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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 06:23

L’Inde deviendra en mai 1974, le 6ème pays à procéder avec succès à un essai nucléaire. On peut se demander pourquoi, et dans quel contexte, l’Inde, pays du pacifisme de Gandhi et porte-parole, par la voix de Nehru, du non-alignement, a fait le choix du nucléaire militaire. Retour sur ce cheminement.

 

HomiJBhabha1-261x300Les indiens ont commencé à penser à un programme nucléaire dés 1944, soit trois ans avant l’indépendance !



Le futur père du programme atomique est Homi Bhabha, un physicien de renommée mondiale. Ce dernier, parsi, réussira à convaincre Tata, la célèbre famille d’industriels parsis, de créer le Tata Institute of Fundamental Research, ce qui sera fait le 19 décembre 1945, quatre mois après Hiroshima.



Mais Bhabha pense d’abord à l’énergie nucléaire civile et il sera élu président de la première conférence sur l’utilisation à des fins pacifiques de l’énergie nucléaire, organisée par l’Onu à Genève en 1955. Bhabha sera véritablement le père du programme atomique jusqu’en 1966, date de son décès dans une catastrophe aérienne en 1966 au dessus des Alpes.

 

En juin 1946, Nehru n’est pas encore premier ministre, l’indépendance n’intervenant qu’en 1947. Mais il ne fait pas mystère de ses intentions. A propos de l’énergie atomique il déclare à Bombay : "As long as the world is constituted as it is, every country will have to devise and use the latest scientific devices for its protection. I have no doubt India will develop her scientific researches and I hope Indian scientists will use the atomic force for constructive purposes. But if India is threatened, she will inevitable try to defend herself by all means at her disposal."

 

Jawaharlal Nehru 300Cependant, Nehru et Bhabha, qui sont liés par des relations très amicales, ne sont pas partisans du nucléaire militaire tout en ayant des visions différentes. Nehru sait bien que le nucléaire militaire est encore un tabou dans l’Inde de Gandhi et penche pour le pacifisme et le non-alignement. Bhabha veut faire de la technologie nucléaire un instrument du progrès économique, industriel et technologique.

 

Mais, dés 1946, Nehru soutient le projet de Bhabha tout en exprimant publiquement son opposition à l’arme nucléaire militaire qu’il juge appartenir au monde colonial. Nehru et Bhabha ont tout deux en tête la volonté d’affirmer et d’afficher la puissance indienne.

 

En 1947, l’Inde se présente, par la voix de Nehru, comme un État pacifique, affirmant que tout conflit peut trouver une solution diplomatique, et fondamentalement opposé à la nucléarisation du monde. Au sein de la toute nouvelle Assemblée des Nations Unies, elle demande non seulement la fin des essais nucléaires mais la dénucléarisation totale, c'est-à-dire la destruction des stocks de bombes existants et détenus alors seulement par les deux grandes puissances de l’époque : les USA et l’URSS.

 

Le premier pas officiel en direction du nucléaire civil est le Atomic Energy Act d’avril 1948 qui crée la Commission de l’énergie atomique.

 

Athée, Nehru avait adhéré en Grande-Bretagne au Fabianisme, mouvement socialiste très à gauche. Développer l’Inde, en faire une nation technologiquement avancée, c’était, dès 1950, préconiser le recours au nucléaire civil, surtout pour un pays ne disposant d’aucune ressource en matière d’énergies fossiles. Jusque là, il n’y a pas de problème moral. Bhabha avait convaincu Nehru que l’Inde pouvait, en une génération, « passer de l’énergie de la bouse de vache à l’énergie atomique ».

 

Nehru reste opposé à l’arme nucléaire et il fut le premier homme d’Etat, le 2 avril 1954, à demander un accord sur l’arrêt des essais nucléaires. Toutefois, ceci n’eut aucun effet.

Bhabha, qui mourut en 1966, fut à l’origine de tous les programmes nucléaires indiens. Un an à peine après l’indépendance, fut créée la Commission à l’Energie Atomique dont il prit naturellement la tête. Jusque-là il n’y a aucun problème moral sauf pour ceux qui sont contre le développement de tout nucléaire, fût-il civil. Nehru commanda même une étude sur les effets de la bombe sur les populations affectées par les explosions d’Hiroshima et de Nagasaki. Publiée en 1958 sous le titre « Nuclear Explosions » cette étude marqua profondément et durablement les esprits dans le monde entier. Bhabha lui-même a contribué à cette étude. L’Inde, on le sait, voulait offrir au monde une alternative à la politique des blocs en proposant une politique non alignée et résolument pacifique en accord avec les principes énoncés par Gandhi et mis en œuvre lors de la lutte pour l’indépendance.

 

On raconte que mi-1958, Nehru posa cette question à Bhabha : « pouvez-vous développer une bombe atomique ? ». Bhabha aurait répondu qu’il pouvait le faire en un an ou un peu plus, ce à quoi Nehru lui aurait répondu : « N’en faites rien tant que je ne vous en ai pas donné l’ordre ».

 

Toujours et-il qu’une usine de traitement de plutonium fur lancée en 1958 mais elle ne sera pas opérationnelle avant 1964.

 

En 1960 le réacteur de recherche CIRUS (Canadian-Indian Reactor-United States -- Réacteur Indien-Canadien-Etats-Unis), de 40 MWt, est mis en activité en Inde. Il était appelé ainsi parce qu'il avait été acheté à Atomic Energy of Canada, Ltd (AECL) et que l'eau lourde était fournie par les Etats-Unis.

