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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 07:42

missindia1.jpgNicole Faria a été élue hier Miss Erath 2010.

 

Dans la catégorie Miss Earth, concours datant de 2001, c'est la première fois qu'une indienne remporte ce titre.

 

 

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 15:43

London-Mayor-Unveils-Anish-Kapoor-Sculpture-271TRyOU6Mal.jpgAnish Kapoor est un grand sculpteur britannique d’origine indienne. Né en 1954 à Bombay, il fera ses études supérieures et artistiques en Angleterre, pays où il réside.

 

Cet artiste a exposé dans les plus grandes capitales du monde mais jamais jusqu’à présent en Inde ! L’événement c’es donc cette exposition qui vient de s’ouvrir à la fois à Bombay et à Delhi. Cette exposition est organisée par le British Council,  la Lisson Gallery de Londres, le Ministère Indien de la culture et la National Gallery of Modern Art de Ne Delhi et est sponsorisée par Louis Vuitton.

 

Anish Kapoor produit depuis les années 80 une œuvre à la fois méditative et puissante. Souvent épurée, toujours d'une grande force, ses installations-sculptures captent de manière vertigineuse l'attention du visiteur. Miroir poli, poudres de pigment, béton brut ou cire grasse, les matériaux utilisés par l'artiste sont au service d'un jeu de formes à la fois organique et minimaliste. Et ses sculptures sont très, très grandes…

 

danecia-sibingo-archipreneur-plywood-sculpture-1.jpgA Bombay l’exposition a lieu à Bandra (Mehboob film studios) et est ouverte du 29 novembre au 16 janvier 2011.

 

Nos lecteurs parisiens seront contents d’apprendre que Anisk Kapoor sera aussi exposé au Grand Palais du 13 mai au 21 juin 2011 et auront pu découvrir l'une de ces sculptures lors de la Fiac, en octobre dernier, au jardin des Tuileries. 

 

Pour sa quatrième édition en 2011, MONUMENTA invite en effet Anisk Kapoor, à investir les 13 500 m2 de la Nef du Grand Palais. MONUMENTA marque le retour d'Anish Kapoor à Paris, 30 ans après sa toute première exposition. Son ambition pour le Grand Palais est de créer un choc esthétique et physique, une expérience colorée à la fois poétique, méditative et détonante, qui se mesure à la verticalité et à la lumière de la Nef, cet intérieur plus grand qu'un extérieur.

 

Anish Kapoor a déclaré : "J’espère créer quelque chose de vraiment passionnant. Je sais ce que je veux faire au Grand Palais, et mon ambition est de faire une oeuvre d’une taille considérable, que je veux intégrer totalement au bâtiment pour créer quelque chose qui soit à la fois contemplatif, portant à la méditation... et en même temps très impressionnant."

 

Que l’on aime ou que l’on n’aime pas ces sculptures, le moins que l’on puisse dire est que ce sera grandiose !

Anish-Kapoor-Slug.jpg 

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 06:40

Comme nous vous l'avons dit, nous avons passé le week-end à Udaipur. La raison en était le mariage d'un de nos amis, Pierre-Alexandre, qui épousait Sawmya. Il s'agissait donc d'un mariage franco-hindou célébré selon la tradition hindoue.

 

Vendredi avait lieu la cérémonie de l'échange des alliances ; les fiancés étaient sur un ponton et nous assistions à la cérémonie du haut de la terrasse du Lake Palace, ce splendide hôtel dont nous vous parlions avant-hier.

 

Hier c'était le mariage proprement dit qui avait lieu dans un autre hôtel. Les mariés étaient habillés selon la tradition hindoue, le marié portant un turban et un sabre ; la tradition n'a pas été totalement respectée puisque Pierre-Alexandre aurait du arriver à cheval mais ses connaissances équestres étant plus que limitées, il avait préféré y renoncer.

 

Puis il y eut la cérémonie du mariage célébrée par un prêtre brahamane ; longue cérémonie de plus de deux heures en hindi dont la teneur nous a quelque peu échappé, en l'absence de sous-titre... Vous aurez par les photos que nous publions une idée de l'ambiance et des couleurs des vêtements.

