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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 19:20

Buzz_1530_3.pngUne exposition originale, l’exposition Paris, Delhi, Bombay, ouvrira au Centre Pompidou le 25 mai. Beaubourg accueille en effet le travail d’une cinquantaine d’artistes français et indiens. L’originalité de l’exposition tient au fait qu’il s’agit d’un regard croisé sur le monde indien contemporain. On peut ajouter que les artistes s’expriment sur toute sorte de supports graphiques ou visuels.

 

Dialogue des cultures, rencontres d’artistes ou tout simplement témoignage artistique de l’évolution de la société indienne contemporaine.

 

Centre Pompidou – Beaubourg

Musée d’Art moderne

Du 25 mai au 19 septembre

 

 

 

 

 

 

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 03:24

 

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Dix photographes indiens exposent à Paris à partir du 20 mai.

 

Nous vous recommandons cette exposition car il s'agit de photographes indiens de talent.

 

La photographie est indubitablement un art et, pour nous, il y a une relation assez particulière entre l'Inde et la photographie.

 

Rappelons d'abord le lien fort qui a existé entre Cartier-Bresson et l'Inde. Cartier-Bresson est venu un grand nombre de fois en Inde. Et c'est lui qui a "découvert" Raghu Rai le grand photographe indien.

 

Mais il y a autre chose ; l'Inde est l'un des pays les plus photogéniques du monde. Car il y a les couleurs de l'Inde et cette diversité incroyable des personnes qui fait que l'oeil du photographe a le choix entre le visage de détresse, le sourire de l'enfant, la gravité du sage ou la féminité éternelle.

 

Ces photographes indiens ont chacun leur style et on ne saurait les enfermer dans une catégorie. Mais leurs photos représentent bien, à un degré ou à un autre, la formidable complexité de la société indienne, le toujours saississant contraste entre les traditions et la modernité, la spécificité de la structure sociale indienne.

 

Nous qui sommes sensibles à la magie des mots sommes toujours énnervés et stupéfaits de voir qu'une image peut valoir dix mille mots. Mais la photographie est ainsi. Un simple cliché d'un instant vous fait immédiatement saisir et comprendre une réalité complexe.

 

Nous publions ci-dessous des photographies prises par ces photographes; ce ne sont peut-être pas celles que cette exposition montrera, mais cela vous convaincra sans peine du talent de ces photographes.

 

du 20 mai au 19 juin

6 rue des Coutures Saint-Gervias

75003 Paris

tel 01  42 75 85 05

du mercredu au samedi 11h à 19h

 

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 15:55

MV Dhurandhar (1867 – 1944) est un peintre connu originaire de Bombay (né à Kolhapur) qui sera le premier indien à diriger la fameuse Sir J.J. School of Art, de 1892 à 1919, école dont il avait été élève.

 

Il est surtout connu par ses cartes postales qui sont des illustrations aquarellées des indiens de son temps.  Il dessina notamment les indiens et indiennes des différentes castes.

 

Mais il réalisa aussi quelques portraits et paysages à l’huile (comme son auto portrait ci-dessous) qui sont assez remarquables. 

 

 

 

 

 

 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 10:35

 

creator.jpgEn Inde, Nek Chand Saini a réalisé son rêve en composant un jardin de sculptures uniquement avec des matériaux de récupération. Cela se passe à Chandigarh, capitale du Penjab.

 

Nous avons trouvé le récit de l’histoire de ce jardin dans la revue "Architectures à vivre", numéro hors-série d’avril 2011.

 

En 1958, Nek Chand Saini n’est qu’un modeste employé municipal et rêve d’un jardin plein de divertissement. Il se lance d’abord dans la récupération d’objets de toutes sortes et les entasse dans une zone non constructible infestée de serpents et de moustiques, tout cela sans permis !  La ville veut l’obliger à démanteler son jardin magique mais l’architecte de la ville comprend le parti que l’on peut tirer de cette réalisation et délivre les autorisations nécessaires. Mieux, la ville lui verse un salaire ! Et sur 16 ha le site devient officiellement Rocjk Garen le jardin de pierres de Chandigarh.

 

Malgré son grand âge, Nek Chand Saini est heureux de voir chaque jour prés de 5000 visiteurs dans son grand jardin…

 

www.rockgardenchandigarh.com

 

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 10:29

image001.jpgDimanche, Sai Baba, 85 ans, est mort.