 

En 1961 les Etats-Unis comprennent que la Chine développe son programme de bombe atomique et envisagent de proposer leur aide pour développer le programme nucléaire indien afin de contre balancer le pouvoir chinois. Mais finalement ils ne feront pas cette propositon, craignant que celle-ci ne soit refusée par Nehru.

  china-india-threat.jpg

L’année 1962 va marquer un tournant dans le devenir du programme nucléaire indien.

 

C’est l’attaque chinoise de 1962 et la déroute militaire indienne qui s’en suivit qui agirent comme un catalyseur. Nehru, de notre point de vue, s’est fait beaucoup d’illusions sur ses « amis » chinois et ce dans le cadre de la politique de non-alignement qu’il avait en tête. Il prend alors conscience que la devise latine « si vis pacem para bellum » reste toujours d’actualité. Il faut donc, pour assurer la sécurité nationale, que l’Inde se dote, comme les autres nations, d’une armée crédible.

 

C’est ce qu’elle va faire et c’est là le premier renoncement aux idéaux de 1947. (Et c’était sans doute là l’objectif chinois : obliger l’Inde à consacrer une part importante de son budget à des dépenses militaires, freinant ainsi son développement. La défaite militaire la discréditant en outre auprès des nouvelles nations ou auprès des groupes combattants pour obtenir l’indépendance, et donc discréditant l’Inde au sein du tout nouveau Mouvement des Nations non alignées dont elle aurait voulu être le leader).

 

A SUIVRE

 

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 04:35

Nous avions publié en 2009, un article sur la Révolte des Cipayes (1857-1858) qui fut à la fois la première manifestation de révolte indienne contre les britanniques et le point de départ du mouvement pour l'indépendance. Nous tombons sur la traduction française de cet éditorial du Times d'août 1857.

L'Angleterre est choquée par les massacres qui marquèrent cette Révolte et cet éditorial est particulièrement dur pour les indiens, surtout dans ces dernières lignes, ce qui en dit long sur le regard colonialiste anglais vis à vis de l'Inde.

 

edito times 1857 

 

 

 

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 10:31

Devant la Commission Hunter il tentera de justifier son action. « Oui j’aurais pu disperser cette foule sans faire usage de mes armes, mais ils seraient revenus sans cesse et nous nous serions déconsidérés ». Il expliquera aussi que s’il l’avait pu il aurait utilisé l’automitrailleuse dont il disposait mais qui n’avait pu entrer dans le jardin. Lorsqu’Churchill-20Photo.jpgon lui demanda pourquoi il avait laissé les blessés sans secours il eut cette cynique réponse : « Ce n’était pas mon boulot ; les hôpitaux étaient ouverts et ils n’avaient qu’à y aller ».

 

Churchill, alors Secrétaire d’Etat à la Guerre, fit une intervention remarquable au Parlement le 8 juillet 1920. Il démonta point par point les arguments du Général Dyers et condamna sans équivoque ce massacre : « Ce fut un événement inouï, monstrueux qui doit être considéré comme une sinistre exception. On a dit que c’était pour sauver l’Inde ; je n’y crois pas un seul instant. Le pouvoir britannique ne repose pas sur de telles fondations ».

 

Le général Dyer sera relevé de son commandement mais, à son retour en Angleterre, n'en sera pas moins reçu en héros par une partie de la population. Le journal conservateur et pro-impérialiste Morning Post lancera une souscription en faveur du Général Dyers qui recueillera 18.000 livres.

 

En Janvier 1921, le Général Dyer écrit un article dans le Globe sous le titre “le péril de l’Empire”. L’article débute par ces phrases : « L’Inde ne veut pas d'un gouvernement indien ; elle est incapable de le comprendre ».

 main4a.jpg

Il meurt le 23 juillet 1927 et on lui prête ces dernières paroles : « Certains disent que je me suis mal conduit, d’autres que j’ai eu raison. Je veux seulement mourir et savoir de mon Créateur si j’ai mal ou bien agi ».

 

La famille du Général Dyer ne comprit jamais ce massacre et son fils Rex Dyer declarera : « Ce fut un événement brutal et horrible et prétendre le contraire serait stupide ».  

 

Celui qui fut son supérieur Michael O’Dyer sera assassiné en 1940 à Londres par le sikh Shaheed Uddham Singh qui voulait venger ainsi le massacre d’Amritsar.

Epilogue

 

Le gouvernement de Londres croit bien faire en introduisant en décembre 1919 des ministres indiens dans tous les gouvernements provinciaux ainsi que des représentants des diverses communautés dans les assemblées provinciales et l'assemblée centrale. Mais ces concessions viennent trop tard.

 

Du massacre d'Amritsar date la rupture entre les élites indiennes et les colonisateurs britanniques. Les hésitations de ces derniers vont favoriser la montée du nationalisme et les aspirations à l’indépendance et notamment au Punjab ce qui allait préparer le terrain pour le mouvement de non-coopération que Gandhi allait lancer en 1920.

 

Amritsar est aujourd'hui une ville prospère du Pendjab, à l'Ouest de l'Union indienne. C'est la métropole religieuse des Sikhs qui se recueillent en grand nombre dans le Temple d'Or.

 

La tragédie de 1919 y est commémorée par un monument et son souvenir reste très vif en Inde malgré les drames beaucoup plus graves qu'a pu connaître ce pays depuis lors. Encore aujourd'hui, les traces de balles de la troupe britannique sont visibles dans les murs du parc.

 

Elle a donné lieu à un incident diplomatique pendant la visite du prince Philip d'Edimbourg, en 1998, celui-ci ayant tenté avec maladresse d'atténuer la faute du général Dyer.