 

Pour nous, outre le fait d'accompagner notre ami Pierre-Alexandre dans ce moment important de sa vie, ce fut un week end très agréable; nous n'étions jamais allés dans cet hôtel du Lake Palace qui est l'un des plus beaux hôtels du pays. De plus, nous aimons beaucoup Udaipur et le Rajasthan.

 

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 06:48

Attraction-20of-20Moneylg.jpgLe Hawala (ou Hundi) est un système traditionnel de paiement très original. Ce système daterait du début du Moyen-Age et aurait été utilisé par les commerçants de la route de la soie, trop souvent attaqués par des brigands. Aujourd’hui il est devenu un système d’envoi de fonds (type Western Union) utilisé par les indiens travaillant à l’étranger, mais aussi utilisé pour un certain nombre d’opérations illégales allant de la simple évasion fiscale au financement du terrorisme. Ce système de Hawala n’est pas propre à l’Inde et fonctionne également aux USA et en Europe.

 

Le mot Hawala signifie confiance ou échange en hindi.

 

Le principe de base est de faire circuler de l’argent entre un réseau d’agents qui se connaissent et qui se font confiance. Ainsi, un individu A qui souhaite envoyer une certaine somme à une personne vivant dans un autre pays, va confier ladite somme à un marchand. Ledit marchand contacte par e-mail, téléphone ou fax une autre personne de confiance dans le pays en question en lui demandant de remettre la somme correspondante à son destinataire. Le destinataire possède un mot de passe qu’il doit alors communiquer pour recevoir l’argent. Les fonds sont transférés physiquement après coup ou sont compensés par des contre-affaires. Le transfert est soumis à une commission. Aucune règle formelle ne régit les transactions. Seules la parole et la confiance servent de contrat.

 

Less hawalas ont augmenté de manière significative leurs opérations après l’indépendance de l'Inde en 1947 et la partition du Pakistan en profitant des difficultés du système bancaire pour faciliter l’entrée des devises étrangères qui manquaient cruellement dans les économies indiennes et pakistanaises.

 

Après les attentats de septembre 2001, sous la pression des administrations fédérales américaines, des efforts internationaux ont été entrepris pour appliquer aux Hawalas des mesures systématiques de contrôle contre le blanchiment d'argent à l'échelle mondiale. Plusieurs réseaux Hawala ont depuis été fermés et quelques Hawaladars condamnés pour blanchiment d'argent.

 

Il y a quelques mois, la police de Delhi et l'intelligence militaire (MI) ont arrêté six terroristes islamiques du

Jammu & Kashmir impliqués dans un réseau d’envoie de fonds du Pakistan aux terroristes.

 

On estime que les réseaux Hawala pakistanais traitent jusqu’à 5 Mds de dollars par an.

 

Aujourd’hui le hawala est très répandu dans le triangle Inde - Pakistan- Emirats Arabes Unis, Dubai jouant un rôle de chambre de compensation des réseaux Hawalas.

 

Pour en savoir plus :

http://www.infoguerre.fr/fichiers/transferts_fonds_hawala.pdf

 

 

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 14:55

 

L'Inde est lle pays du bruit !

 

Ceux qui connaissent l’Inde savent que le bruit est l’une des premières choses qui frappent lorsqu’on arrive en Inde. Dans les rues, les klaxons ne s’arrêtent jamais et klaxonner fait partie des règles de circulation.

Les indiens, lorsqu’ils téléphonent, sont bruyants et parlent fort. Et avec prés de 10 millions de téléphones portables neufs vendus chaque mois, les choses ne vont pas s’améliorer. On retrouve le bruit dans les restaurants parce que les indiens parlent frt et parce qu’aucun élément d’insonorisation n’existe.

