur inégale, brodés de cristal et diamantés pendent à chaque hanche. La traîne longue de 4 mètres, est faite de dentelle à l’aiguille espagnole, formant une draperie d’étole sur les épaules.

 

Parmi les demoiselles d’honneur, les princesses Margarita, Theodora, Cecile et Sophie de Grèce, filles du prince André de Grèce et de la princesse Alice de Battenberg (parents également du futur duc d’Edimbourg). Une réception est ensuite donnée à Brook House.

 

Edwina offre comme cadeau à son mari, une Rolls Royce de 1919. 2q0lf6c edwina charlie chaplin

 

Le couple aura deux filles : Patricia née en 1924 et Pamela née en 1929.

 

Le tout nouveau couple s’offre un long voyage de noces et iront aux Etats-Unis où ils rencontreront Charlie Chaplin. Cette photo d’Edwina avec Charlie Chaplin dévoile Edwina en train de charmer le cinéaste.

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Leur style de vie est décrit comme très glamour et ils fréquentent aussi bien des personnalités du monde des affaires que du show business. Edwina passe pour l’une des femmes les mieux habillées de la planète ; elle fait de nombreux achats chez Chanel ou Cartier et dansera des Charleston endiablés avec Fred Astaire.

 

Plusieurs la décrivent comme étant une jeune femme belle et égoïste, indépendante et généreuse, futile et dévouée, intelligente et courageuse, non conventionnelle et fière de son rang. Mais très vite, Edwina, éprouvant peu d’attirance pour son mari, va mener sa vie comme elle l’entend.

 

Bertrand Meyer-Stabley écrit qu’Edwina « n’a connu dans sa jeunesse « qu’un monde dominé par la soif du changement, un monde où rien ne dure longtlady louis mountbatten1924emps, sinon le luxe et le confort, et ce besoin constant d’occuper son temps de manière agréable".

 

L’écrivain ajoute : « Tandis que "lord Louis" accumule les conquêtes féminines et, familier d’Hollywood, courtise Shirley Mac Laine, elle donne de sa personne dans tous les sens du terme en multipliant les amants (tout en menant la vie dure aux maîtresses de son mari)».

 

En 1924, Laszlo, peintre hongrois et spécialiste des portraits de familles royales, réalise ce très beau portrait.

 

 


 

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 10:05

 

En 2005, un autre livre paraît sur le même sujet ; il s’agit du livre de Bertrand Meyer-Stabley dont le titre est peu équivoque : « Edwina Mountbatten, Scandaleuse, libre, vice reine des Indes ». Pour lui, cet amour ne fait aucun doute. Tout semble être dit dans le titre de ce livre.cate-blanchett

 

En 2007, un autre livre est publié, écrit par Axel von Tunzelmann : "Indian Summer (The secret History of the End of an Empire)". Ce livre inspire Joe Wright, le réalisateur de "Orgueil et Préjugés", qui décide d'en faire un film qui sera tourné en Inde. Les acteurs sont choisis : Irrfan Khan (acteur indien très populaire ayan tjouré dans Slumdog Millionaire) pour jouer Nehru, Kate Blanchett (photo) dans le rôle d'Edwina et Hugh Grant devant interpréter Lors Mountbatten.

 

Sur les photos ci-contre, on voit que le choix de Kate Blanchet est particulièrement judicieux.

 

 Mais très vite le réalisateur se rend compte que les autorités indiennes veulent lui imposer d’évoquer cette romance sans parler d’amour. Relater les histoires de cœur de l’une des figures centrales de l’Indépendance de l’Inde froisse la sensibilité du gouvernement indien.

 

L'adaptation cinématographique d'Indian Summer, chronique des derniers instants de l'empire britannique par l'historien Alex von Tunzelmann, aurait donc dû se plier aux exigences du ministère de l'audiovisuel, dont dépendait l'autorisation de tourner en Inde.

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Après le passage des correcteurs officiels, le scénario avait été privé de bon nombre de ses attraits créatifs, pour ne pas dire lucratifs : aucune scène d'intimité physique entre Nehru et Edwina, aucune démonstration affectiv e corporelle ou verbale et pour couronner le tout, le mot "amour" avait été délicatement rayé de six dialogues du script.

 

La pudibonderie du ministère indien va jusqu'à affirmer que le film ne serait en aucun cas basé sur des "faits reconnus" et devrait être signalé clairement comme une fiction.

 

Les officiels ignorent-ils réellement ce secret de polichinelle ? La correspondance entre les deux amants, révélée par von Tunzelmann, est en effet sans équivoque. La relation présumée avait même été utilisée à l'époque par les adversaires politiques de Nehru pour le déstabiliser. Pamela Mountabatten, la fille d'Edwina, avait elle-même évoqué la liaison de sa mère avec Nehru.

