Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 13:47

 

Comme vos camarades indiens vous avez du passer des examens. Comment cela s’est-il passé ?

 

Julien : Nous avons passé les mêmes examens que les Indiens. Nous n'avons pas eu l'autorisation d'utiliser un dictionnaire et d'avoir du temps supplémentaire. Ce qui fait que nous sommes évalués sur la matière enseignée et sur notre anglais.

 Pour ma part, le professeur de marketing m'a dit que j'avais très bien réussi mon examen. Seulement il m'a retiré des points car je me contentais de donner la bonne réponse en quelques lignes au lieu de le faire en plusieurs pages ! D'une part je n'ai pas les capacités linguistiques pour écrire 2 pages pour définir une notion de cours, ni même la rapidité d'exécution et d'autre part si la réponse tient en 5 lignes dans mon cours, pourquoi en écrire 60 ?

 Les autres étudiants m'ont dit qu'il fallait beaucoup écrire lors des examens pour avoir de bonnes notes. D'ailleurs j'ai été surpris de les entendre parler en termes de nombre de pages lorsque j'ai demandé comment les examens étaient évalués.

 

Lou : Les examens se sont bien passés dans l’ensemble. Nous avons passés en tout six matières à savoir Marketing, Logistics, financial management, Management accounting, Effective communication et rural marketing.

Les examens ont été constitués principalement de restitution de connaissance pour par exemple la logistique ou le marketing ou le rural. Seul la présence d’un case study, qui consiste à répondre à des problématiques marketing en s’appuyant sur un cas précis, nous demandait de réfléchir un peu.

Concernant les épreuves de finance et de comptabilité, nous avons du résoudre des exercices et donner des définitions. Seul l’examen d’effective communication a été complètement différent. En effet, nous avons du dessiner une BD, écrire un article de journal ou encore trouver un jingle radio contre le réchauffement de la planète.

En résumé, je dirais que nous n’avons pas rencontré de grosse difficulté pour les examens.


Morgane :
Ceci dit, nous attendons toujours la moitié de nos notes, perdues entre 2 bureaux je suppose.

 

En ce qui concerne les castes en Inde, avez-vous remarqué des différences entre les étudiants de votre école ?

 

Julien : Nous n'avons pas remarqué des différences entre les étudiants au niveau des castes.

Par contre nous avons remarqué une hiérarchie régie par la richesse. Un étudiant du sud qui est déposé par son chauffeur n'a pas du tout la même attitude qu'un étudiant qui vient du nord par le train.

 De plus nous avons remarqué une différence entre les étudiants dont la langue maternelle est l'anglais et ceux dont la langue maternelle est l'hindi. Dans les groupes de projet choisis librement, vous aurez 4 indiens avec un accent imperceptible et dans un autre groupe vous aurez 4 indiens qui parlent anglais pourtant vous jureriez qu'ils parlent hindi. Clairement ils ne se mélangent pas.

 

De plus il y a encore une distinction entre les étudiants dont la langue maternelle est l'hindi et ceux dont la langue maternelle est le marathi (dialecte de Bombay et sa région).

Les étudiants "Anglais" et "Hindi" se moquent des étudiants "Marathi" lorsqu'ils parlent anglais ou hindi en disant qu'ils ne comprennent pas le Marathi. C'est surtout vrai depuis qu'un parti politique marathi veut expulser tous les non-marathis de Bombay.

 

Les indiens nous ont dit que personne à St Xavier's ne peut connaître la caste des autres étudiants. Personne ne crie sur les toits qu'il est brahman ou intouchable. De plus beaucoup d'étudiants nous disent ne plus croire dans les castes. Ils sont jeunes et tournés vers l'occident,  personne ne revendique le bien fondé des castes.

 

Lou : Je pense que les castes au sein de notre collège ne sont que très peu représentées peut-être que cela est dû au fait que nous étudions au sein d’un collège assez réputé et dont les frais d’entrée ne sont pas abordables à toute la population indienne. Donc, la « sélection sociale » est effectuée avant l’entrée. Je pense que globalement les élèves proviennent tous de la classe supérieure (moyenne et haute). Nous avons tout de même remarqués certains écarts au niveau de la maîtrise de l’anglais ou au niveau vestimentaire.