 

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 11:29

2080991542_eda4bc75f5.jpgLe 11 avril, la ville est calme, et le soir même le Général Dyer (ironiquement né dans le Punjab en 1864), comandant la 45° brigade d’infanterie, arrive dans la ville. Il dispose de 475 soldats britanniques et de 710 soldats indiens. Le lendemain, 12 avril, il interdit tout rassemblement ou réunion publique.

Le 13 avril coïncide avec le Vaisakhi Festival,une importante fête religieuse sikh. Des milliers de sikhs des alentours arrivent des campagnes avoisinantes et les leaders indiens appellent à un grand rassemblement dans le Jallianvala Bagh Le Bagh était entouré de tous côtés par des murs de briques et seule une entrée étroite en autorisait l'entrée et la sortie. Le rassemblement débute à 16h30 et se déroule pacifiquement. Une heure plus tard le Général Dyers arrive et poste une cinquantaine de soldats sur les murs de brique surplombant le jardin. La troupe, composée de cinquante soldats, se rendit au parc accompagnée d'un véhicule blindé armé de mitraillettes. Cependant, vu l'étroitesse de l'entrée, il fut incapable de s'introduire dans le parc. Il ne demande pas à la foule de quitter les lieux et donne l’ordre à ses soldats de tirer sur la foule.

Le carnage durera 20 minutes ; les indiens sont pris au piège dans ce jardin en contre bas ne contenant qu’une étroite sortie. Comme il n'y avait pas d'autre sortie que celle où se tenait la troupe, les Indiens tentèrent d'échapper aux balles en grimpant aux murs ou en se jetant dans un puits. L’enquête révélera que 1650 coups de feu seront tirés et que 379 personnes seront tuées et 1200 blessées. La troupe se retira ensuite laissant les blessés sans assistance médicale. Le gouverneur du Panjâb, sir Michael O'Dwyer félicita le général Dyer et instaura le 15 avril la loi martiale pour empêcher l'extension de troubles.

Le Général Dyers fit ausitôt un rapport dans lequel il écrira qu’il avait été confronté à une armée révolutionnaire et qu’il avait du donner une leçon morale au Punjab.

Le lendemain du massacre, le Général Dyer et le Commissaire Kitchin de Lahore, font placarder des affiches dont la teneur illustre tant le mépris que l’agressivité de leurs auteurs :

"You people know well that I am a soldier. Do you want war or peace? If you wish for a war, the Government is prepared for it, and if you want peace, then obey my orders and open all your shops; else I will shoot. For me the battlefield of France or Amritsar is the same. I am a military man and I will go straight. Neither shall I move to the right nor to the left. Speak up, if you want war? In case there is to be peace, my order is to open all shops at once. You people talk against the Government and persons educated in Germany and Bengal talk sedition. I shall report all these. Obey my orders. I do not wish to have anything else. I have served in the military for over 30 years. I understand the Indian Sepoy and Sikh people very well. You will have to obey my orders and observe peace. Otherwise the shops will be opened by force and Rifles. You will have to report to me of the Badmash. I will shoot them. Obey my orders and open shops. Speak up if you want war? You have committed a bad act in killing the English. The revenge will be taken upon you and upon your children."

 

L'événement fut condamné dans le monde entier, le général Dyer fut convoqué à Londres pour paraître devant la Commission Hunter qui le déclara coupable et il dut démissionner de l'armée. Cependant le Parlement britannique le réhabilita et le félicita pour sa rudesse. Des membres de la haute société britannique firent une quête qui s'avéra fructueuse pour garantir sa retraite et lui offrirent une épée ornée de pierres précieuses et qui portait l'inscription « Sauveur du Panjâb ».

 

A SUIVRE

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 10:26

En avril 1919, il s'est passé quelque chose d'important à Amritsar. Nous revenons sur cet épisode sanglant de la colonisation britannique, épisode qui aura d'importantes retombées.

 

En 1919, rien ne va plus pour le colonisateur britannique en Inde. De nombreuses tensions, reflétant le  mécontentement de plus en plus grand de la population, vont apparaitre dans un contexte de durcissement de la politique anglaise.

 

Les Indiens sont mécontents, et plus que cela, ils sont amers.  Les habitants de l'Empire des Indes, qui ont loyalement soutenu les Britanniques pendant la grande guerre, se souviennent de la promesse d'autonomie qui leur a été faite en 1917 par le secrétaire d'État pour l'Inde, Lord Montagu.

 

En 1919, une nouvelle Constitution offre une meilleure représentation aux communautés indiennes dans les Assemblées législatives mais laisse l'essentiel du pouvoir exécutif aux Britanniques. On est loin d'un régime d'autonomie analogue à celui dont bénéficient les dominions blancs d'Australie ou du Canada.

 

Le mécontentement monte dans les élites indiennes d'autant que les Britanniques adoptent les lois Rowlatt, du nom de leur initiateur, qui leur permettent d'emprisonner arbitrairement et de juger d'éventuels agitateurs. Cette mesure est destinée à faire face à des manifestations sporadiques. Elle ressemble à une prolongation de l'état de siège qui avait cours pendant la guerre.

 

À l'appel du Mahatma Gandhi, leader du Congrès National Indien, le parti indépendantiste, les Indiens entament des grèves, des mouvements de boycott des produits britanniques et des manifestations.

 

Gandhi demande à ses compatriotes de cesser toute activité pendant la journée du 6 avril 1919, date d'entrée en application des lois Rowlatt. Ce jour-là, une grande partie des 350 millions d'Indiens se consacrent au jeûne et à la prière, ce qui revient à bloquer le pays, au grand dam des Britanniques.