 

Sai Baba est un gourou dont nous avons déjà parlé, un gourou qui apris le nom du « vrai » Sai Baba (1835-1918) lequel fut un vrai gourou, c'est-à-dire un vrai saint vénéré tant par les hindous que par les musulmans.

 

Le Sai Baba qui vient de s’éteindre était aussi un gourou comptant des millions d’adeptes en Inde et à la tête d’une fortune conséquente. De fait, Sai Baba a créé nombre d'organisations charitables et a oeuvré pour l'amélioration du sort des pauvres ; et trés nombreux sont ceux qui en Inde ont tenu à lui rendre hommage à commencer par le premier ministre. Plusieurs Etats indiens ont proclamé des jours de deuil en son hommage.

 

Mais cet homme-là est controversé et la presse qui le pleure aujourd’hui omet de rappeler qu’il est accusé de pas mal de choses ; en 1996 il est classé par la France sur la liste des sectes dangereuses. En 2000, c’est l’Unesco qui lui retirait son soutien, notamment en raison des soupçons d’abus sexuels qui planaient au-dessus de l’organisation.

 

Toujours est-il que sa mort fait la une de la presse et même de la presse économique. Des milliers de fidèles se sont massés à l'hôpital de Puttaparthi (Etat d'Andhra Pradesh, sud), situé dans sa ville natale. La police a dû ériger des barrières pour contrôler la foule. Sai Baba, adulé par environ dix millions de fidèles dans le monde, avait été hospitalisé pour un problème cardiaque, une congestion pulmonaire et une défaillance rénale.

 

Sai Baba avait prédit qu’il mourrait à 96 ans, mais il semble s’être trompé de quelques années. Il disait qu’il était la réincarnation du « vrai » Sai Baba et qu’un autre Sai Baba naitrait après sa mort. Les avatars font partie de la mythologie de l’hindouisme.

 

En Inde, les gourous occupent une place importante que l’actualité se charge de nous rappeler.

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 10:57

maharaja-4.jpgBhawani Singh, le Maharadjah de Jaipur est mort le 17 avril à 79 ans.

 

Il est le dernier de la lignée à avoir porté le titre de Maharadjah de Jaipur, puisque les privilèges nobiliaires ont été abolis par Indira Gandhi en 1971.

 

Bhawani Singh a suivi une carrière militaire et s’est illustré pendant la guerre indo-pakistanaise  de  1971 par plusieurs actions d’éclats qui lui vaudront plusieurs décorations. Il prendra sa retraite, comme colonel, en 1974. Très populaire au sein de l’armée indienne, le premier ministre Rajiv Gandhi lui demande, en 1980, d’aller au Sri Lanka soutenir le moral des troupes indiennes alors engagées sur ce théâtre d’opérations. Cela lui vaudra une nomination au grade de général de brigade alors qu’il était déjà en retraite.

 

Il était le fils aîné du fameux Sawai Man Singh II dont la troisième épouse était Gayatri Devi dont nous avons évoqué la personnalité à plusieurs reprises dans ce blog.

 

Ce décès rappelle qu’une époque pas si lointaine s’en va. Aux Maharadjahs sont associées les richesses de l’Inde. Lors de l’indépendance de l’Inde en 1947, les autorités durent négocier avec une centaine de royaumes (car les Maharadjahs sont des rois) fin de les convaincre de les rejoindre dans l’Union Indienne. En échange de ce ralliement indispensable, les Maharadjas obtinrent de conserver leurs titres et surtout obtinrent des privilèges fiscaux qui leur étaient indispensables pour maintenir leur niveau de revenus provenant dans la plupart des cas de très importants patrimoines fonciers. Mais cela prit fin en 1971 quand Indira Gandhi mit unilatéralement fin à ces privilèges, genre nuit du 4 août.

 

Il n’empêche que les maharadjahs ou leurs descendants continuent à être très respectés en Inde ; ils symbolisent l’ancien pouvoir royal, l’indépendance et la richesse de ces royaumes. Ils étaient surtout perçus comme des souverains créant de la richesse pour leurs sujets.

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 18:03
Nous signalons à nos lecteurs parisiens cette exposition sur Lucknow qui vient de s'ouvrir au Musée Guimet.

Du 6 avril au 11 juillet


Exposition conçue et organisée par le Los Angeles County Museum of Art (LACMA), présentée au musée des arts asiatiques Guimet.

