L'une des bonnes illustrations de la complexité de la société indienne (religions, castes) est les annonces matrimoniales. Les journaux du dimanche publient ces annonces sur deux à quatre pages ; celles-ci sont classées par religions, castes ou par villes. Ce n'est jamais le garçon ou la fille qui parle de lui dans l'annonce, c'est toujours la famille qui propose une alliance pour sa fille ou son garçon.
Analysons ensemble quelques unes de ces annonces...
Le mieux est de vous traduire en français le texte de l'annonce avec quelques explications.




Une famille Sikh aisée et éduquée, ayant une affaire avec des établissements à Delhi, Ahmedabad, Mumbai, recherche une alliance de même niveau pour leur fille mignonne et mince de 27 ans, 5 pieds 6 pouces, éduquée dans une école religieuse (convented educated), avec un ingénieur diplômé d'une grande école (université) américaine, de nature douce, intelligent, esprit de famille.
Le garçon doit être bien éduqué, grand, beau, progressiste, bien établi professionnellement avec de bonnes perspectives d'avenir, habitant dans une grande ville indienne ou en Angleterre ou aux USA, et doit appartenir à une famille bien établie dans les affaires. La caste n'est pas un critère (caste no bar).




Dans cette annonce, le moins qu'on puisse dire est que la description du prince charmant est assez précise. Le terme "caste no bar" que l'on retrouve très souvent (la caste n'est pas un critère) est assez étonnant quand on sait que c'est justement un critère important...









Voici une annonce plus courte:

Pour une jolie fille qualifiée professionnellement et ayant l'esprit de famille, une alliance est proposée avec un beau garçon, titulaire d'un MBA et travaillant pour une multinationale, 5 pieds 6 pouces, 29 ans, Brahmane d'une famille bourgeoise basée à Mumbai. (pas de préférence de caste).

Toujours le terme "caste no bar" mais on précise quand même qu'il s'agit de la caste des brahmans, le haut du panier...




Voici une troisème annonce :





Alliance pour un beau garçon de la caste Agarwal, installé en Nouvelle Zélande, 26.5 ans, 5 pieds 6 pouces, titulaire d'un MBA américain Kellogg (+ISB d'Hyderabad), avec un salaire annuel de 30 Lacs (50 k€ / an), dont le père est très bien établi dans les affaires (propriétaire de son affaire). La famille a des proches qui sont haut fonctionnaires au sein du gouvernement central de l'Inde. Cherche une jolie fille mince de bonne éducation. Pas de préférences de castes. Répondre avec photo récente et données personnelles.

L'ISB est l'India School of Business, une école réputée en Inde. Dans cette annonce, on n'hésite pas à dire le salaire du garçon et que  la famille compte des hauts fonctionnaires au sein du gouvernement central.

Le Drapeau national indien (Tiranga, ou tricolore) a été adopté sous cette forme durant une rencontre ad hoc de l’Assemblée Constituante le 22 juillet 1947, quelques jours avant l’indépendance de l’Inde célébrée le 15 août 1947. Il a servi de drapeau national au dominion indien entre le 15 août 1947 et le 26 janvier 1950, puis à la République indienne.

  Le Parti du Congrès, le plus grand parti politique avant l’indépendance, a adopté le drapeau blanc, vert et rouge comme drapeau non officiel en 1921. À l’origine, le rouge a été choisi pour l’Hindouisme, le vert pour l’Islam et le blanc pour les religions minoritaires. On pense aussi que le blanc a été choisi comme tampon entre les deux communautés. En 1931, le Parti du Congès a adopté un autre drapeau avec les couleurs safran (couleur traditionnelle de l’Hindouisme), blanc, vert (couleur traditionnelle de l’Islam) et un Chakra (un rouet) au centre. Ce drapeau n’a a priori aucun symbolisme religieux.

Quelques jours avant l’indépendance de l’Inde en août 1947, l’Assemblée Constituante  a décidé que le drapeau du Parti du Congrès serait choisi comme drapeau national après modifications afin de le rendre acceptable pour tous les partis et toutes les communautés^. Alors que les couleurs du drapeau précédent étaient censées avoir des connotations religieuses, le futur premier vice-président Indien, a déclaré que le drapeau adopté n’avait aucune connotation et expliquait sa signification comme suit :

« Bhagwa, la couleur safran, exprime la renonciation et le désintéressement. Nos leaders doivent être indifférents aux gains matériels et se dédier entièrement à leur travail. Le blanc au centre est la lumière, le chemin de la vérité qui guide notre conduite. Le vert montre notre relation avec le sol, notre relation avec la flore de laquelle dépend toute autre vie. Le chakra d’Ashoka au centre est la roue de la loi de. Vérité ou vertu doivent être les principes de ceux qui travaillent sous ce drapeau. De plus la roue exprime le mouvement. La mort est dans la stagnation. La vie est dans le mouvement. L’Inde ne devrait plus résister au changement, elle doit bouger et aller de l’avant. La roue représente la dynamique d’un changement paisible. »

Une interprétation officieuse largement répandue est que le safran représente la pureté et la spiritualité, que le blanc représente la paix et la vérité, et que le vert représente la fertilité et la prospérité.

Maintenant que nous sommes en Inde, nous nous intéressons de manière naturelle aux éléphants et ils sont partout représentés de manière différentes mais aussi bien à Bombay, Chennai ou ici à Kochi et nous commençons à en avoir quelques  uns qui nous tiennent compagnie notamment deux Ganesh comme vous le savez mais aussi un service en porcelaine, salière et poivrière en argent que nous avons trouvés cette après midi en flânant et deux grands panneaux en bois que nous accrocherons dans la salle à manger qui représentent l’avant naissance de Ganesh puis l’ascension de Ganesh ! Impossible de les transporter,  ils nous seront livrés à la maison sous peu ! Et oui, j’allais oublier même des verres à whisky pourtant nous n’en consommons pas !!