 

Que se passe-t-il ce jour-là à Amritsar, et tout d’abord quelle est l’histoire de cette ville ?

 

224518-20Golden-20Temple--20Amritsar--20India.jpgC’est dans cette ville, bastion sikh, que le 4° gourou (Ram Das) fait creuser en 1574 un étang appelé l’Amrit Samovar pour contenir le nectar sacré. En 1601, le 5° gourou sikh fait construire un temple au centre de ce bassin. L’édifice se situe à un point bas de la ville. Il accueille les disciples comme "un lac attire à lui toutes les eaux". Même si on pénètre par la porte ouest, l’édifice comporte quatre entrées, symbolisant son ouverture à tous les peuples et toutes les croyances.

Détruit en1757 par les Afghans, il est reconstruit en 1765, puis embelli en 1802, époque où il est recouvert à la feuille d’or, obtenant ainsi le nom qu’on lui connaît aujourd’hui ; Amritsar venant de "Amrita Saras", "l’étang de nectar" ou "le bassin de l’immortalité". La ville est située au Punjab, au nord/ouest de l’Inde.

Le 6 avril la grève a lieu et se déroule pacifiquement à Amritsar. Les choses vont se gâter trois jours plus tard lorsque le gouverneur du Punjab, Sir Michael Francis O’Dwyerph6.jpgs (1864-1940) décide de déporter deux leaders populaires. Le même jour interdiction est faite à Gandhi d’entrer dans le Punjab. Le 10 avril les deux leaders sont arrêtés. Ces décisions britanniques provoquent une marche de protestation d’environ 50.000 personness. La tension est très forte et les autorités ouvrent le feu sur la foule faisant entre une dizaine et une vingtaine de tués.

La foule se met en colère et des dégradations ont lieu. 5 européens sont battus à mort et une missionnaire britannique, Marcella Sherwood, travaillant depuis 15 ans à Amritsar pour l’Eglise d’Angleterre est molestée. Les Britanniques ordonnent alors que des indiens soient obligés  de ramper (crawling order) à l’endroit même où Marcella Sherwood a été attaquée (photo).

Mais les autorités sont rapidement débordées et décident de faire appel à l’armée.

 

A SUIVRE

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 09:09

220px-Vasco-da-gama-2.jpgVoila un article qui aurait du être le premier de ce blog ! Comment ne pas parler de Vasco de Gama, le premier européen à atteindre par voie maritime, par le Cap de Bonne Espérance, l’Inde.

 

Cela se passe en 1498, mais il s’est passé des choses importantes en Europe dans les années précédentes. En effet la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 créé des tensions sérieuses entre l’Espagne et le Portugal, les deux grandes puissances de l’époque avides de conquérir les richesses de ces territoires vierges.

 

L’ONU de l’époque c’est bien sûr la papauté ! On demande donc l’arbitrage du pape Alexandre VI pour pouvoir se répartir la conquête du Nouveau Monde. Celui-ci institue une ligne de partage qui passe à cent lieues à l'ouest des Açores ; tout ce qui serait découvert à l'ouest de la longitude 50° appartiendrait à l'Espagne, et tout ce qui serait à l'est (Afrique comprise) appartiendrait au Portugal. Notons que l’on parle très subtilement de zones d’évangélisation et non pas de zones de colonisation, distinction subtile qui ne résistera pas aux appétits de ces deux puissances européennes.

 

Vasco de Gama part donc le 8 juillet 1497 à la tête d’une flottille de 4 navires, financée par le roi Manuel 1er. Il part avec ses deux frères et 160 hommes.

 cartevasco.jpg

Vasco de Gama fit mettre les voiles vers le large et évita les mauvais vents côtiers. Il doubla les îles du Cap Vert le 3 août, puis continua vers le sud-ouest, le dos à l'Afrique. Ce n'est qu'au 31e parallèle, presqu'à la latitude du cap qu'il retourna vers l'est, poussé par des vents favorables. Il fit escale le 8 novembre à Sainte-Hélène pendant une semaine, puis franchit le fameux cap le 22 avec les difficultés attendues. Il passa Noël dans un havre qu'il nomma ainsi Natal (actuellement Durban), puis atteignit au début de février 1498 les côtes décrites par Covilha. Il s'agissait d'une zone au commerce propice qui avait enrichi les royaumes frontaliers grâce au commerce de l'or, de l'ivoire, mais aussi des esclaves. Le commerce était essentiellement arbitré par des marchands arabes mais intéressait aussi les rois africains, les Indiens et les Chinois (qui avaient exploré cette côte au début du XVe siècle). Les deux grands ports étaient Mogadiscio (que Gama atteignit en mars) et Kilwa où dominait l'Islam.  Ce n'est que plus au nord, arrivé à Mélinde qu'il sympathisa avec le Sultan local qui lui confia un pilote italien. Le 24 avril, il quitta cette Afrique inhospitalière et coupa au large vers la côte de Malabar. Le 19 mai, il arrivait sur la côte du Dekkan et mouilla à Calicut. Il avait atteint son but.

 

Dans Calicut, Vasco de Gama fit la connaissance d'un marchand tunisien qui parlait le Castillan et qui allait le conduire au zamorin qui gouvernait l'endroit. Après avoir envoyé deux émissaires annoncer son arrivée, le zamorin vint à sa rencontre et le reçut avec les honneurs réservés aux ambassadeurs des plus grands monarques. Lors de l'entrevue, il fut surtout question de nouvelles relations commerciales. Cependant l'enthousiasme du zamorin finit par inquiéter les marchands arabes qui représentaient une proportion importante de ses sujets et ceux-ci surent le convaincre que Gama était venu pour pillage. Après quelques heures d'arrestation, Gama fut autorisé à retourner à ses navires, et moyennant une prise d'otage, il fit libérer ceux de son équipage qui étaient encore retenus. Il leva l'ancre le 27 août 1498.