Mais le haut niveau sonore de la vie indienne ne dérange que nous ! Le bruit fait partie de la vie indienne et de l’hindouisme. Durant les prières (les pujas) le bruit apparait sous forme de cloches ou de gongs afin d’éveiller la divinité et s'assurer de son regard bienveillant sur les gens rassemblés. Les mantras prononcés au cours de ces prières sont des formules condensées d'une série de sons répétée de nombreuses fois suivant un certain rythme. Le mantra est basé sur le pouvoir du son. C'est par la vibration du son et par sa résonance que le son transforme son environnement, mais aussi les personnes qui le récitent.

La légende raconte que Shiva se serait endormi un jour et en se réveillant il a vu la misère du monde et l’a détruit. Pour conjurer le mauvais sort les Hindous font du bruit toute la nuit pour éviter que Shiva ne s’endorme...

Les enterrements sont souvent accompagnés par des personnes qui, avec des instruments de fortune, font beaucoup de bruit ; cela éloigne les démons.

 

Aujourd’hui notre chauffeur a acheté un cadeau pour Flip (notre labrador) : une petite balle qui, lorsqu’elle roule, émet le bruit des animaux de la ferme !

 

On n’a pas encore décidé lorsque on la lui donnera…

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 08:28

Nous l'avons déjà écrit, l'Inde n'est pas un pays d'Asie mais un pays du sous-continent indien.

 

Si l'on regarde les drapeaux des principaux d'Asie, on voit que le rouge est dominant.

 

Ci-dessous, les drapeaux de la Chine, du Japon, du Vietnam, de la Corée, de Singapore et de la Malaisie.

 

china flag lg

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Le drapeau de l'Inde est très différent car il mèle la couleur safran (couleur traditionnelle de l'hindouisme) et le vert qui évoque à la fois le monde musulman mais qui est aussi la couleur des héros et la couleur traditionnelle de l'islam.

 

india-flag.jpg

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 06:22

Pièces de théâtre

 

Âgé de 16 ans, Tagore expérimente pour la première fois le théâtre en tenant le rôle principal dans une adaptation par son frère Jyotirindranath du Bourgeois Gentilhomme de Molière. À 20 ans, il écrit son premier opéra dramatique Valmiki Pratibha (Le Génie de Valkimi). À travers cette œuvre, Tagore explore avec vigueur un large palette de style et d'émotion dramatiques. Une autre pièce célèbre, Dak Ghar (Le Bureau de Poste), raconte comment un enfant qui s'efforce d'échapper à un étouffant confinement finit par "tomber endormi" (ce qui suggère sa mort physique). Cette histoire remporta un succès international, recevant des critiques enthousiastes en Europe

 

La pensée de Tagore

 

tagore.gifTagore a eu une influence considérable. Romain Rolland écrira : Rabindranâth Tagore est pour nous le symbole vivant de l'Esprit, de la Lumière et de l'Harmonie -- le chant de l'Eternité s'élevant au-dessus de la mer des passions déchaînées."

 

Tagore a toujours pensé que l’éducation avait un rôle primordial dans le devenir des peuples. Dans le même temps, il n’a jamais renié la culture occidentale. Dans un texte écrit en 1928, Tagore explique son projet d’université internationale :

« L'Inde a eu sa renaissance. Elle se prépare à apporter sa contribution au monde de l'avenir. Jadis, elle a créé une haute culture; et maintenant elle a aussi beaucoup à donner au Monde Nouveau qui surgit du naufrage de l'Ancien. C'est une période capitale de son histoire, grosse de possibilités précieuses. Fortement pénétré des demandes et des besoins auxquels chaque individu doit aujourd'hui répondre dans la mesure de ses forces, j'ai créé aux Indes le noyau d'une Université internationale, y voyant un des meilleurs moyens de favoriser la compréhension mutuelle entre l'Orient et l'Occident. Suivant le plan que j'ai dans l'esprit, cette Institution devra inviter des étudiants occidentaux à s'initier aux différents systèmes de philosophie indienne, à la littérature, à l'art et à la musique du milieu ils se trouveront, les encourageant à poursuivre des recherches.