Mais tout ceci n’est pas le plus intéressant ; en lisant un article dans le Mumbai Mirror dans l’avion je découvre (j’avoue que je ne m’étais pas posée la question) que les éléphants d’Afrique et les éléphants d’Inde n’étaient que cousins, ils ont certes beaucoup de ressemblances mais en certains points ils diffèrent : la différence la plus flagrante est la taille de leurs oreilles, les éléphants africains ont de bien plus longues et grandes oreilles et ont un dos beaucoup plus concave ! Les éléphants africains ont tous des défenses alors qu’en Asie les femelles éléphants n’en ont pas et les mâles n’en ont pas toujours.

Ces charmants pachydermes sont en voie d’extinction d’ici 2020 car même si beaucoup de mesures ont été prises pour empêcher le trafic d’ivoire, le braconnage est toujours bel et bien présent. Les éléphants sont une espèce qu’il faut pouvoir préserver, ils protègent bien d’autres espèces et  leur disparition aurait un impact négatif,  sans eux il y aurait un changement majeur dans l’environnement.

Fils ainé du Dieu Shiva et de la déesse Parvati, Ganesh est en Inde mais encore plus dans l’Etat du Maharasthra, l’idole le plus populaire de la religion Hindou, des millions, voire peut être plus d’un milliard de personnes dans toute l’Asie vénère ce dieu. Il est le Dieu de la sagesse, de l’intelligence et les indiens l’évoque au quotidien notamment pour lever tous les obstacles…  

Beaucoup, beaucoup de mystères circulent autour de lui sur sa conception. Serait il le fruit de Parvati et de Shiva, certaines légendes pensent qu’il peut être créé uniquement par l’un ou l’autre et même qu’il pourrait être la réincarnation de Krishna.

Tout cela n’explique pas pourquoi il a une tête d’éléphant, un ventre bien rond et pourquoi le bas de son corps est celui d’un homme. Son ventre bien rond montre sa gourmandise mais le voir représenté toujours dénudé montre encore plus sa bienveillance. Beaucoup de légendes autour de sa morphologie, Parvati jalouse de voir son fils aussi beau et séducteur que Shiva l’aurait condamné à avoir une tête d’éléphant. Une autre légende où Ganesh aurait été le gardien de Parvati et de sa maison ; Shiva se serait éloigné pour méditer et lors de son retour, Ganesh protégea sa mère  lors de son traditionnel bain et l’empêcha de rentrer. Shiva aurait pris son épée et lui trancha la tête. Pour remédier à la tristesse de sa tendre Parvati, il promit de remplacer la tête  de son fils par la première créature qui se présenta et  c’était un éléphant. Bien d’autres légendes circulent sur Ganesh…

Ganesh a une trompe qui est considérée comme un bras c’est le seul Dieu dans la mythologie indienne à avoir un nombre impairs de bras, il est le plus souvent représenté avec quatre bras mais les deux que nous venons d’acheter n’en ont que deux !! Il n’a aussi qu’une seule défense (et vous me direz qu’il a peu d’atouts pour lui, … et non pas du tout c’est un dieu qui fait rêver et sourire les indiens, tous possèdent dans leur voiture, dans leur maison ce dieu, plus ou moins stylisé plus  ou   moins orné de fleurs…et bientôt lorsque nous aurons notre voiture nous n’y manquerons pas, il est adorable, les indiens le vénèrent et nous n’y sommes pas insensibles du tout), un soir toujours accompagné de son tout petit rat, il tomba et se brisa une défense,  la lune éclata de rire et Ganesh la lui lança ! Son unique défense est le symbole de l’unicité et de la transcendance.





Nous avons dans notre appartement deux Ganesh que vous pouvez voir ci-contre (à gauche)...

Chaque année fin août début septembre est célébrée la Ganesha Chaturthi , la fête la plus importante du Maharasthra avec une ferveur toute particulière à Bombay , des idoles sont réalisées en argiles du dieu Ganesh puis vénérées pendant dix jours pour le grand plaisir des petits et des grands, puis les idoles sont amenées au bord de l’eau lors de processions colorées et sont immergées ! Geoffroy, sera là avec son appareil photo et son regard amusé pour témoigner de ces belles festivités et nous vous les ferons partager avec grande joie !

On avait beau avoir été prévenu, on est encore surpris !

De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’une particularité indienne du « body language » qui est vraiment désarçonnante. Pour dire oui de la tête, pour opiner, vous et moi faisons bouger notre tête de bas en haut, que nous opinons et donc que nous disons oui avec la tête, souvent d’ailleurs en accompagnement gestuel de la parole. En Inde, c’est différent. Pour opiner du chef, l’indien balance sa tête de droite à gauche, pas tout à fait comme nous disons non car ce déplacement se fait sur un plan horizontal mais de manière légèrement courbée. C’est difficile à décrire avec des mots et je ne vois qu’une video (ou un voyage ici) pour vous le faire comprendre.

Mais lorsqu’on pose une question à sa secrétaire, du genre « pouvez vous me faire  cette photocopie ? », le mouvement de la tête précède de quelques micro secondes la parole et on se dit « mais elle ne va quand même pas me dire non ! ».

La question de savoir si quand ils veulent dire non, les indiens hochent la tête de haut en bas (comme nous) ne se pose pas car les indiens disent rarement non, ce qui est un autre problème… car nous ne savons pas ce qu'ils pensent.