 

Les Portugais feront par la suite de Calicut leur port d’exportation du poivre mais les tensions persistant ils finiront par s’installer à Kochi.

 

Nous avons trouvé un récit (probablement écrit par João de Barros, historien, en 1648) qui raconte les premiers moments de l’arrivée de Vasco de Gama à Calicut.

 

« Cette ville, la plus commerçante et la plus riche de l'Inde, avait pour souverain un prince qui portait le titre de zamorin. Gama mit à terre, selon sa coutume, plusieurs des condamnés qu'il avait amenés avec lui, et les fit accompagner par un Maure qui était sur sa flotte. Heureusement ce dernier se trouva connaître un autre Maure qui faisait le métier de courtier à Calicut, et qui pénétré d'estime, nous dit-on, pour la nation portugaise, dont il avait entendu parler, introduisit les envoyés de Gama chez un des ministres du zamorin. Les premières négociations eurent tant de succès, que l'entrée du port fut d'abord permise aux portugais, et qu'ensuite ce prince consentit à recevoir Gama avec les mêmes honneurs qu'il faisait rendre aux ambassadeurs des plus grands monarques. La méfiance que la conduite des musulmans avait inspirée engagea les principaux officiers de la flotte à solliciter l'amiral d'abandonner le projet qu'il avait formé de se rendre à terre. On tint un conseil dans lequel Paul de Gama, son frère, lui fit sentir les dangers qu'il pourrait courir. 

Vasco ne se laissa pas ébranler. Il déclara qu'il partirait le jour suivant, et donna l'ordre à son frère de commander la flotte en son absence. Il recommanda à son frère de ne tirer aucune vengeance de sa mort, si les malheurs qu'on avait prévus arrivaient, mais de partir sans perdre de temps avec la flotte, et d'aller annoncer au roi la découverte des Indes, et lui apprendre sa triste destinée. Cette résolution et le discours qui l'accompagna firent, paraît-il, couler des larmes des yeux de tout le monde. Gama fit armer ses embarcations, et vint débarquer avec douze hommes de résolution qu'il avait choisis pour lui servir de cortège. Il fut reçu avec une grande pompe; et comme il devait aller trouver le zamorin à une de ses maisons de plaisance située à cinq milles au delà de Calicut,  il traversa cette ville au milieu d'une foule immense, qui regardait ces nouveaux venus avec une sorte d'étonnement, auquel ne contribuait pas peu sans doute le costume dont Ils étaient revêtus, et qui n'avait rien de commun avec ce qu'elle avait vu auparavant. L'amiral portugais n'arriva que le lendemain à la maison de plaisance du zamorin ».

 

Les débuts furent en réalité encore plus compliqués avec en toile de fond l’hostilité déclarée des musulmans, déjà présents ici et là, avec les chrétiens.

 

A son arrivée, Manuel le reçut avec la plus grande magnificence. De nombreuses fêtes furent célébrées et le roi fit aussitôt armer une nouvelle escadre, beaucoup plus importante, qu'il confia à Pedro Cabral et dont le but était de prendre possession des terres et du monopole commercial par la force. Celle-ci partit entre mars 1500 et juillet 1501 et confirma la nécessité d'user de la force pour s'implanter.

 vasco2.jpg

Vasco de Gama repartit pour l’Inde en février 1502 avec cette fois-ci une flotte de 23 bateaux, ce qui lui permit de soumettre les royaumes de la côte orientale de l’Afrique. Désormais il avançait en semant la terreur, brûlant notamment un navire égyptien avec son équipage. Arrivé en Inde, il effraya le zamorin qui pourtant concédait l'établissement d'un comptoir, en canonnant la ville et en organisant un blocus. Finalement il rentra à Lisbonne en décembre 1503 en laissant une présence portugaise sous le commandement de Vicente Sodré.

 

Vasco de Gama restera plusieurs années sans grande activité avant de reprendre du service en 1524 ; il est alors nommé vice-roi des Indes mais meurt le 24 décembre de la même année peu après son arrivée à Kochi.

 

Contrairement à Christophe Colomb, Vasco de Gama n’a pas écrit le récit de ses voyages.

 

Le plus grand pont d’Europe, à Lisbonne, achevé en 1998 (500 ans après la découverte des Indes) porte son nom. Une célèbre équipe de football de Rio porte aussi son nom, ainsi qu’une rue du quinzième arrondissement de Paris.

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 07:28

Le 6 septembre 1940, le consul général britannique informe le gouverneur de l'Inde française qu'il est prêt à transmettre dans le plus court délai la déclaration officielle du ralliement des établissements français dans l'Inde à la cause du général de Gaulle et de la France Libre.

 

Le lendemain 7 septembre 1940, le gouverneur Bonvin réunit les chefs de services, les élus et notables de la colonie et le ralliement est proclamé officiellement sans aucune opposition.  Tous les Français et ressortissants français de l'Inde acclament la proposition du gouverneur, qui consacre définitivement une situation de fait durant déjà depuis plus de deux mois.

 

Avis est donné à toute la population, par la presse et par une proclamation du gouverneur Bonvin, du ralliement de nos établissements dans l'Inde au comité national français du général de Gaulle. Cet exposé un peu long était nécessaire pour fixer le rôle exact joué par le gouverneur d'alors, M. Louis Bonvin, qui s'employa à grouper les Français libres et à travailler au maximum pour l'oeuvre de Libération.