Les Universités occidentales offrent à leurs étudiants les moyens d'apprendre ce que tous les peuples européens ont apporté à leur culture d'Occidentaux. Par là, la pensée de l'Occident sest révélée au monde d'une façon lumineuse. Pour compléter cette diffusion de lumières, il faut que l'Inde réunisse ses propres flambeaux dispersés, et en offre la clarté au monde ».

 

Tagore a beaucoup voyagé et il connait l’Europe ; il ne peut s’empêcher de comparer les deux civilisations : « Votre civilisation, absorbant toutes vos énergies dans cette lutte à la conquête de l'or, de la position et des plaisirs matériels, m'étonne beaucoup ; elle est si contraire à l'esprit contemplatif et imaginatif de l'Hindou. Votre vie est trop remplie de sensations multiples pour vous permettre de jouir pleinement et profondément de la beauté de l'Art, ne pouvant non plus vous donner la tranquillité que réclame la vie spirituelle. »


L’engagement politique

 

En 1930, à propos de la colonisation, Tagore écrit :

« L'Angleterre ne pourra mentir à sa nature véritable, à tout ce qui l'a fait grandir. Devra-t-elle accorder l'indépendance complète?... Mais c'est plutôt d'interdépendance qu'il faut parler...

Seulement il nous est difficile nous Hindous) de reconnaître ce qu'il y a de meilleur dans la civilisation occidentale et de l'accepter alors que nous vivons dans l'humiliation, dans l'ombre aveugle de la domination occidentale... Je vous le demande encore, rêveurs de l'Orient et de l'Occident, gardons une foi solide dans la vie qui crée et non dans la  machine qui construit; dans la puissance qui cache sa force et s'épanouit en beauté, non dans la puissance qui retrousse ses manches et qui ricane de son aptitude à se rendre nuisible.
Sachons que la machine est bonne quand elle aide la vie, non  quand elle l'exploite...
»

 

En 1905, lord Curzon, le vice-roi britannique, décide de la partition du Bengale. Cette décision amène Rabindranath Tagore à prendre publiquement position pour la première fois pour des motifs politiques. Il devient en effet un des principaux porte-parole des opposants à cette mesure. L’écrivain estime alors que cette division entre hindous et musulmans ouvre en fait la voie à des affrontements religieux au sein de la communauté bengalie. Après la réunification du Bengale en 1911, il dénonce dans le même temps toutes les formes de protestation violentes qui se développent en Inde contre la souveraineté britannique.

Fort de cette nouvelle notoriété, il gagne les États-Unis, prononçant lors de son séjour une série de conférences, publiées sous le titre de Sadhana (L'Accomplissement de la vie) en 1913. De retour en Inde après ce tour du monde, Tagore est de nouveau au Japon, puis en Amérique en 1916. Ses convictions politiques ont alors évolué. En effet, l’écrivain prend publiquement position en faveur de l’indépendance de l’Inde, toujours sous la domination du grand Empire britannique. Ces conférences sont publiées en deux volumes sous les titres de Nationalism (Nationalisme) et de Personality (Personnalité) en 1917. Dans ces textes, le poète indien dénonce également la recherche effrénée du profit économique en l'Occident, au prix selon lui de l'abandon de toute morale. Deux années plus tard, à la suite du massacre d'Amritsar au cours duquel des troupes britanniques tirent sur la foule des manifestants, Rabindranath Tagore renonce solennellement au titre de Knight (chevalier) que lui avaient conféré les Britanniques en 1915. L’écrivain renonce peu à peu à ce nationalisme étroit. Il songe ainsi à mettre son pays en contact avec le reste du monde, la richesse et l’ancienneté de la culture indoue étant le meilleur des arguments à opposer au colonialisme. Au mois d’octobre 1921, l’homme de lettres publie ainsi un essai intitulé The Call of Truth, par lequel il se démarque de la politique de non-coopération prônée par Mohandas Gandhi. Conscient des faiblesses de ses contemporains et de son pays, Tagore sait ainsi que l’Inde ne pourra dans l’avenir se replier sur soi, se passer de l’aide internationale et ignorer le reste du monde occidental.