 

L’exposition de Paris - dont le commissariat est assuré par Jacques Giès, Président du musée Guimet, et Amina Okada, conservateur en Chef au musée Guimet, en charge des arts de l’Inde - reprend l’exposition conçue par le LACMA et présentée à Los Angeles sous le titre India’s Fabled City : the Art of Courtly Lucknow

 

Première grande rétrospective internationale consacrée à la culture cosmopolite de la cour royale de Lucknow qui trouva son épanouissement aux 18ème et 19ème siècles, cette exposition sera l’occasion unique d’admirer près de 200 œuvres provenant des plus prestigieuses institutions muséales du monde entier : peintures à l’huile de tradition européenne, aquarelles et gravures, miniatures et peintures de cour indiennes, textiles et parures, objets d’art décoratif, pièces d’orfèvrerie, verrerie et bijoux, autant d’objets qui traduisent l’art raffiné et éclectique de cette cité.

 

Lucknow fut la véritable capitale culturelle de l’Inde du nord, éclipsant même Delhi un temps, du milieu du 18ème siècle jusqu’à l’établissement définitif du pouvoir britannique en 1858.
Artistes, poètes et courtisans affluèrent à Lucknow. De nombreux européens, artistes, voyageurs et représentants des pouvoirs politiques se retrouvèrent dans la cité, séduits par sa beauté et son opulence ainsi que par la réputation de générosité des nawabs , maîtres de Lucknow.

 

L’exposition met en lumière ce dynamisme des échanges avec l’Europe, la rencontre des goûts, le style de vie hybride qu’y menaient les résidents tout en replaçant ces échanges dans le cadre plus large de l’histoire coloniale du pays.

 

 

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 10:04

Difficile d’expliquer les castes ! Voilà un texte qui peut vous aider à comprendre…

 

 

 

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C’était un beau verger au milieu d’un jardin, le tout dans la grande cour d’un palais du Rajasthan.

 

Un groupe de pommes réuni à l’ombre d’un banyan discutait des affaires en cours et on voyait les pommes, deux à deux, conclure des transactions.

 

Un groupe d’oignons arriva et demanda à la pomme qui tenait un étal d’épicerie un kilo de riz. La pomme servit les oignons sans amabilité particulière.

 

Puis une banane se pointa, seule. Plusieurs oignons-en-gravure-ancienne.jpgoignons l’écartèrent et passèrent devant pour être servis en premier. La banane s’inclina.

 

Lorsque son tour arriva, la pomme la toisa d’un regard supérieur et lui demanda si elle avait assez d’argent pour acheter. La banane en avait un peu et repartit avec quelques grammes de petits pois.

 

Alors que le groupe de pommes était toujours assemblé sous le banyan, deux poires passèrent au loin. Respectueusement les pommes les saluèrent.

 

Il est vrai que les poires se tenaient souvent à distance des pommes. La plupart des poires étaient fières de penser qu'elles avaient un destin bien plus noble ; n'était-il pas mieux considéré d'avoir comme dessein une charlotte aux poires ou des sorbets de poires, plutôt qu'une vulgaire compote de pommes tout écrasée ? Il est vrai que les poires étaient aussi les plus instruites ce qui, à leurs yeux, justifiait la supériorité qui leur était reconnue.

 

img-original-13116-gravure-fruits-avec-cadre-patin-copie-1.jpgTout ce monde se retrouvait cependant ensemble dans le temple et vénérait Krishna. Les poires avaient leur place réservée au centre du temple dans lequel une poire belle-hélène conduisait les pujas ; derrière les poires les pommes s’assemblaient. Les oignons se tenaient à l’écart et les bananes devaient rester à l’extérieur.

 

Dans l'armée du Maharadjah, les officiers étaient majoritairement des poires, mais il y avait quelques pommes. Cela ne posait aucun problème au sein de cette armée, et les poires travaillaient facilement avec les pommes, voire avec les oignons; en effet tous les fruits et légumes étaient au service du Maharadjah,. Il y avait aussi des bananes dans l'armée du Maharadjah, mais elles s'occupaient en général de soigner et de nourrir les éléphants.

 

Lorsque l’équipe locale de cricket remporta le tournoi des environs, l’une des poires fut choisie pour remettre le trophée à l’équipe composée tout aussi bien de poires, de pommes, d’oignons. Mais l’équipe ne comportait pBotanical-Fruit-Banana-Engraving.jpgas de bananes. Poires, pommes, oignons et bananes firent la fête, mais sans se mélanger.