 

Le projet de film est alors enterré.

 

Cette histoire d’une liaison entre Nehru et Edwina mettra souvent les politiques mal à l’aise. John Kenneth Galbraith, Ambassadeur américain en Inde (nommé par Kennedy) aura cette phrase : "Can't people realize that men and women can be friends ?"

 

 

 

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 10:51

En 1991, Janet Morgan évoque pour la première fois cette histoire dans un livre : « Edwina Mountbatten, A life of Her Own ». Mais pour elle s’il est clair qu’il y a eu quelque chose entre Edwina et Nehru, il est clair qu’ils n’ont jamais eu de relations sexuelles. Cependant Janet Morgan dit qu’après son mariage, Edwina a vécu 20 années de frivolité. Janet Morgan serait la première à avoir eu accès à la volumineuse correspondance échangée entre Nehru et Edwina, jusqu’à la mort de cette dernière en 1960. Mais si l’auteur a eu accès aux lettres écrites par Nehru, elle n’a pas obtenu l’autorisation de la famille Gandhi de consulter les lettres écrites par Edwina à Nehru.

 

 Philippe Ziegler, le biographe officiel des Mountbatten est plus nuancé en disant que s’il y a eu une relation sexuelle entre Nehru et Edwina, celle-ci fut d’importance mineure. L’actuel biographe de Nehru, Stanley Wolpert pense de son coté que non seulement ils furent amants mais que Nehru avait envisagé de démissionner, après l’Indépendance de l’Inde, de son poste de premier ministre pour aller vivre avec Edwina en Grande-Bretagne.

 

En 1993, Catherine Clément évoque cette histoire dans son livre « Pour l’Amour de l’Inde ». L'attirance puis l'amour fusionnel entre Edwina et Nehru y est décrit avec émotion et pudeur.  Catherine Clément est interviewée en 2006 et parle d’une conversation qu’elle eut avec François Mitterrand à propos de ce livre :

 

«Je fus donc infiniment surprise quand un jour, il bondit sur moi comme un éclair - je ne vois pas d’autres mots pour qualifier ce mouvement rapide - et me parla de mon dernier roman. C’était un livre intitulé « Pour l’amour de l’Inde », où je romançais, mais à peine, les douze ans d’amour fou entre Jawaharlal Nehru, Premier ministre de l’Inde libre, et lady Edwina Mountbatten, dernière vice-reine des Indes. Leur amour était né en 1947 à Delhi, à l’automne, pendant les massacres de la Partition ».

mitterand 450 288 100 « Que me dit le Président ? - Mais je ne savais pas ! Quelle histoire insensée ! Comment l’avez-vous trouvée ? - Oh, très facilement. Quand on vit en Inde, on entend cela tous les jours. Mais si, je vous assure, tous les jours. On appelle cela en Inde la « did-they-did-theynot question », est-ce qu’ils ont, oui ou non, couché ensemble ? Voilà le grand sujet des conversations. Pour vérifier que ce n’est pas un ragot ? Il suffit de lire la biographie officielle de Winston Churchill, tout y est. Et c’est un ambassadeur qui me l’a donnée à lire, autant dire que ce n’est pas la révélation du siècle. Mais oui, c’est un roman, parce qu’il n’existe pas de meilleure intrigue que celle qui raconte l’amour entre ennemis. Lui indien, elle anglaise, à l’aube de la décolonisation. C’est Tristan et Isolde en Inde au XXe siècle. Il écoutait, ravi comme un enfant à qui on lit un conte. Ma parole suffisait - par chance, elle s’étaye sur des documents, mais si j’avais menti ? Si j’avais falsifié ? Eh bien, il m’aurait écoutée de la même façon. Il n’était pas question de la littérature, mais il s’agissait de ses pouvoirs. Il ne me parla pas de style ni d’écriture, non, ce qui l’intéressait, c’était l’histoire elle-même, l’amour entre ennemis, à ce moment précis. Évidemment, il voulut connaître la réponse à la « did-they-did-theynot question ». Je lui donnai celle du roman : oui, tant qu’ils ont pu, car ils n’étaient plus de la première jeunesse. Est-ce qu’il y a eu des témoins ? Eh bien oui, malgré tout. Ah bon ? Dans la chambre ? Pas tout à fait, mais presque. Bref, il était immensément curieux. Un vrai, un bon lecteur de roman populaire, plus attaché à l’intrigue qu’au style. J’étais enchantée de mes pouvoirs, enchantée d’avoir réussi à capter l’attention de ce lecteur particulier, qu’on disait fasciné par l’écriture, les écrivains, la mythologie de la littérature telle qu’elle existe en France, ce vaste et beau théâtre où je n’ai pas envie d’être ».  

 

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