 

Nous citons un extrait du discours que Tagore prononça à l’Université Impériale de Tokyo en 1917.

 

"S’il s’agit d’une simple reproduction de l’Occident, la grande espérance qu’elle aura éveillée ne sera pas réalisée car il y a de graves questions que la civilisation occidentale a posées devant le monde et auxquelles elle n’a pas complètement répondu : les conflits entre l’individu et l’Etat, le travail et le capital, l’homme et la femme, les conflits entre l’avidité du gain matériel et la vie spirituelle de l’homme, entre l’égoïsme organisé des nations et les idéaux les plus élevés de l’humanité. Tout cela doit se résoudre en harmonie. Comment ? On ne peut encore même pas le concevoir. La civilisation politique qui a grandi sur le sol de l’Europe et a envahi le monde comme une mauvaise herbe prolifique, est fondée sur l’exclusivisme. Elle veille à parquer dans un coin les étrangers ou à les exterminer. Elle est carnivore et cannibale dans ses tendances. Elle puise sa nourriture dans celle des autres peuples, forçant les races d’hommes plus faibles à demeurer éternellement faibles. C’est une civilisation scientifique et non humaine. Elle est puissante parce qu’elle concentre ses forces vers un unique but comme un millionnaire qui augmente sa fortune au prix de son âme. Elle trahit sa foi, elle trame ses filets de mensonges sans honte, elle dresse dans ses temples de gigantesques idoles au profit et prend grand orgueil des cérémonies coûteuses de son culte. Nous prophétisons sans hésitations que cela ne peut continuer. L’Orient avec son multiple idéal, au sein duquel se sont amassés les siècles de soleil et le silence des étoiles, peut attendre patiemment que l’Occident, poursuivant l’immédiat, perde haleine et s’arrête. L’Orient sait qu’il réapparaîtra maintes fois dans l’histoire de l’homme avec son breuvage de vie. Voici venue l’heure où nous devons faire du problème du monde notre propre problème, où nous devons établir l’harmonie entre l’esprit de notre civilisation et l’histoire de toutes les nations de la terre.

Ce que Tagore condamne ici n’est pas l’Occident de Shakespeare, de Hugo, de Mozart, de Spinoza ou de Michel-Ange, mais bel est bien l’Occident moderne du matérialisme et de l’impérialisme colonisateur.

 

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 08:22

Œuvres

 

La réputation littéraire de Tagore est influencée de manière disproportionnée par la considération dont jouissent ses poèmes. Toutefois il a aussi écrit des romans, des essais, des nouvelles, des journaux de voyage, des drames et des milliers de chansons. Parmi ses œuvres en prose, ce sont sans doute les nouvelles qui recueillent le plus d'estime ; on lui doit certes la genèse du genre en langue bengalie. Ces œuvres sont fréquemment remarquées pour leur nature rythmée, optimiste et lyrique. De telles histoires s'inspirent de sujets trompeusement simples : la vie de gens ordinaires.

 

Tagore a écrit huit romans et quatre nouvelles, parmi lesquelles Chaturanga, Char Odhay, et Noukadubi. Ghare Baire (La maison et le monde) dénonce l'émergence du nationalisme indien, le terrorisme, le zèle religieux dans le mouvement Swadeshi.

 

D'autres romans sont plus réjouissants : Shesher Kobita constitue son roman le plus lyrique, entrecoupé de poèmes et de passages rythmés composés par le personnage principal (un poète).

 

Tagore a écrit sur des sujets aussi variés que l'histoire de l'Inde ou la linguistique. À côté de ses œuvres autobiographiques, ses journaux de voyages, essais et conférences ont été compilés dans de nombreux volumes, au nombre desquels on peut citer Iurop Jatrir Patro (Lettres d'Europe) et Manusher Dhormo (La religion de l'Homme).