 

Une des roses du jardin, habituée à voir et surtout à observer tous ces fruits et légumes dans leur vie quotidienne, comprenait bien les différences. La rose savait que la vie des fruits et des légumes obéissait à un cycle éternel mais elle savait aussi qu'il y avait plusieurs vie pour chacun de ces fruits ou légumes et qu'un oignon pouvait très bien se réincarner en pomme par la suite. Chacun ayant ainsi l'espoir d'une vie future meilleure. Ce qu’elle comprenait moins bien, c’était que les poires avaient aussi entre elles leurs propres différences. Les poires belle-hélène regardaient de haut les poires William… C’était ainsi depuis trois millénaires.

 

redoute02lg.jpgSa rose de voisine trouvait que tout était normal et ne voyait rien à redire à ces différences. « Il est normal que les poires restent entre elles car elles sont identiques, et ainsi en va-t-il des pommes et des oignons et même des bananes. Les poires n’ont pas le même goût que les pommes et cela ne changera jamais. Quant aux oignons ils viennent de sous la terre et sont donc impurs. En plus, ils font pleurer. Pour les bananes, quelle anomalie que ce fruit, on glisse sur ses peaux et çà pourrit très vite ».

 

Cela se passait dans un beau verger au milieu d’un jardin, le tout dans la grande cour d’un palais du Rajasthan... à une date qui n’a pas d’importance…

  

 

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 10:36

Ravinder Reddy est né en 1956 dans l’Andhra Pradesh et est considéré comme un grand artiste indien.

 

Depuis les années 80, il fait des têtes géantes dont les formes totémiques évoquent l’Egypte ancienne tout en évoquant aussi le Pop Art. Et ces têtes sont uniques, emplies d’expression avec des couleurs vives qui soulignent leur présence tout en leur donnant une force cosmique ; ce sont presque toujours des têtes de femmes. Ces têtes nous amènent au-delà des différences sociales et temporelles, têtes éternellement immobiles et parlantes.

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 05:31

Nous avons trouvé dans le Moniteur des consulats (futur Moniteur du commerce international) cet article paru le 25 juillet 1897, à l’occasion de la visite à Paris du Maharadjah de Kapurthala, plus connu sous le nom de Jagatjit Singh.

C’est ce Maharadjah qui épousera en 1908 la jeune danseuse espagnole Anita Delgondo, histoire qui inspirera le fameux roman de Javier Moro « Une passion indienne » (voir l'article que nous avons consacré à ce roman : http://www.indiablognote.com/article-33949013.html )

Jagatjit Singh était amoureux de la France et du style Louis XIV ; le palais d’Agrat qu’il se fit construire est presque une réplique de Versailles.

Cet article est savoureux ; il montre que le Tout-Paris était impressionné par le faste et la richesse de ces Maharadjahs indiens. Il révèle aussi le décalage qui existe entre l’occident et l’orient…



S. A. le Maharajah de Kapurthala

 

lband_Rasikh-_al-Iqtidad-i-Daulat-i-Inglishia-_Raja-i-Rajag.jpgS.A. Farzand-i-Dilband, Rasikhul-Itikad, Daulat-i-lnglishia, Raja-i-Rajagan, Raja Jagatjit Singh Bahadur Ahluwalia, Maharajah of Kapurthala, qui se trouve en ce moment à Paris, de retour de Londres où il est allé assister au Jubilé de la reine Victoria, né en novembre 1872, n'a par conséquent que vingt-quatre ans, et, à cet âge de la prime jeunesse, où d'autres princes comme lui, dans tout l'éclat du faste et de la gloire, jouissant de la fortune et dû pouvoir absolu, ne se préoccupent guère que de leurs plaisirs, insouciants du sort de leurs sujets uniquement faits pour satisfaire à leurs caprices, celui-ci, dérogeant aux habitudes de ces souverains fainéants, engourdis dans leur mollesse, s'est tracé un autre Idéal de conduite et de gouvernement et a rêvé d'être un pasteur de peuples.

 

Il a tourné de bonne heure ses regards vers cet Occident d'où vient aujourd'hui là lumière et lui a demandé ses inspirations, ses progrès, sa civilisation. Non content d'appeler à lui des Européens pour réaliser les réformes dont il souhaitait de doter son pays, il a tenu à venir s'asseoir au foyer du vieux monde et, nouveau Prométhée, à dérober l'étincelle de vie pour la rapporter dans ses Etats.