 

Morgane : Au sein de Saint Xavier, les différences visibles sont surtout celles que creuse l’argent. Comme partout, certains ont plus de moyens que d’autres. Peut être un peu plus visible ici entre la voiture avec chauffeur ou le train ou le niveau d’anglais par exemple, mais ce sont surtout des différences de « classe sociale ».

 

 

En matière de relation garçons-filles en milieu universitaire, ce que vous avez pu observer est-il différent de ce qui existe en France ?

 

Julien : A St Xavier's, il y a très peu de couple. Ce n'est pas qu'il n'y en a pas, mais ils ne s'affichent pas. Si un professeur vous surprend en train de vous tenir la main, vous enlacer ou sacrilège suprême, vous embrasser, vous devez donner votre Identity Card et payer 100rs pour la récupérer. 100rs pour un étudiant Indien c'est environ 10 euro pour un étudiant Français.

 

Il n'y a pas de groupes hétérogènes. Les garçons parlent entre eux, les filles parlent entre elles. Les garçons me disaient que c'est très dur pour eux d'aborder une fille, c'est un peu comme courir ou aller à la piscine, c'est pas leur truc !

 

D'une manière générale, les Public Display of Affection ne sont pas répandus en Inde, de par la culture et la morale Indienne. D'ailleurs, je l'ai appris à mes dépens, les policiers de Bombay sont devenus la "moral police" au lieu de protéger les habitants de la ville. On ne compte plus les faits divers où des jeunes ont eu le malheur d'être trop expansif (ou suspectés de l'être) dans un lieu public. Ils sont emmenés au poste de police et ils doivent faire des excuses, le but étant de les humilier pour qu'ils ne recommencent plus à…se donner la main ou s'enlacer.

 

Lou : A part le fait que les PDA (Public Display of Affection) soient proscrits dans l’enceinte du collège, je n’ai pas remarqué d’énormes différences. Ils ont le contact garçon-fille moins facile, très souvent lorsque nous devons composer des groupes de travail pour les projets ils ne sont que très rarement mixtes. Certains sont aussi assez pudiques dans le sens où ils n’osent pas trop parler aux filles et d’autres ne rencontrent aucun problème.

 

Morgane : Les PDA (Public Display of Affection) sont interdits au sein de l’université. Personne ne se tient la main, ou ne s’embrasse, même si parfois, quelques gestes en disent long.

Hormis cette règle, les relations sont différentes, peut être plus innocentes ici. Nous sommes en 3ème année de Bachelor et pour ce que nous avons notés, filles et garçons se comportent comme nous le faisions au lycée.

Beaucoup  d’élèves sont en couple depuis longtemps, avec un(e) ami(e) d’enfance.

 

D’une manière générale, comment les étudiants indiens perçoivent-ils la France ?

 

Julien : Nous n'avons pas échappé aux clichés fromage-parfum-vin cependant certains étudiants nous disaient rêver d'aller en France pour l'Art, les musées ou les monuments. D'autres étudiants nous ont tout de même parlé de Carla Bruni !

 

A vrai dire ils ne connaissent pas grand-chose de la France. Ils nous ont posé beaucoup de questions. Pour eux, la France et l'Espagne c'est un peu le Gujarat et le Rajasthan pour nous ! Quand nous parlons d'Inde, ils parlent d'Europe.

 

Lou : A part certains qui ont déjà été en France ou ont étudié le français, ils ont tous une idée très vague de ce pays et connaissent seulement quelques références telles que le nom du président ou le fait que la cuisine est très bonne.

Certains étudiants nous demandent quand même parfois des informations sur comment partir étudier en France. Ils sont en général assez impressionnés et nous posent beaucoup de questions sur les différences culturelles ou alors avez-vous ceci ou cela en France, des questions sur les produits disponibles, sur comment se déroulent nos cours etc… Ils aiment comparer nos modes de vie.

 

Morgane : La France, comme toute l’Europe ou les Etats-Unis est très bien perçue. La majorité des étudiants de Saint Xavier’s ont déjà visité la France, Paris du moins.

J’ai tout de même remarqué que si les Etats-Unis ou l’Angleterre sont des pays où beaucoup se voient travailler et s’installer pour y vivre, la France reste un pays de vacances avant tout.

                                                                                                     A SUIVRE

Partager cet article
Repost0

commentaires

Blog Translation

English

Recherche

Meteo

click for Bombay, India Forecast

Archives

Visiteurs depuis avril 2010

free counters

 nrinumero02