 

Un autre livre connait un grand succès en 1925 ; il s’agit du roman « A Quatre Voix ». Dans la préface qu'il a écrite pour ce roman, Romain Rolland fait remarquer la grande place que tient l'ironie dans toutes les œuvres asiatiques. « Chez tous les sages d'Asie, on retrouve, paraît-il, une bonhomie railleuse. Nous ne sommes point en état de vérifier cette assertion générale, mais constatons aisément, en tout cas, que le roman de Tagore est plein d'ironie, d'une ironie extrêmement bienveillante, qui n'exclut nullement la sympathie pour les hommes qui en sont l'objet, mais implique une nuance de commisération pour leurs efforts. « Tout ce que vous tentez, semble dire l'auteur, est louable et touchant, mais si loin, si loin de l'éternelle vérité. » Et cet apaisement spirituel gagne le lecteur il s'intéresse aux passions des héros du roman et ne les partage point. Semblable au spectateur qui assiste à un ballet, il jouit du spectacle et n'éprouve pas lui-même le désir de danser. Il y a dans les récits de Tagore une sorte de détachement auquel nous sommes sensibles ».

 

Musique et peinture

 

Tagore a été un musicien prolifique doublé d'un peintre, compositeur d'environ 2 230 morceaux. Sa musique est indissociable de son œuvre littéraire, puisque les paroles de ses chansons sont très souvent des extraits de ses romans, histoires ou pièces. D'abord influencées par le style de la musique classique hindoustanie, elles explorent toute la gamme des émotions humaines, de ses premiers chants funèbres jusqu'à des compositions quasi-érotiques. Elles empruntent la couleur tonale des ragas classiques dans des proportions variables. Dans certains cas, ces chansons adoptent scrupuleusement la mélodie et le rythme d'un raga donné, dans d'autres il se permet d'assembler des éléments de différents types de ragas pour créer des formes novatrices.

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Le critique musical Arthur Strangways est le premier à introduire des non-Bengalis au rabindrasangeet avec son livre The Music of Hindostan (La musique de l'Hindoustan), où il le décrit comme le "médium d'une personnalité... [qui] va puiser dans l'arrière-plan de tel ou tel système musical, pour transporter à une telle beauté du son qui surpasse tous les systèmes." Avec l'hymne national du Bangladesh Amar Shonar Bangla et celui de l'Inde Jana Gana Mana Tagore est le seul à avoir jamais écrit les hymnes nationaux de deux pays.

 

Âgé de soixante ans, Tagore se remet au dessin et à la peinture. Plusieurs expositions réussies de ses œuvres ont lieu en Europe, d'abord à Paris, encouragé par des artistes rencontrés dans le Sud de la France. Tagore, qui était probablement atteint de pronatopie ("daltonisme"), ou d'une déficience partielle dans le discernement des couleurs (rouge-vert dans le cas de Tagore), peignait dans un style caractérisé par des singularités dans les ordonnancements esthétiques et picturaux.

 

 

A SUIVRE

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 08:21

Crépuscule (1932–1941)

 

Au cours de sa dernière décennie ici-bas, Tagore continue de rester sous les feux de la rampe, reprochant publiquement à Gandhi d'avoir présenté le tremblement de terre de Bihar survenu le 15 janvier 1934 comme un châtiment divin pour l'oppression des Dalits. Il déplore également le début du déclin socio-économique du Bengale et la pauvreté endémique de Calcutta.

 

Tagore rassemble aussi 15 compilations de ses écrits, dont les poèmes en prose Punashcha (1932), Shes Saptak (1935), et Patraput (1936). Il poursuit ses expérimentations littéraires en composant des chants en prose et des drames dansés dont Chitrangada (1914), Shyama (1939), et Chandalika (1938). Il écrit également des romans : Dui Bon (1933), Malancha (1934), et Char Adhyay (1934).

 

Dans ses dernières années, Tagore se prend d'intérêt pour les sciences, et écrit Visva-Parichay (une série d'essais) en 1937. Ses explorations de la biologie, de la physique et de l'astronomie ont des conséquences sur sa poésie, qui souvent fait une large place au naturalisme, et souligne son respect pour les lois scientifiques. Ainsi, il décrit la démarche scientifique (y compris des histoires de scientifiques) dans de nombreuses nouvelles parues dans des volumes tels que Se (1937), Tin Sangi (1940), and Galpasalpa (1941).