 

29_17_5.jpgLe 12 septembre 1940, le général de Gaulle télégraphiait : N° 74 - Londres 12/9/40 - Gouverneur Pondichéry.

« Je vous félicite pour votre courageuse action et vous confirme dans vos fonctions au nom de la France Libre. Tous ensemble et avec les Alliés pour la victoire commune. »

Signé : C. de Gaulle

 

Le mouvement de la France Libre s'organise. Rapidement des volontaires se présentent, des souscriptions s'ouvrent, l'enthousiasme et l'espoir vont de pair. Des comités France Libre sont créés à Calcutta, Bombay et Colombo ; ils vont durant toute la guerre contribuer à l'effort demandé à tous les Français libres ; chacun apportera sa part avec joie et ce sera dans une atmosphère d'émulation encourageante que tous serviront la France lointaine, mais présente dans tous les esprits.

 

Les Indes françaises vont, durant cinq années, avec les Français résidant aux Indes britanniques envoyer des centaines de volontaires qui s'illustreront dans les premières divisions de la France Libre. Plusieurs lacks de roupies iront à la caisse d'armement de la France Libre (un lack de roupies vaut 3.600.000 francs), des milliers de colis à la Croix-Rouge.

 

L’Administrateur Vuillaume précise : « Pendant cinq ans, on assistera à l'effort sans lassitude de ces minuscules dépendances ; ces enclaves de terres françaises sont restées grandes par le coeur. La présence des enfants de l'Inde française au milieu des armées de la France Une fête rituelle : procession d'une divinité. Libre a attesté l'existence de cette fraternité qui a uni tous les hommes libres au cours d'une lutte parfois inégale ; mais tous étaient soutenus par un idéal et une foi admirables. Parfois, en écoutant des habitants de l'Inde, on serait surpris de constater combien la France représente pour eux bien plus qu'une entité géographique ; le symbole de la liberté et de l'émancipation des peuples. Dans l'immense douleur des Français, en 1940, devant le désarroi que les revers militaires avaient créé, il fut réconfortant de constater combien notre patrie avait gardé de vrais enfants et aussi d'amis sincères. Dans les Indes françaises et britanniques des centaines de gestes vinrent attester que nous avions partout des sympathies véritables. Tout cela est le résultat d'une oeuvre longue et généreuse. Ceux qui furent nos représentants ont particulièrement contribué à cette oeuvre. Ce sont ces chefs humains et aimés des Français d'outre-mer qui eurent le privilège et le grand honneur de maintenir l'esprit de la France aux heures les plus graves de notre histoire. »

 

Dans cette période très troublée et accablante pour la France, Louis Bonvin eut une action admirable.

 

Par décret de Vichy du 4 octobre 1941, il fut déchu de la nationalité française. Le 14 janvier 1942, il était condamné à mort par contumace, avec confiscation de ses biens et sa femme aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal militaire de Saïgon. Le 27 janvier 1942, il était nommé membre du conseil de défense de l'Empire Français et Compagnon de la Libération. En janvier 1944, il se verra décerner la Médaille de la Résistance française.
Quand Louis Bonvin s'en ira, en 1945, le Vice-Roi des Indes anglaises en personne lui remettra, de la part du Gouvernement de Sa Majesté Britannique, l'une des plus hautes distinctions de son pays, l'Ordre de l'Empire Britannique. Il décédera à Montluçon le 23 février 1946 après une courte et cruelle maladie. C'est en souvenir de son père que le Général de Gaulle acceptera d'être le parrain de son dernier fils Louis Charles qui naîtra le 13 août 1946 à Montluçon.

 

 

Source : Revue de la France Libre, n° 3b, octobre-novembre 1946.

 Article sur L Bonvin : http://www.indiablognote.com/article-26347588.html

 

 

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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 07:22

appel_18-juin.jpgNous avons déjà évoqué dans ce blog la figure du Gouverneur Bonvin. Gouverneur des Etablissements Français des Indes en 1940, cet homme va réagir rapidement à l'Appel du 18 juin. Retour sur cet épisode de notre histoire.

 

Le 20 juin, le gouverneur Bonvin, gouverneur des établissements français de l'Inde télégraphiait au Ministère des Colonies du gouvernement de Bordeaux déjà défaillant : "Population européenne et locale Inde française unanime demande continuation lutte en collaboration étroite avec Empire Britannique. Est prête tous sacrifices.
Signé : Bonvin"

 

Le 24 juin, le consul général de Sa Majesté transmettait les félicitations de S.E. le vice-roi des Indes au gouverneur Bonvin pour sa décision de continuer la lutte aux côtés de l'Angleterre.

Malgré les menaces du ministre des Colonies de Vichy, le gouverneur Bonvin lance, le 27 juin,  la proclamation suivante dans nos établissements :

 

Appel à la population

« La France accablée par le nombre et le manque de matériel a signé l'armistice. Tout n'est pas perdu. Gardons notre confiance, l'Empire français est intact et restera aux côtés de l'Empire britannique jusqu'à la victoire finale.

« Le gouverneur fait appel au patriotisme de la population pour garder, dans les circonstances actuelles, tout son calme et toute sa dignité. Nous vaincrons ! Vive la France ! Vive la Grande-Bretagne! »

 

Le même jour, le gouverneur Bonvin confirme au Consul général britannique à Pondichéry, sa résolution de poursuivre la lutte :  « tant que je serai à la tête des établissements français de l'Inde, les autorités civiles et militaires se rangeront côte à côte avec les autorités britanniques pour continuer la lutte commune la main dans la main jusqu'à la victoire finale ».