 

JagajitPalace_1903_Kapurthala-722762.jpgKapurthala, sa capitale, est une cité merveilleuse. C'est un Éden, une ville féerique, telle qu'on n'en voit que dans les légendes. Et pourtant elle existe, vivante, joyeuse, s'agitant au milieu de fêtes perpétuelles, dans un décor magique. Sans rien perdre de sa couleur exotique, dont le charme pénètre et ravit, Kapurthala offre toutes les commodités, tout le confort des capitales et des grands centres de l'Europe. Les sports élégants y sont en honneur, et ce mélange de modernité et d'orientalisme a un ragoût très  particulier qui fait de cet endroit un séjour peut-être unique. La plume est impuissante à décrire surtout les splendeurs du palais du puissant maharajah, les divertissements  qui y sont prodigués à ses hôtes de toute nationalité, et les raffinements exquis de son hospitalité magnifique dont on emporte un inoubliable souvenir quand on a été admis dans  l'intimité de ce prince charmant.

 

Charmant et charmeur adorant la femme avec une délicatesse rare, connaissant comme personne l'art de plaire et de séduire, de se faire aimer de chacune.

 

S. A. le maharajah est un homme de belle prestance, aux manières polies, et courtoises, artiste, lettré, possédant à fond les langues française et anglaise, très ami de la France, épris par-dessus tout de Paris, qu'il a visité pour la première fois il y a quatre ans en 1893, et naturellement des Parisiennes, que leur grâce et leur élégance font sans rivales à ses yeux.

Prince guerrier, tel que le furent ses ancêtres, il préfère cependant la paix, dont il apprécie les bienfaits pour les peuples, mais, prêt à tout événement, comme il convient de la part d'un souverain prévoyant et sage, il entretient une véritable armée, bien disciplinée, admirablement instruite, Capable de soutenir les plus redoutables chocs et de marcher à la victoire.

 

Tranquille clans ses États, riche, puissant et fort, il se voue tout entier à l'administration de ses vastes principautés avec une justice et une équité qui assurent le bonheur de ses sujets,
auprès desquels il jouit d'une immense popularité. Ses voisins l'aiment et l'admirent, et sa jeune renommée emplit les Indes.

 

Il a augmenté le budget des recettes de Kapurthala, qui était d'environ six millions de francs sous le précédent règne, amélioré les services sanitaires, construit des routes, établi de nouvelles écoles, perfectionné le système d'éducation, ouvert des dispensaires gratuits, encouragé surtout l'agriculture et l'industrie.

 

La surface de Kapurthala est de 598 milles carrés et sa population de 300.000 habitants. En plus de ce royaume, le prince à ses possessions des Oudh, qui ont une surface de 700 milles carrés et une population d'environ 260.000 indigènes de races différentes. L'armée se compose de cavalerie, d'infanterie et d'artillerie.

 

Le prince de Kapurthala, quand il visite officiellement une ville anglaise, a droit à une salve de onze coups de canon. Ses couleurs sont bleu et blanc.

 

Kapurthala est gouverné par le Maharajah, aidé de ses fonctionnaires, mais en cas de besoin, il fait appel aux conseils du colonel Massey, commissaire du gouvernement britannique pour le district de Jullundur.

 

Les Maharanee ou princesses royales sont les premières femmes du Maharajah ; elles sont de famille princière et de très haut rang, très instruites, élégantes et aimables comme de vraies Parisiennes — avec cet avantage qu'elles sont tout cela exclusivement pour leur mari, puisqu'elles vivent dans le harem ; les dames européennes, qui sont admises à l'honneur de leurs réceptions, sont unanimes à vanter leur grâce et leur urbanité.

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S. A. le Maharajah est accompagné à Paris par son représentant, M. C. Merlens, qui est un boulevardier et un gentleman accompli.

 

Pendant le nouveau séjour .qu'il compte faire chez nous, S. A. le Maharajah achèvera — ce qui ne lui sera pas bien difficile étant données ses qualités personnelles de séduction, — de faire la conquête de nos hommes d'Etat, de nos illustrations politiques et artistiques, du Tout-Paris, où il rencontrera d'ailleurs nombre de respectueux amis, qu'il a si bien su se créer lors de sa première visite en 1893.

 

Il y a, on peut dire, en ce moment, ici, un Parisien de plus — un vrai.  Nous ne voulons pas être des derniers à nous en réjouir, et nous nous hâtons de souhaiter la bienvenue à l'illustre et sympathique maharajah de Kapurthala.

 

JULES MEULEMANS.

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