 

Les quatre dernières années de la vie de Tagore sont marquées par la douleur chronique et deux longs épisodes de maladie. Cela débute quand Tagore perd conscience fin 1937 : il reste dans le coma au seuil de la mort pendant une longue période. Trois ans plus tard, fin 1940, un épisode similaire survient, dont il ne se remettra jamais. La poésie qu'il compose au cours de ces trois années compte parmi sa meilleure, et se distingue par sa préoccupation pour la mort. Après de grandes souffrances, Tagore meurt le 7 août 1941 dans une chambre à l'étage de sa demeure de Jorasanko où il a grandi. L'anniversaire de sa mort est un jour de deuil dans l'administration partout dans le monde bengalophone.

 

Voyages

 

Animé d'une remarquable soif de voyages, Tagore a visité plus de trente pays sur les cinq continents entre 1878 et 1932. Nombre de ces déplacements furent primordiaux pour familiariser des publics non-indiens à ses travaux et pour diffuser ses idées politiques. Du 3 mai 1916 à avril 1917, Tagore poursuit ses tournées de lectures au Japon et aux États-Unis, durant lesquelles il fustige le nationalisme, en particulier celui du Japon et des États-Unis. Il écrit aussi l'essai intitulé "Nationalisme en Inde", qui lui vaut à la fois dérision et éloges (ces derniers de la part de pacifistes, parmi lesquels Romain Rolland).

 

 Le 30 mai 1926, Tagore est à Naples et il rencontre le dictateur fasciste Mussolini à Rome le jour suivant. Leurs rapports cordiaux prennent fin avec l'allocution du 20 juillet 1926 de Tagore contre Mussolini.

  tagore-einstein.jpg

Le 14 juillet 1927, Tagore et deux compagnons entament un périple de quatre mois en Asie du Sud-Est. Les notes de voyage de Tagore sont compilées dans l'ouvrage "Jatri". Au début de 1930, il quitte le Bengale pour un voyage de près d'un an en Europe et aux États-Unis. Il rencontre Einstein à Berlin en juillet 1930. Il rend plus tard visite à Aga Khan III puis part pour le Danemark, la Suisse et l'Allemagne de juin à mi-septembre, et enfin se rend en Union soviétique.

 

En avril 1932, Tagore, qui a eu connaissance des légendes et des œuvres du mystique perse Hafez, est invité en tant qu'hôte personnel du Shah d'Iran. Tant de voyages approfondis permettent à Tagore d'interagir avec nombre de ses contemporains célèbres, parmi lesquels Henri Bergson, Albert Einstein, Thomas Mann, George Bernard Shaw, H. G. Wells et Romain Rolland. Les derniers voyages de Tagore à l'étranger, dont la visite de la Perse et de l'Irak en 1932, puis de Ceylan en 1933 affineront seulement ses opinions au sujet des divisions humaines et du nationalisme.

 

 

A SUIVRE

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 08:20

Nous consacrons un long article à Tagore (Rabindranath Thâkur, dit Tagore, 1861 – 1941) qui est une figure indienne marquante. Il n’est pas seulement le seul Lauréat indien du Prix Nobel de Littérature (en 1913), il est aussi un poète, écrivain, dramaturge, peintre et philosophe qui a marqué son temps et ses contemporains. Tagore fut aussi l’un des intellectuels indiens qui, par sa pensée et ses écrits, prépara les esprits au mouvement d’indépendance. À sa naissance, son père déclara magnifiquement et prophétiquement: « Il s'appellera Robindra, le soleil. Comme lui, il ira par le monde et le monde sera illuminé ».