 

Le 29 juin 1940, le gouverneur des établissements français dans l'Inde envoie l'administrateur des colonies P. Vuillaume prendre contact direct avec le Consul général britannique (car il n'y a pas de T.S.F. à Pondichéry et qu’il est impossible de communiquer directement avec Londres). À la suite de l'entrevue de l'administrateur Vuillaume avec le colonel Schomberg, consul général britannique, il est décidé que le gouverneur de l'Inde britannique va se mettre en rapport avec Londres.

 

Le 5 juillet 1940, Lord Linligthgow, vice-roi des Indes, remercie par télégramme personnel le gouverneur L. Bonvin pour sa décision rapide de continuer la lutte aux côtés des Alliés.

 

Le 12 juillet 1940, par l'intermédiaire du consul général britannique, un message télégraphique du général de Gaulle est adressé au Gouverneur Bonvin. C’est le premier message de Gaulle aux français de l’Inde :

 « Je vous félicite de la fermeté et de l'esprit patriotique des mesures que vous avez prises. Je vous demande de vous joindre à moi de quelque façon que vous croiriez utile, pour contribuer à la continuation de la guerre, en France et dans l'empire. »

 

Le gouverneur Bonvin répond le 13 juillet 1940 par l'intermédiaire du consul général britannique, en le priant de faire transmettre le message suivant :

«Vous pouvez assurer le général de Gaulle et le comité national français de Londres que nous sommes de tout coeur avec eux. Nous serons toujours heureux de rester en communication avec eux et de collaborer, dans la mesure où cela nous sera possible, à leur action pour empêcher l'asservissement de la France et obtenir la victoire finale. »

 

Le 14-Juillet 1940, une brève cérémonie a lieu devant le Monument aux morts. Tous les Français ressentent en ce jour les malheurs de la patrie encore plus sensiblement. Le gouverneur, dans une courte allocution, nous convie à continuer à servir en faisant notre devoir de Français.

 

Les jours passent sans autres nouvelles de Delhi ni de Londres ; pas de poste de T.S.F., pas de câble pour communiquer directement avec Londres et le général de Gaulle. Le gouverneur général britannique à Delhi veut savoir si son gouvernement à Londres a reconnu le général de Gaulle et son comité comme un organe de contrôle officiel sur les colonies françaises. Nous vivons dans une incertitude qui provoque certains doutes dans les esprits, et particulièrement chez certains Français dont le désintéressement n'est pas la vertu dominante.

 

Le 2 août 1940, le vice-roi des Indes a une entrevue avec le gouverneur Bonvin à 0otacamund (Inde du Sud). L'administrateur P. Vuillaume et l'administrateur-adjoint Brutinel accompagnent le gouverneur de l'Inde française. Lord Linlihthgow donne l'assurance que dès qu'il aura une réponse favorable de la part de son gouvernement à Londres il mettra les Français en rapport direct avec le général de Gaulle et son comité

 

A SUIVRE

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 06:48

Mais comme nous le disions au début de cet article, ce génocide est occulté. Il faut bien sûr remettre les choses dans le contexte de l’histoire de la partition et comprendre que les dirigeants indiens de 1947 ne voulaient en aucun cas évoquer ce passé noir. Et au-delà il construisait le « sécularisme » indien qui impliquait une cohabitation pacifique et harmonieuse des religions en Inde.

  aurobindo.gif

Sri Aurobindo écrivait en 1909 : "Toute action qui pourrait soulever une objection chez un certain nombre de musulmans est maintenant passible d'interdiction... sous prétexte qu'elle risque de perturber l'ordre public, et on commence à se demander si l'on n'en viendra pas un jour à interdire le culte dans les temples hindous en invoquant ce motif si valable.
"La cruelle histoire de l'invasion musulmane de l'Inde, qui fut suivie d'un énorme génocide et de la prise en esclavage de millions d'Hindous n'est pas très connue dans le monde, particulièrement en Occident, où l'histoire de l'Inde n'est pas jugée très importante. Certains préféreraient qu'elle n'existât pas du tout ou que l'échelle des atrocités fût insignifiante, ou même que les intentions des musulmans ne fussent pas de convertir, mais uniquement de conquête militaire. D'autres arguent que cet épisode appartenant au passé, nous devrions l'oublier afin de préserver l'harmonie laïcisante de l'Inde."

 

À Aligarh, importante université réservée en majorité aux musulmans avec l'assentiment des Anglais, furent conçus plusieurs mouvements islamiques militants et à partir des années 1930 l'idée d'un état séparé pour les musulmans qui deviendra le Pakistan.

Mais aussi sous l'influence plusieurs dont Mohamed Habib, à partir de 1920, les historiens musulmans, entreprirent de travestir l'Histoire de l'Inde en imposant un certain nombre de clichés

1) Les chroniques et biographies vantant les massacres d'Hindous, la mise en esclavage des femmes et des enfants, et la destruction de leurs temples, "étaient le plus souvent des exagérations de poètes de cour".

2) Les atrocités indiscutables devaient être imputées aux seuls Turcs, "sauvages venus des steppes".

3) La cause de la destruction des temples hindous résultait de ce qu'ils "regorgeaient d'or et d'argent et que tout naturellement les armées musulmanes les ont pillés".
4) Les conversions d'Hindous à l'islam s'expliquent par le fait que "la population, d'elle-même, décida de choisir la charia contre la smriti hindoue car ils étaient tous opprimés par les brahmanes…"

 

L'ancien dirigeant du communisme international Manabendra Nath Roy affirme : "L'islam a rempli en Inde une mission d'égalitarisme et qu'en cela il fut bien accueilli par les castes défavorisées. C'était une question de lutte des classes tout à fait justifiée entre des forces progressives (les musulmans) et les forces féodales (les Hindous de haute caste)."