 

Jeunes années (1861-1901)

 

Tagore est le plus jeune des treize enfants survivants de Debendranath Tagore et Sarada Devde. Il voit le jour à la résidence familiale de Jorasanko à Calcutta. Fils d'un des fondateurs du mouvement Brahmo Samaj (mouvement de réforme religieuse), et Tagore a été élevé dans une famille d'artistes et de réformateurs sociaux et religieux opposés au système des castes et favorables à une amélioration de la condition de la femme indienne. Bien que profondément ancrée dans les traditions hindoues et musulmanes, la famille de Tagore contribua généreusement à l'introduction en Inde d'un enseignement de type occidental, en particulier à la création d'établissements où l'on pouvait étudier les sciences et la médecine. Toutes ces circonstances expliquent l'attitude qui devait être celle de Rabindranath Tagore à l'égard de la vie : respect de la tradition et goût de l'innovation.

 

A l'âge de 11 ans, Tagore et son père quittent Calcutta le 14 février 1873 pour un voyage de plusieurs mois en Inde. Ils visitent le domaine paternel de Santiniketan et Amritsar avant de gagner Dalhousie, au pied de l'Himalaya. Là, Tagore lit des biographies, étudie l'histoire, l'astronomie, la science moderne et le sanscrit, et se plonge dans les poèmes classiques.

 

Envisageant de devenir avocat, Tagore s'inscrit en 1878 dans un établissement secondaire privé de Brighton en Angleterre. Il étudie le droit à l'University College de Londres, mais rentre au Bengale en 1880 avant d'avoir obtenu son diplôme. Le 9 décembre 1883, il épouse Mrinalini Devi (née Bhabatarini, 1873–1902). De cette union naîtront cinq enfants, dont deux mourront avant d'atteindre l'âge adulte. En 1890, Tagore commence à administrer le domaine familial de Shilaidaha (une zone qui appartient désormais au Bangladesh). Il y est rejoint par sa femme et ses enfants en 1898. Tagore vit sur la luxueuse péniche familiale, la Padma, et parcourt le grand domaine pour collecter les redevances (essentiellement des gages) des paysans et se consacrer à eux. En retour, les villageois organisent des fêtes en son honneur. Ces années, qui constituent la période Sadhana de Tagore (de 1891 à 1895), ainsi baptisée d'après un de ses magazines, sont parmi ses plus fécondes sur le plan littéraire. Il y écrit plus de la moitié des 84 histoires de son ouvrage Galpaguchchha en trois tomes. Elles dépeignent avec ironie et émotion un large éventail de modes de vies, en particulier des villageois.

 

Santiniketan (1901–1932) tagore1912.png

 

En 1901, Tagore quitte Shilaidaha et déménage à Santiniketan (Bengale Occidental)  pour fonder un ashram, qui par la suite prendra de l'importance. C'est là que meurent la femme de Tagore ainsi que deux de ses enfants. Son père meurt le 19 janvier 1905. Ses travaux lui valent un large soutien des lecteurs bengalis aussi bien qu'à l'étranger. Il publie ainsi Naivedya en 1901 et Kheya en 1906, tout en traduisant ses poèmes. Le 14 novembre 1913, Tagore apprend qu'il a remporté le prix Nobel de littérature. Ce prix lui a été attribué pour le caractère idéaliste - et accessible aux lecteurs occidentaux - d'une petite partie de son œuvre traduite, dont Gitanjali (L'offrande lyrique) parue en 1912 (traduite en français par André Gide).

En 1921, Tagore et l'économiste agricole Leonard Elmhirst fondent l'Institut pour la reconstruction rurale (qui sera par la suite renommé par Tagore en Maison de la Paix), à Surul, un village voisin de l'ashram de Santiniketan. Par ce moyen, Tagore pense procurer une alternative au symbole du mouvement de Gandhi, basé sur la revendication, qu'il désapprouve. Il recrute des spécialistes, des donateurs et des soutiens officiels de nombreux pays pour aider l'institut à mettre en œuvre la scolarisation comme moyen de "libération des villages des fers de l'impuissance et de l'ignorance" en "revitalisant le savoir".
Au début des années 1930, il se préoccupe davantage de "l'anormale conscience de caste" en Inde et du sort des intouchables, faisant des cours sur ces maux, écrivant des poèmes et des drames avec des protagonistes intouchables et appelant les autorités du temple de Gurovayoor à admettre les Dalits (intouchables).

 

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