Nehru, à propos de Mahmud Ghazni (997-1030), déclare : "L'architecture fascinait Mahmud Ghazni et il était très impressionné par la ville de Mathura, où il y avait des milliers d'édifices à la gloire de dieu. Mahmud n'était pas un homme religieux ; il était musulman, mais c'était secondaire, car avant tout c'était un soldat et un brillant guerrier."


Or, en fait d'architecture Ghazni a surtout rasé des milliers de temples, en particulier ceux de la ville de Mathura, considérée par les Hindous comme le lieu de naissance de Krishna.


Au sein de la prestigieuse Jawaharlal Nehru University de New Delhi on a ainsi construit le mythe des méchants brahmanes et des bons intouchables, et surtout des excellents et délicieux Moghols. De l'oppression nationale on a prétendu faire un conflit de classes. Les musulmans auraient ainsi "libéré les castes défavorisées en leur donnant accès à l'islam".


L'historien belge Koenraad Elst, à propos de la négation des atrocités musulmanes en Inde met en lumière le rôle des marxistes indiens dans ce négationnisme.


Une journaliste indienne connue, Tawleen Singh, attribue ce « révisionnisme » au dogme du sécularisme : « Le prix que l’Inde a payé pour avoir fait du « sécularisme » une arme idéologique est, à mes yeux de séculariste, incalculable. Entre les mains de partis prétendument laïcs, tels que le Congrès, les partis marxistes et ceux, plus récents, conduits par des dirigeants hindous de basses castes, cela se ramène à considérer que tout aspect de la culture indienne qui ne rend pas justice à l’influence de l’Islam doit être non seulement ignoré mais condamné comme étant « communaliste ». C’est ainsi que l’Inde est devenue la seule civilisation ancienne qui a honte de son ancienne culture et se trouve embarrassée de devoir dire qu’il y avait une civilisation avant la domination musulmane ».

 

Sources :

Le Révisionnisme et le négationnisme en Inde, François Gauthier

L’Inde, une autre victime de l’Islam,Serge Trifkovic

 

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 06:47

Une estimation universitaire évalue que du XIe au XVIe siècles, de l'an 1000 à l'an 1525, 80 millions d'Hindous auraient été tués par la répression musulmane sans parler des famines et autres calamités naturelles engendrées par la guerre.


En l'an 1000 la conquête islamique de l'Afghanistan fut suivie par la destruction de toute la population hindoue de cette région. Le nom "Hindu Kush" signifie aujourd'hui encore le massacre des hindous.


Les sultans turcs Bahmani, qui régnèrent sur le Deccan de 1347 à 1425, avaient fixé un quota annuel de 100 000 hindous.


En l'an 1399, le turco-mongol Tamerlan aurait fait mettre à mort de sang-froid en une seule journée 100 000 Hindous prisonniers lors de la prise de Delhi. Les têtes des victimes s'entassaient en énormes pyramides.
Après quoi, un certain nombre d'Hindous embrassèrent l'islam pour échapper à la mort.


Le fait qu'une disposition à la culture et une sensibilité développée puissent aller de pair avec la bigoterie et la cruauté trouva son illustration avec Firuz Shah, qui gouverna le Nord de l'Inde à partir de 1351. Ce chef musulman tyrannique, bien qu'éduqué, surprit un jour une célébration hindoue dans un village, et ordonna que toutes les personnes présentes soient exécutées. Il raconta fièrement qu'après avoir perpétré le massacre, il détruisit les temples et fit ériger des mosquées à leur place.


Picture-of-Emperor-Akbar.jpgL'empereur Moghol Akbar a laissé le souvenir d'un monarque tolérant, du moins selon les standards musulmans en Inde : au cours de son long règne (1542-1605), on ne peut porter à son actif qu'un seul massacre, quand, le 24 février 1568, il ordonna la mise à mort de près de 30 000 prisonniers rajpoutes après la bataille de Chitod. Mais si Akbar accepta les autres religions et toléra la célébration publique de leurs cultes, s'il abolit l'impôt sur les non-musulmans, son intérêt pour les croyances différentes ne reflétait pas un quelconque esprit de tolérance musulman. Bien au contraire, cette attitude indiquait une propension à la libre-pensée dans le domaine religieux qui l'amena finalement à une apostasie complète. Ses plus hautes actions consistèrent en une déclaration formelle de son infaillibilité en matière religieuse, sa promulgation d'un nouveau credo et son adoption des fêtes et pratiques hindoues et zoroastriennes. C'est un modèle dans l'histoire musulmane que l'on ressasse encore et toujours, y compris à l'heure actuelle : pour peu que l'on découvre un musulman raisonnable, éclairé et tolérant, un examen plus minutieux laisse apparaître qu'il s'agit de quelqu'un qui a commencé par être musulman, et qui progressivement s'est éloigné de l'orthodoxie250px-Aurangzeb.jpg de cette foi.



Le dernier des grands empereurs moghols, Aurangzeb (1618 – 1707) fut intransigeant sur l’islam et est responsable de beaucoup de destructions de temples hindous. Les chroniques de l’époque rapportent que : "Aurangzeb ordonna à tous les gouverneurs de province de détruire tous les temples et toutes les écoles des païens et de mettre radicalement fin à tous les enseignements et les pratiques païennes.



220px-GuruTeghBahadurS1.jpg
Aurangzeb fit décapiter, après l’avoir torturé, le 11 novembre 1675, le maître sikh Tegh Bahadur (9ème gourou des Sikhs) parce qu'il refusait de se convertir.


A SUIVRE

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